Les éclairages de Yoli-Bi Marguérite, commissaire de la Cei 

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Lancée le 1er juin dernier, l’opération de Révision de la liste électorale (Rle), pour les élections générales de 2015, se poursuit sur le terrain dans toutes les localités du pays. A quelques jours de la date butoir, prévue le 30 juin 2015, des citoyens concernés par cette opération, notamment les nouveaux majeurs, les non inscrits en 2010 et les personnes ayant changé, soit de nom patronymique pour mariage, soit de résidence, continuent toujours de traîner les pieds. Si les choses restent en l’état, il va s’en dire que ces derniers ne vont pas figurer sur le listings électoraux, et ne pourront pas alors prendre part aux différentes joutes électorales pour exprimer leur suffrage pour le candidat de leur choix. Ce faisant, ils se privent eux-mêmes délibéré- ment de leur droit fondamental consacré la Constitution ivoirienne. A savoir, le droit de vote. «Voter est un acte civique pour tout citoyen qui a la majorité électorale. Dans notre pays, la Constitution consacre ce droit à tout citoyen ayant 18 ans révolus. Cela permet aux citoyens de se prononcer sur le choix des dirigeants de la Nation. Il en est de même pour ceux de la région, du département ou de la municipalité où il est inscrit. Ne pas voter, c’est refusé de donner son avis sur la gestion de la chose publique qui est, d’ailleurs un droit constitutionnel. Or, pour voter, il faut avant tout être inscrit sur la liste électorale», interpelle bien à propos Bamba Sindou, président du Regroupement des acteurs ivoiriens des droits de l’homme (Raidh). Commissaire à la Commission électorale indépendante, Mme Yoli-Bi Marguérite abonde dans le même sens que cet activiste des droits humains.

”S’EXPRIMER OU SE LAISSER DIRIGÉ”

Si l’on en croit Mme Yoli-Bi, ne pas être inscrit sur la liste électorale, c’est se priver non seulement de toute participation à toute élection constitutionnelle, mais aussi et surtout de toute candidature à toute échéance électorale. «Pour être aussi candidat à une élection nationale, il faut avant tout être inscrit sur la liste électorale. L’inscription sur la liste électorale est donc primordiale pour tout citoyen en âge de voter (18 ans). Si le concerné ne s’inscrit pas, alors, il va laisser les autres voter à sa place. S’il ne choisit pas son représentant, ceux qui ont fait leur choix vont gérer, gouverner en son nom et il ne pourra rien y faire. Il a le choix entre s’exprimer ou se laisser diriger», a-t-elle éclairé. Puis de souligner que la mobilisation doit être de mise surtout chez les jeunes de 18 ans qui ont acquis le droit de vote de «haute lutte» ainsi que les femmes. «A ce niveau, le droit de vote a été arraché. Il n’a pas été octroyé. C’est un droit qui a été acquis de haute lutte. Il faut honorer et mériter la lutte menée à cette fin. C’est un droit qu’il faut exercer pour une expression démocratique populaire. Les femmes et les jeunes se sont battus pour avoir ce droit. Il faut l’exercer pleinement», recommande l’experte ivoirienne en élections et ex-coordonnatrice de Wanep. Notons que les Ivoiriens, déjà inscrits sur la liste électorale 2010, même avec des erreurs sur leur état-civil, ne sont pas concernés par cette opération. Ils doivent attendre l’affichage de la liste provisoire pour se rendre compte des erreurs sur leurs noms, et réclamer des corrections avant la publication de la liste définitive. Au titre des documents requis pour la révision de la liste électorale, l’on relève que les concernés résidant en Côte d’Ivoire doivent disposer de la Carte nationale d’identité (Cni) ou du Certificat de nationalité.

TRAORE Tié

Source : L’inter N°5109 du Mardi 23 Juin 2015