Le capitaine Ibrahim Traoré recevant la lettre de créance du nouvel ambasseur de Russie, le 25/11/22.

À travers la note N° 2023-090MAECRBE/CAB, du 28 février 2023, le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur du Burkina Faso, a informé la République française qu’elle dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française. Un pan du processus de « refondation » burkinabè, qui fait perdre encore des plumes à Paris.

C’est à travers une brève note, en date du 28 février 2023, que le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur du Burkina Faso, a informé la République française qu’elle dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française, y compris ses deux annexes.

Après avoir déclaré persona non grata, l’ambassadeur de France au Burkina-Faso, le 18 janvier dernier et annoncé la fin de l’opération française Sabre, au Burkina-Faso, le 19 février 2023, marquée par une cérémonie solennelle de descente de drapeaux dans l’enceinte du camp Bila Zagré à Kamboinsin, où étaient stationnés 400 forces spéciales françaises, mobilisés dans le cadre de la lutte contre le « terrorisme » dans le pays, le Burkina-Faso, sûrement sur la trajectoire malienne a décidé d’une remise à plat de tous les accords postcoloniaux l’obligeant à la France.

En cela la note N° 2023-090MAECRBE/CAB, du 28 février 2023, du ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur du Burkina Faso, qui indique que « le ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur du Burkina Faso présente ses compliments au ministère de L’Europe et des Affaires Étrangères de la République française et, à l’honneur de porter à sa connaissance que le Gouvernement du Burkina Faso, par la présente, dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961 entre la République de Haute Volta et la République française, y compris ses deux annexes», exprime éloquemment la posture du capitaine Ibrahim Traoré de se défaire de la lourde et pesante tutelle française, qui pendant plusieurs décennies, a plutôt maintenu le Burkina-Faso dans un sous-développement déshumanisant et savamment planifié.

Plus loin, on ne peut plus focus dans sa marche vers la « refondation », Ibrahim Traoré, par la voix de son ministère des Affaires Étrangères, a sommé la France à procéder illico au départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè. Et ce dans un délai d’un (01) mois.

Le Burkina-Faso, en proie au terrorisme depuis plusieurs années, entend désormais faire appel à d’autres puissances militaires pour reconquérir ses territoires occupés par des jihadistes, mais, surtout faire prévaloir une coopération d’égale à égale avec tous ses partenaires au développement, à travers des traités et accords pleinement en faveur du peuple burkinabè.

Accusée par la rue, les politiques et plusieurs intellectuels du pays, d’être présente au Burkina-Faso, pour ne préserver que ses intérêts politiques, économiques et géopolitiques, la France, continue de perdre du crédit et assiste impuissamment, à la fin progressive de son hégémonie dans son pré-carré ouest-africain. Et, les « beaux discours » de Paris de vouloir redéfinir le dispositif militaire français en Afrique, laissent indifférents nombre d’africains, surtout les peuples en lutte pour le départ des forces françaises des territoires africains.

Le Burkina-Faso, à l’instar du Mali et de la Centrafrique, entend donc se tourner vers Moscou pour sa sécurité et son développement dans biens de secteurs d’activités, mais doit-on croire à la magnanimité absolue de la Russie qui a besoin des ressources naturelles africaines ?  Étant donné que l’extraction de minerais dans certaines parties de la Sibérie et de l’Arctique, lui serait plus coûteuse.

La Russie qui signe son retour sur le continent africain, depuis peu, avec des accords économiques, politiques et de défense avec plusieurs Etats africains, a plus que besoin de minéraux, tels le manganèse, la bauxite, le chrome, le diamant et le gaz d’Afrique de l’Est, pour son industrie.

Les peuples africains, surtout, les burkinabés, les maliens et centrafricains, sont donc appelés à plus de vigilance et de raison dans leur marche aux côtés du nouvel « allié » qui devra compter avec la présence en Afriques de plusieurs économies émergentes, comme la Chine, l’Inde et l’Indonésie, qui tentent de ravir à la France sa sphère d’influence politique, économique et commerciale.

Adingra OSSEI (Correspondant)