La ministre de l’Education Nationale, Mme Kandia Camara se saisit du dossier 

Charles Konan Banny, président de la CDVR

Charles Konan Banny, président de la CDVR

(L’Arc-en-Ciel, 22 – 24 juillet 2013) – La célébration du cinquantenaire du Lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro risque d’être entachée par ce qu’il convient d’appeler ‘’l’affaire des 200 millions du Président Félix Houphouët-Boigny’’. Un don du père-fondateur à ce Lycée des jeunes filles et remis à l’ex-intendante l’établissement, Catherine Mélèdje par le biais du Premier Ministre, Charles Konan Banny, alors Gouverneur central de la BCEAO. La gestion de cette importante somme destinée à l’entretien de cette école d’élite pose problème.

Que sont devenus les 200 millions F CFA de feu le Président Félix Houphouët-Boigny remis à l’intendante du lycée Mamie Adjoua, Catherine Mélèdje par le truchement de Charles Konan Banny ? Ou du moins, quelle gestion a-t-on fait de ce don du premier président de la Côte d’Ivoire dont l’objectif était de contribuer à prendre soin de cet illustre établissement qui porte le nom de la défunte sœur d’Houphouët ? Ce sont là les questions que se posent certaines anciennes de ce lycée d’excellence, aujourd’hui dans un état de délabrement très avancé et qui s’apprête à célébrer les 50 années de son existence. Les faits remontent à 1984. Après le décès de Mamie Adjoua, sœur cadette du président Félix Houphouët Boigny, les premiers responsables du Lycée des Jeunes Filles de la capitale politique au rang desquelles Catherine Mélèdje ont proposé au président Houphouët Boigny l’hommage qu’ils souhaitaient rendre à Mamie Adjoua en baptisant leur établissement du nom de celle-ci. Cette requête aurait été refusée dans un premier temps. Mais, sur insistance de ses hôtes, le président a fini, selon nos sources, par donner son accord. En guise de reconnaissance, il aurait remis la somme de 200 millions F CFA au Premier ministre Charles Konan Banny, alors Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Celui-ci, à son tour, a transmis cette somme à l’intendante, sans en exiger de reçu. Cet argent, à en croire nos sources, en accord avec le proviseur de l’école de l’époque, aurait été déposé sur un compte prestige bloqué à la SGBCI, à Abidjan. Les intérêts produits par cette opération devaient être reversés, tous les mois, sur un compte à la SIB, cette fois à Yamoussoukro. Lesquels intérêts devraient, dit-on, servir à entretenir le Lycée des Jeunes Filles de Yamoussoukro. Cependant, 29 ans après, des voix s’élèvent au sein de l’association des anciennes dudit lycée pour décrier le flou et la magouille constatés dans la gestion de ce fond. Interrogés sur la gestion de ce don, des anciennes responsables de l’établissement avouent que le compte ne fonctionne pas comme ils l’avaient prévu. Une des sachant dans cette affaire, l’ex- intendante Catherine Mélèdje qui devait co-signer avec la Directrice d’alors et la présidente du bureau des anciennes les chèques pour une quelconque sortie d’argent dit avoir passé la main à une autre puisqu’elle est à la retraite après 18 ans de services dans cet établissement. La directrice d’alors a également fait valoir ses droits à la retraite. Sauf que le bureau des anciennes, lui, n’a toujours pas encore été renouvelé selon nos informations. Aussi nos investigations ont-elles permis de découvrir que, c’est désormais à partir de la SGBCI que se font les transactions pour le compte de l’école sans passer par la SIB, comme initialement convenu lors du dépôt de l’argent sur un compte. En outre, ce serait la somme de 360.000 F CFA que le bureau des anciennes verse mensuellement à la nouvelle patronne de l’établissement. Une information qui n’est non plus démentie par les responsables actuels du Lycée Mamie Adjoua. ‘’Je reçois par mois de l’argent de l’association des anciennes du lycée mais je ne sais la provenance’’. Les chèques que je reçois sont de la SGBCI, a indiqué madame Le proviseur du lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro, Mme Sako Sita Nomvia. Par ailleurs, la direction de ce Lycée dit n’avoir aucune connaissance d’un compte existant à la société Ivoirienne des Banques (SIB) à Yamoussoukro.

LES ANCIENNES DU LYCEE AU BANC DES ACCUSES

Dans cette affaire rocambolesque de gestion de ce bien public, l’association des anciennes du lycée Mamie Adjoua est pointée du doigt. Le Bureau de cette association des anciennes soutiendrait que les 200 millions F CFA du Président Houphouët-Boigny serait ‘’leur argent de poche’’, indique certaines confidences sur cette faire. Vrai ou faux ? Toujours est-il certaines anciennes de cet établissement donnent de la voix pour exiger que lumière soit faite sur la gestion de ces 2OO millions. Du côté de l’association des anciennes du Lycée cette accusation est réfutée. Cette affaire de 2000 millions qui fait grand bruit actuellement dans le milieu de l’enseignement secondaire est parvenu aux oreilles des premières autorités en charge de l’éducation nationale.

DES INSPECTEURS SUR LES TRACES DES 200 MILLIONS 

Kandia Camara

Mme Kandia Camara, ministre de l’Education Nationale

La ministre Kandia Camara voudrait voir clair dans cette vieille affaire qui secoue son département. Des inspecteurs de l’enseignement secondaire ont été mandatés à cet effet pour suivre ce dossier. Ils ont commencé à entendre les différentes parties impliquées dans le dossier. L’ex-intendante madame Mélèdje Catherine a été déjà entendue par les envoyés du ministère de l’éducation nationale. Au terme donc de toutes ces rencontres, un rapport sera dressé à leur hiérarchie. En attendant les questions autour de la gestion de ce bien public restent pendantes. Du côté du lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro des travaux de réhabilitations seraient annoncés. Un architecte aurait été commis par le bureau de l’association des anciennes du lycée pour ces travaux. Mais cela est loin d’éclipser cette affaire qui pourrait faire tomber des têtes.

ONESIME J.