IL A DU CULOT, CE MONSIEUR !

Mais il a du culot, ce Monsieur !
Parce qu’il soupe désormais à la table blanche
Dans des couverts dorés qui crèvent ses yeux transis
Parce qu’il boit du cidre à tordre les boyaux des vendus
Qui le pousse dans l’ivresse des ambitions aventureuses
Parce qu’il a troqué ses pagnes contre la veste dépaysée
Qui l’alourdit et rend sa démarche incompréhensible
Et lui fait croire que son temps de règne est arrivé
Il veut pisser dans les narines du Bon Dieu.

Mais il a du culot, ce Monsieur !
Parce qu’il se croit être un gros fromager indéracinable
Pouvant résister à la violence des bourrasques populaires
En l’absence des vrais baobabs momentanément déplacés
Parce qu’il dort dans un palais orné de bien d’infidélités
Où se montent toutes les stratégies honteuses de coup bas
Parce qu’il roule des berlines sur nos voies clivées de haine
Qui éclaboussent les visages griffés par les désespérances
Il veut pisser dans les narines du Bon Dieu.

Mais, il a du culot ce Monsieur !
Lui qui n’a pas transpiré sous les soleils pour le renouveau
Lui qui n’a jamais connu les répressions du corps social
Ni connu les tourments et les châtiments des travailleurs
Encore moins les incertitudes du lendemain des pauvres
Dorloté depuis son enfance dans les lingeries du mensonge
Lui qui n’a vécu que dans l’ombre des femmes-garçons
Parce que rêvant s’affranchir de la tutelle de ses mécènes
Il veut pisser dans les narines du bon Dieu.

Le voilà à présent arrogant voulant changer seul le monde.
Modifier les règles des jeux pour asseoir sa prépondérance
Est désormais son passe-temps favori pour libre plastronner
Mais oublieux de son passé bruissant de méfaits inoubliables
Amplifiés par sa volonté ingrate de conquête par parricide
Avec le soutien des bourreaux qui ont infecté l’air éburnéen
Il est devenu démocrate-despote envers ses compagnons
Pour les contraindre à le suivre et partager ses frasques
Aussi veut-il pisser dans les narines du Bon Dieu.

Longtemps engraissé par les jetons des fèves brunes adorées
Il traîne dans ses veines le virus félon constaté sur la Seine
Il n’a d’ouïe que pour ceux qui veulent re-soumettre la nation
Son périple au pays des Hailé, haut lieu des rêves irréalisés
Et chez les Zoulou dansant continûment leur liberté conquise
A révélé son dessein de faire courber l’échine à son père.
Ô projet funeste jamais vécu dans les arènes progressistes
Mais ce Monsieur, parce qu’il a du culot,
Il veut pisser dans les narines du Bon Dieu !

C’est qu’il a vraiment du culot, ce Monsieur !
Pour se prémunir de toute chute, il chemine avec les chiens
Il s’attache les services des pillards de la nation reniés de tous
Il jouit de la confiance des gouvernants retraités et les imite :
Corruption à volonté, mystification et loubardisation des débats
Défiances des symboles et autres actes qui déroulent son histoire
Voilà la pitoyable image de celui qui aspire à nous gouverner
Mais tout çà, parce que ce Monsieur a du culot
Il veut s’autoriser à pisser dans les narines du Bon Dieu

Les dés sont jetés. Il faut agir. Maintenant ! Le temps presse !
Arrêter les bouffonneries, les convulsions, les incivilités
Arrêter les scènes d’auto-flagellation et de folie notoire
Ainsi que tous les manèges de flux et reflux qui distraient
Avoir l’idée fixe pour ne pas se désorienter du salut national
Tels sont les objectifs à maîtriser par les vrais citoyens
Après le temps des vents impétueux, se lève la brise légère
C’est elle qui toujours arrive pour confondre les stupides
Qui sauront qu’on ne pisse pas dans les narines du Bon Dieu.

Lazare-Koffi-Koffi

Lazare KOFFI KOFFI
Exilé politique