3Voie-MK-ahipeaud

Evariste Kouadio| LIDER News | Samedi 6 décembre 2014, Mamadou Koulibaly, de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), Ahipeaud Joseph Martial pour l’Union des démocrates libéraux (Udl), Soko Waza du Congrès panafricain pour le renouveau (Cpr),et d’autres représentants de partis politiques se sont adressés à un public de 300 militants au Baron de Yopougon, à l’occasion d’une sortie officielle de La 3ème Voie, coalition d’opposition en Côte d’Ivoire.

Le premier à s’exprimer fut M. Soko Waza du Cpr, parti dirigé par Dr. Doumbia Major. Il a présenté La  3ème Voie, démontrant au passage que le Rhdp n’a pas répondu aux aspirations de la nation ivoirienne. La coalition au pouvoir a plutôt créé la désolation et l’amertume dans le pays. Il en découle que la Côte d’Ivoire a besoin d’un véritable changement.

Il est 11h10 quand le Pr. Mamadou Koulibaly, président de LIDER, prend la parole pour parler de la réconciliation et de la commission électorale.

Pour lui, la réconciliation ratée à laquelle nous assistons depuis l’issue de la crise postélectorale est moins le fait de Charles Konan Banny (président de la Cdvr) que d’Alassane Dramane Ouattara lui-même, puisque les textes fondateurs de la commission chargée de réconcilier les Ivoiriens placent son action sous l’autorité du président de la République, qui est lui-même une des causes de la division des populations. Au-delà de ce handicap de départ majeur, M. Banny n’a pas su user de la bonne méthodologie, abordant le problème comme si la Côte d’Ivoire sortait d’une guerre civile alors que les populations subissent plutôt les affres d’une guerre partisane, prises en otage par une minorité de personnes appartenant aux trois partis politiques historiques qui divisent le pays depuis des décennies.

Mamadou Koulibaly propose que la réconciliation passe par le règlement de la question foncière, mais également la gestion claire des 65.000 ex-combattants, dont 30.000 auraient soi-disant été démobilisés, mais aussi des 326.000 Dozos qui pullulent dans le pays. Un autre facteur essentiel à la réconciliation est la justice. Les victimes des crises successives ne font l’objet d’aucune attention et n’ont obtenu ni reconnaissance de leur statut de victime ni réparation, alors que leurs bourreaux sont protégés et promus. Enfin, des personnes appartenant au camp du régime déchu ont été arrêtées et emprisonnées, depuis trois ans pour certains, sans être jugés.

A propos de la commission électorale (Cei), la Côte d’Ivoire s’est donnée une équipe qui est payée à ne rien faire, puisque ses membres n’ont pas mis à jour la liste électorale depuis 2009, alors que, selon la loi, ils sont sensés le faire tous les mois. Le code électoral actuel fait du président de la république le véritable organisateur des élections, à son avantage et au détriment des autres candidats éventuels.

Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’agrandir la coalition, afin d’avoir 120.000 militants sûrs et convaincus lors de  l’élection d’octobre 2015, qui seront à même d’être présents dans chacun des bureaux de vote en Côte d’Ivoire et dans les territoires de la diaspora. Cela sera le seul gage de notre succès.

Par la suite, Martial Ahipeaud, président de l’Udl, a évoqué la révolte récente des caporaux comme indicateur de l’insatisfaction et de l’insécurité patentes qui prévalent dans le pays, avant de donner rendez-vous pour une prochaine sortie de La 3ème Voie en janvier 2015.