(Soir Info, 1er – 2 mars 2014) – Le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) appelle à plus de « transparence » autour de la santé du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Mamadou Koulibaly s’est exprimé, hier, sur BBC Afrique.

 koulibaly

(…) Mamadou Koulibaly : J’espère qu’il a été bien traité dans cet hôpital et qu’il est bien portant. Il est attendu ici. Ce que je regrette, c’est qu’il a laissé la Côte d’Ivoire dans une situation précaire qui a fait peur à beaucoup de gens. Nous allons à des élections. Il aurait fallu que très rapidement, le président Ouattara mette en place les conditions de ces élections ; ce qu’il n’a pas fait. Avec la situation dans laquelle il s’est retrouvé, la Côte d’Ivoire a eu relativement peur.

La Côte d’Ivoire a eu peur de quoi ?

M.K. : Elle a eu peur d’une vacance de pouvoir. Il y a eu toutes sortes de folles rumeurs. Non pas parce que nous redoutions sa mort mais parce que la situation de précarité de l’Etat de Côte d’Ivoire faisait craindre qu’une vacance du pouvoir ne tourne au drame dans ce pays. Ce qui est à craindre, c’est cette opacité, ce manque de transparence qu’il y a autour du chef de l’Etat. Un Président de la République, c’est quelqu’un qui est pris en charge par le peuple de Côte d’Ivoire, par les impôts ivoiriens. Il a donc le devoir de dire aux Ivoiriens : de quoi il souffre ? Dans quel hôpital il a été soigné ? Par quel médecin il a été soigné. Qu’est-ce qui lui a été administré comme soins ? Et combien de temps sa convalescence va durer. Le peuple a besoin de savoir. Ce n’est pas parce qu’on aime particulièrement Ouattara ou qu’on le déteste. Mais, c’est un devoir républicain que d’être transparent vis-à-vis des contribuables ivoiriens, vis-à-vis de ceux pour lesquels on gère l’Etat de Côte d’Ivoire. Quand je dis que la situation est précaire, s’il y avait eu une vacance de pouvoir, vous imaginez ! En trois mois, jamais, on n’aurait pu préparer des élections démocratiques dans ce pays. On n’a pas de liste électorale, pas de commission électorale. On a des miliciens de Ouattara, partout, dans la ville. L’opposition n’accède même pas (aux médias d’Etat). Avec cette précarité, s’il y avait eu vacance du pouvoir, ça aurait été dramatique. La transparence, c’est aussi un élément important, un catalyseur de la démocratie.

Propos retranscrits par Kisselminan COULIBALY