Plusieurs djihadistes tués, des militaires blessés Des armes et des documents secrets saisis 

Mahamadou-djeri-Mnla

Le vice-président du MNLA, Mahamadou Djéri Maïga

La traque contre les Djihadistes semble se faire sans répit. A preuve, les forces maliennes ont tué plusieurs parmi eux, jeudi 16 juillet 2015, dans le sud du Mali, limitrophe de la Côte d’Ivoire. Selon l’Agence France presse (Afp) qui cite un officier malien sur le terrain, qu’elle a joint par télé- phone, le principal camp des Djihadistes a été détruit dans une forêt jouxtant la frontière. Le Chef d’état-major adjoint de l’armée malienne, le général Didier Dakouo, a fait état d'”offensives” menées par les forces maliennes “dans la région de Sikasso, non loin de la frontière avec la Côte d’Ivoire, pour combattre le terrorisme” dans une déclaration à la télévision publique malienne Ortm, jeudi (16 juillet 2015) soir. “Nous avons effectué deux offensives dans le sanctuaire des terroristes. Ils sont relativement armés. Nous sommes parvenus à mettre la main sur un certain nombre de matériel, dont des motos, de l’armement et (des) explosifs. Quelques éléments terroristes ont été neutralisés” mais “pas tous”, a-t-il dit. Auparavant, l’officier malien joint sur le terrain avait affirmé à l’Afp sous couvert d’anonymat que « nous venons de détruire le principal camp militaire des Djihadistes au Sud, dans la forêt de Sama” à la frontière avec la Côte d’Ivoire, “plusieurs Djihadistes ont été tués, d’autres arrêtés”. D’après cet officier, depuis la semaine dernière, les commandos parachutistes de l’armée et des soldats habituellement basés dans la région de Sikasso mènent des opérations anti-Djihadistes le long de cette frontière. Selon une autre source militaire malienne, “des armes, munitions, motos, ainsi que des documents stratégiques” ont été saisis dans le camp détruit. De même source, parmi les adversaires sur le terrain, figuraient le groupe Djihadiste Ansar Dine, des adeptes du prédicateur islamiste Amadou Koufa, ainsi que la secte dite des “Pieds-nus”, pré- sente dans la région, qui milite pour l’application de la charia, contre l’enseignement occidental et les campagnes de vaccination. Une source humanitaire sur place a précisé que deux militaires maliens avaient été blessés au cours des opérations qui, d’après les sources militaires, se poursuivaient, jeudi 16 juillet 2015, notamment à Fakola, à environ 20 km de la frontière.

On se souvient que la localité de Fakola avait été attaquée, le dimanche 28 juin 2015, par des Djihadistes présumés. Ils avaient saccagé des bâtiments administratifs et de sécurité. Cette incursion avait été revendiquée par Ansar Dine. Des habitants du village ivoirien de Débété, à 30 km de Fakola, joints au téléphone par l’Afp, ont confirmé un ratissage en cours dans la forêt de Sama, et l’arrestation de plusieurs Djihadistes. “Il y a eu des combats dans la forêt de Sama”, a également indiqué un habitant de Pôgô, dernier poste frontalier ivoirien.

Par ailleurs, des sources sécuritaires informaient que les interrogatoires d’une vingtaine de personnes arrêtées le 13 juillet au poste-frontière malien de Zegoua, à bord d’un car en provenance de Côte d’Ivoire et soupçonnées d’appartenir à la mouvance Djihadiste, se poursuivaient.

Un « gourou » interpellé à Abidjan

Une de ces sources précisait que tous sont “membres de la Daawa, une secte islamiste” d’obédience pakistanaise, également connue sous le nom de Tabligh.

Parmi eux, figurent deux Français et trois binationaux franco-maliens, d’après une autre source proche de l’enquête. Outre ces cinq personnes, 13 Mauritaniens et deux Maliens ont été arrêtés pour “les besoins de l’enquête”, a indiqué une autre source de sécurité. Une source diplomatique mauritanienne contactée par l’Afp à Nouakchott, a confirmé l’arrestation au Mali de “certains Mauritaniens affiliés à la Daawa”, parmi un groupe de plusieurs nationalités. Selon elle, “l’Ambassade (mauritanienne) a été informée par les autorités maliennes de l’arrestation de ces personnes dans le cadre d’une opération sécuritaire”.

En Côte d’Ivoire, c’est Djéri Maïga, le vice-président du Mouvement national pour la libération de l’Azaouad (Mnla), une composante de Coordination des mouvements de l’Azaouad (Cma, groupe rebelle séparatiste) qui a été interpellé, jeudi 16 juillet 2015, par Interpol, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Une interpellation qui n’a pas du tout plu à la Cma. Elle n’a pas tardé à produire un communiqué traité par Alerte info. « La Cma exprime sa consternation après l’arrestation jeudi à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan par Interpol de Djéri Maïga, vice président du (Mnla), membre du comité de suivi de l’accord d’Alger » signé le 20 juin à Bamako, lit-on dans le texte. Le membre de la Cma « a été arrêté, pendant qu’il revenait d’une réunion du comité de suivi de l’accord d’Alger (accord de paix), en exécution d’un mandat d’arrêt malien qui a été levé depuis le 15 juin », explique le document dans lequel la coordination signifie que la « mainlevée est censée parvenir à toutes les antennes d’Interpol ». La Cma de protester contre le « manque de sérieux et de volonté réelle du gouvernement malien à prendre les mesures nécessaires pour le respect de ses engagements ». Les responsables de la Cma ont invité la médiation internationale et le gouvernement à un « sens de responsabilité pour le respect des mesures de confiance, des arrangements sécuritaires et de tout engagement de nature à éviter toute désinvolture et à faciliter la mise en œuvre de l’accord de paix ».

SYLLA Arouna

Source : Soirinfo 6235 du lundi 20 juillet 2015