Par N’Dre Sam BEUGRE

La vraie révolution en Côte d’Ivoire aujourd’hui est de dire aux citoyens les vérités que le pouvoir cache et que les politiciens cachent pour préserver le pouvoir, parce qu’ils craignent de perdre des voix. Les puissants ont fait passer leur pouvoir et leurs intérêts avant le bien commun et, bien qu’ils soient un scélérat, ils ont caché les vérités les plus dures de peur de perdre en popularité, une attitude qui les discrédite en tant que dirigeants. Pour un journalisme honnête, aider la vérité à briller est leur premier devoir car ce n’est que si les gens savent ce qui se passe qu’ils peuvent prendre les décisions appropriées en toute liberté. Le pouvoir, conscient que le journaliste indépendant et véridique est son pire ennemi, a consacré un énorme effort aux journalistes corrompus, pour les faire peur à l’autocensure et pour sceller des alliances de fer avec les propriétaires des médias afin que les grands les vérités qui nuisent au pouvoir restent cachées. La première vérité à dépoussiérer et à révéler est que les droits et les avantages qui avaient été conquis sont enlevés au peuple et que la richesse lui est également enlevée, qui est en partie accumulée par les plus riches et en partie administrée par les politiciens, qui jouissent de plus de privilèges, de pouvoirs et d’argent. La seconde est que la crise émerge avec des sacoches chargées de drames et de menaces : avec un endettement terrible, créant des emplois précaires et avec un appauvrissement écrasant des classes modestes, au point qu’avoir un emploi ne signifie plus la Côte d’Ivoire peut manger et subvenir aux besoins d’une famille avec décence. Une autre vérité soigneusement réduite au silence est que la Côte d’Ivoire n’est pas une démocratie parce que le système viole chacune et chacune des règles de ce système. Un autre est que le pays est corrompu au cœur et que le principal objectif de la corruption est précisément le pouvoir politique. Il a également été caché que le mensonge a été établi comme une politique gouvernementale et que les citoyens ont été trompés et manipulés à plusieurs reprises et de manière indécente au cours des dernières décennies. Une autre vérité qui doit être diffusée est que la Transition était une fraude et qu’à l’époque elle n’était pas destinée à instaurer une démocratie mais une partitocratie où le pouvoir ne résidait pas dans les citoyens, comme on dit, mais dans certains partis politiques qui manquent de contrôle et dont les dirigeants sont pratiquement impunis et immunisés.

Mais il y a beaucoup plus de vérités cachées qui doivent être révélées pour que la Côte d’Ivoire puisse commencer sa route vers la régénération : les partis politiques et leurs dirigeants sont chargés de honte et de crimes accumulés, en raison de leur arrogance et du fait que le système leur permet de profiter de privilèges qui dans le passé n’avaient jamais de secteurs les plus privilégiés, ni la noblesse, ni le clergé, ni la milice. Les partis en Côte d’Ivoire accumulent chaque jour plus de pouvoir, un pouvoir qui en démocratie correspond au citoyen et à l’État de droit, deux victimes du système en Côte d’Ivoire pourrie. L’argent public a été utilisé en Côte d’Ivoire de manière criminelle et a servi à acheter des votes, à gagner le pouvoir, à punir l’adversaire, à récompenser l’ami, à acheter des volontés et des silences, et à soutenir un État injuste et tyrannique, basé sur le prix et la punition. Que la justice n’est pas indépendante en Côte d’Ivoire et que les partis politiques, en nommant des juges et des magistrats, assassinent la justice, deviennent accablés de honte et perdent leur légitimité démocratique. Que le bureau du procureur et la police ont été utilisés par le gouvernement à leur propre profit, y compris pour appliquer la loi avec des critères différents : une loi féroce pour l’adversaire et une loi bénigne pour la nôtre. Que le mouvement d’indépendance actuel a été promu et nourri par des politiciens corrompus et antidémocratiques, aidés par la lâcheté et la complicité des dirigeants ivoirien(ne)s de tous les partis, qui ont fermé les yeux et ont permis le crime en échange de votes et accessoires. Que la Constitution soit un document sans valeur réelle, violé en permanence par les politiciens, qui nous prive de la liberté de nous gouverner, mais des promesses, mensongères et non tenues, le logement, le travail et autres droits jamais accordés. Qu’il y a des centaines de milliers de personnes, presque entièrement des amis ou des parents d’hommes politiques, qui font la charge de l’État sans que leurs services soient nécessaires. Ces vices de clientélisme, de népotisme et de copinage ont rendu l’État irréalisable et insoutenable.

Les adversaires de la Côte d’Ivoire saisissent chaque occasion pour affaiblir, diviser et détruire la nation. Ils n’ont jamais fait une faveur ou accordé un vote sans se faire payer, et leur plus grande crainte est que les grands partis nationaux obtiennent des majorités ou des accords absolus, ce qui les rend moins importants et les empêche de recourir au chantage. Que la loi électorale actuelle soit injuste pour de nombreuses raisons, la principale étant qu’elle récompense les partis nationalistes et dévalorise les petits partis nationaux. Que les citoyens Ivoiriens soient privés de l’exercice du droit de vote libre, essence de la démocratie, puisque dans le système espagnol, le parti qui choisit est le parti politique, qui est celui qui établit les listes. Que les parlementaires ivoiriens (députés et sénateurs), représentants théoriques des citoyens, qu’ils ne représentent que leurs propres partis, sont ceux qui les placent sur les listes électorales. C’est aux partis et non aux citoyens qu’ils obéissent, respectent et sont loyaux, consommant ainsi l’une des pires lacunes de la soi-disant démocratie ivoirienne.

Et bien d’autres encore que nous laissions dans l’ignorance car les énumérer exigerait un livre aussi vaste que la Sainte Bible.