Che-Guevara

fumu

Par Fumu BIPE

Le cadre social dans lequel nous évoluons m’emmène à constater plusieurs phénomènes inter liés. Jamais, d’un point de vue comportemental, on ne s’est senti aussi bas, dans la confusion, plus que jamais égarés face aux notions élémentaires et de bon sens moral. L’attitude des individus en général semble être dictée par la bêtise ambiante, la confusion et la dépravation caractérisée.

En effet, face à ce dérapage de plus en plus cautionné, j’en suis arrivé à l’idée selon laquelle rien ne vient par hasard. La source est assurément une misère entretenue par des élans et objectifs lugubres de certains individus qui tiennent les commandes du système local. Maintenir le dénuement pour mieux asservir les populations, voila le premier constat. Aussi, et comme un seul homme, les individus mordent à l’hameçon puis finissent par fouler au pied les règles élémentaires de la bienséance, cela à tous les niveaux, de notre société.

De tout temps, et pour ceux qui connaissent leurs classiques, en référence à ce que nous apprenons de la vie, certains personnages légendaires versés dans le vice, nous ont positivement marqués. Il nous faut, bien entendu, préciser d’emblée que ces individus avaient en eux et à travers leurs forfaits, un profond sens de justice que la majestueuse justice humaine en cours ne se permet hélas de cautionner de peur de s’avouer coupable, garantissant la quiétude des grands et écrasant les faibles : un monde à deux vitesses. On se souviendra donc parmi ces vaillants pionniers Fanfan La Tulipe, d’Artagnan, Robin des bois, Zorro,  Ali Baba… et sous un registre similaire Che Guevara… Des voleurs invétérés aux allures et aux actions de bienfaiteurs sociaux qui, mus par un sentiment d’indignation face à une injustice sociale affichée, se soustrayaient de suite au respect d’une disposition légalisée (autrement dit imposé par des plus futées) qui brime, bastonne et broie des individus, des familles, des communautés ; ces personnages en voie de disparition s’insurgent, arrachant donc des mains du fauve le surplus qui doit revenir aux populations. Qui donc a dit que le fauve est roi et ne devrait être que caressé dans le sens du poil ? Il faille bousculer la bête et dégrossir le mammouth !!

Loin de jeter ici la première pierre ou de me complaire à faire l’avocat du diable, je vais plutôt m’en tenir aux faits et vous livrer le fond de ma pensée, celle qui interpelle, qui me coupe le sommeil, qui me fait atrocement honte en tant que membre de cette communauté vouée à la déchéance, laquelle tire notre société vers le bas, enviant et ovationnant des malfrats, des énergumènes sans cœur et sans moral.

Je vais d’abord et en premier lieu m’en prendre ici à certains de nos artistes.

Loin du message éducatif que devait propager cette noble profession, le contenu de leur œuvre est désormais rempli de requêtes insidieuses truffées de louanges, d’une liste de personnages de même acabit, bien loin des braves gens qui s’époumonent et mordent la poussière pour répondre aux besoins immédiats des membres de leur famille, de ceux de leur voisinage ou des inconnus. Loin de là. Ces artistes se complaisent à courtiser ceux qui à a la tête, volent, truandent, détruisent, sabotent, sans le moindre état d’âme. De quoi s’interroger sur les mobiles d’une telle dévotion digne du syndrome de Stockholm: leur ventre d’abord et le reste de la société n’a qu’a crever ! Quand je m’insurge et demande pourquoi un tel gâchis, une telle dérive pour une œuvre et un rôle aussi noble et si louable du chanteur, du griot? Certains ne se sont pas gênés de me dire froidement : ‘‘ il faut bien s’adapter avec son temps et pouvoir vivre décemment!  … Même dans la bêtise ? Quelle indécence, en vérité !

Quant à tous ces égarés qui fiévreusement arpentent les réseaux sociaux de tout bord et qui, sans liens de parentés ni retenue de base, se complaisent aussi à afficher sur leur mur des individus peu recommandables, ils devraient aussi s’interroger sur un tel élan : de l’admiration pour des voleurs, des criminels ? BO MONA OU ? *

De là et à bien voir les choses, le pas est vite accompli afin de rejoindre l’antre de l’ours ou la tanière du loup dès que l’occasion leur serait donnée, objet de leurs prières discrètes. Qui donc se ressemble s’assemble peu à peu!

Et tout bonnement, quand un petit malin place en ligne l’effigie d’une telle crapule sociale, d’un tel voleur public et causeur de malheur sociale, voilà  que des individus, d’apparence sains d’esprit et pourtant conscients du traquenard en cours,  cochent audacieusement ‘‘j’aime’’ et se font ainsi ‘’amis’’ d’une telle espèce pas du tout recommandable. En vérité, on n’invite pas chez soi celui ou celle qui se complait à susciter le malheur d’un grand nombre pour son bien personnel, pour juste s’engraisser, se mettre en vue, être adulé, ovationné ! A croire que ces fanatiques de dernière heure envieraient bien cette étiquette de voleur et malfaiteur public ! De par une telle attitude, on ne serait pas loin d’apposer sur son mur les effigies d’Hitler, Mussolini et, je vais même être mauvaise langue pour la diaspora française, les photos de Marine et Jean Marie Lepen, pour bien marquer le coup et enfoncer mon clou royal !

Redevenons humains à l’exemple de nos ancêtres. Les bantous prônent et appliquent au quotidien des valeurs supérieures, bien loin de la barbarie, de la cruauté, de la bêtise et du déshonneur.

Sachons nous détacher de tous ces mauvais exemples inciviques qui n’affichent des anti valeurs, des élans qui dénigrent son homme et font souffrir son proche.

Pour mieux démarrer, il faut s’asseoir, se remettre en question, analyser, réfléchir, calculer, concevoir, prendre des résolutions puis, juste avant de passer à l’action, faire le point… Tous ces verbes s’effectuent à l’aide de la pensée, de l’intellect. La tête. Le mot Bantou (Mountou, pour le singulier ; Hi tu) renvoie justement à la tête, l’homme supérieur à l’animal car guidé non par son instinct bas mais par sa tête, bien loin de son ventre, ses yeux, voyant toujours plus gros que son ventre et jamais bien loin de son nez.

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* En Lingala, l’exclamation sous entend : ‘‘ou a-t-on déjà vu une chose pareille ? ’’