oueremi(Nord-Sud, 21 mai 2013) – Après la manipulation, place aux leçons. Depuis l’arrestation d’Amadé Ouérémi, les partisans de l’ancien président, Laurent Gbagbo, toutes tendances confondues, ont ouvert de nouveaux fronts à l’Ouest. S’ils saluent pour la plupart, la capture de l’ancien maître du mont Péko, certains pro-Gbagbo comme Mamadou Koulibaly, s’empressent d’engager la polémique. « Pourquoi il (parlant du Président Ouattara) a attendu si longtemps que de nombreuses populations soient terrorisées, tuées, pillées par ces bandits avant d’y mettre fin. Pourquoi célèbre-t-il tant l’impunité alors qu’il a les pouvoirs de faire autrement ? Pour qui Ouérémi travaillait-il ? À quelle mafia appartient-il? De quelles complicités dispose-t-il au sommet de l’État ? Combien a-t-il gagné dans ses activités ? », s’interroge longuement le professeur d’Economie, dans sa déclaration. En outre, il préconise la mise sur pied d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’affaire Amadé Ouérémi. « Ouérémi arrêté ? Quelle bonne nouvelle ! Mais l’Ouest est-elle pacifiée pour autant? La Côte d’Ivoire doit-elle se réjouir pour autant ? », se demande M. Koulibaly. Des questions très pertinentes que l’ancien chef du Parlement ivoirien, n’a jamais posées quand Laurent Gbagbo était aux affaires. Car, ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas avec l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara qu’Amadé Ouérémi a investi la forêt classée du mont Péko. Il y était établi depuis décembre 1999, au lendemain du coup d’Etat. Mamadou Koulibaly a donc passé ses dix ans au pouvoir, avec son mentor, Laurent Gbagbo, sans parvenir à déloger l’occupant illégal. Pourquoi le grand intellectuel, réputé grand agitateur d’idées, n’a-t-il pas mis en place une commission d’enquête pour faire la lumière sur les milliers de tonnes de fèves de cacao, qui sortaient déjà frauduleusement du pays à l’époque où Laurent Gbagbo régnait pourtant d’une main de fer sur le pays ? Pourquoi M. Koulibaly n’avait-il pas posé de questions à son mentor sur le bien-fondé des miliciens qui enlevaient et tuaient parfois, inutilement, des innocents ? Pourquoi a-t-il choisi la solution facile de la fuite, au lieu de se dresser contre les dérives de sa ‘’refondation’’, alors qu’il en avait les moyens ? Le régime Ouattara a, semble-t-il, le mérite, de commencer le nettoyage par des gens qu’on présente comme étant proches de lui. Il a organisé une opération pour neutraliser Amadé Ouérémi, alors qu’il aurait pu commencer par les miliciens pro-Gbagbo qui pullulent dans d’autres aires protégées du pays. Et, nul doute que tous ceux qui nuisent au développement du pays, d’où qu’ils viennent, seront mis hors d’état de nuire, les uns après les autres. Ce qui n’était pas forcément le cas avant. Tout au plus, on les arrêtait, les présentait devant les cameras, leur organisait des procès sans fin ou les remettait en liberté, après la mise en scène.

M. Dossa