La réconciliation ne saurait avoir de sens si elle ne concerne et ne vise exclusivement que ceux qui sont membres de la plate-forme à laquelle ils appartiennent. On ne se réconcilie pas en divisant à nouveau la Nation, en déplaçant simplement les lignes de fracture. On ne se réconcilie pas les uns contre les autres, animé par une frustration qui nourrit le désir obsessionnel et égocentrique, de se réapproprier le pouvoir, quelle que fut notre responsabilité dans la crise, notre participation à la gouvernance de ce pays et notre gestion du pouvoir par le passé. Les vraies thématiques soutenues et entretenues sont autres ( chasser Ouattara du pouvoir, libérer le pays de “on ne sait de quoi”, retour du Président Gbagbo sans tenir compte du processus juridique en cours, rendre la cote d’ivoire aux vrais ivoiriens, défense de la démocratie et de l’état de droit en oblitérant sa propre gouvernance, invasion des populations de la CEDEAO en ignorant la liberté de circulation dont elles jouissent dans cet espace, victimisation en éludant sa propre responsabilité dans la crise et nonobstant ses propres actions de déstabilisation, négation de la légitimité du pouvoir et de ses réalisations, ivoirité politique, etc.). Nous attendons mieux comme projet et comme ambition pour notre pays.

Force est de reconnaître que le RHDP a survécu au départ du PDCI-Orientation Bédié, même si son redéploiement sur le terrain pour compenser cette défection reste une préoccupation majeure. De la même manière, la recomposition de l’opposition et la construction de son union se heurtent à de nombreuses contradictions et difficultés (idéologiques, tactiques, historiques, factuelles, culturelles, interpersonnelles, etc…). Dès lors, le paysage politique pour 2020, semble toujours être pour le moment en faveur du RHDP qui a un appareil bien outillé et suffisamment riche, avec une ambition pour l’avenir, un programme d’action, un projet de société et un bilan globalement positif.

Pierre Aly SOUMAREY