senghor-et-césaire

Senghor et Césaire

Diantre ! Pourquoi la voix des Noirs est-elle si discrète dans les relations internationales ? Senghor et Césaire voilà l’abominable iconologie de la défaite des consciences claquemurées dans l’impasse de la révolte indéfinie. Luttes de libération, luttes anti-coloniales, luttes contre la pauvreté, luttes pour la civilisation, luttes pour le développement introuvable. Le mot juste ! Révolution permanente ! A l’arrivée, dit le poète « J’ai l’impression d’être ridicule/ parmi eux complice parmi eux souteneur/ parmi eux égorgeur les mains effroyablement rouges/ du sang de leur civilisation ». Et dans ce combat contre le néant, l’homme noir y a déjà perdu l’essentiel notamment ses traditions, ses coutumes, ses langues. Ces luttes, on les dit maintenant Révolution permanente, ont été vaines c’est à dire qu’elles ont été menées contre l’humanité noire d’Afrique noire ! Se résigner voilà la tentation ambiante. Après cinquante ans de souveraineté paternaliste, le Sénégal déploie l’armée supplétive des Tirailleurs et des Alaouites pour briser et mater la volonté de liberté du Noir Wolof, du Noir Diola, du Noir Toucouleur, du Noir Sarakollé, dans le Djoloff, en Casamance ! Et l’espérance de rupture des chaînes négrières et coloniales serait, lit-on ici et là, une idée surréaliste, saugrenue, mauvaise, funeste même ! De quel droit devrait-on vomir le tam-tam de Chaka et des Cafres ? Comment a-t-on pu admettre que la raison faillie fasse autorité dans les relations entre les peuples « libres en dignité ».
J’ai interrogé le capharnaüm sémite à partir du chant césairien et j’ai découvert l’horreur du carnaval de l’Occident : la « fronde des grands blancs », la « révolte mulâtre » et l’improbable « révolution nègre ». Une écriture simiesque ! J’ai aussi relevé les moqueries de la dignité humaine dans la psychanalyse des « damnés de la terre », Le consciencisme de Nkrumah et la palabre poétique des héritiers de Chaka de la négritude panafricaine, du départementalisme nègre, du patriotisme nationaliste, de l’obscurantisme démocratique. En somme, je vois comme tout le monde l’effondrement de la Nation noire saignée à vif par les francs-maçons et leurs alliés objectifs de l’islamisme radical et politique. Le détail de la liberté nègre et noire n’y est toujours pas ! L’identité nègre fondamentale est introuvable. La négritude départementale a émietté, divisé, saucissonné, fractionné l’humanité noire en nègre des îles, en nègres coloriés et décoloriés dans le spectre chromatique noir. Négritude de BMala ! Négritude de Poukchine ! Je ne suis plus sûr de ma réponse fortement aliénée au sémitisme politique dominant! Pourquoi Mbala, le bouffon de Dreux, devrait-il exclusivement émarger chez les Nègres et les Noirs ? Pourquoi gomme-t-on ses origines albâtres ? Ah! J’oubliais que l’enfant métis était forcement le résultat d’un viol !!!! Les subtilités malveillantes des teints et des timbres, voilà la raison putrescente de l’Occident maçonnique, la morale raide de l’inquisition permanente, du faciès d’Etat et de la Saint Barthélemy. J’oublie l’Edit royal, j’oublie la doctrine de la politique humanitaire de Jules Ferry selon laquelle « Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation (…) et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation ». J’oublie le froid assassinat de Victor Biaka Boda à Bouaflé ! J’oublie Ruben Um Nyombé, Moumié, Lumumba, Olympio et tant d’autres héros anonymes noirs ! Ils étaient la race inférieure par excellence si je m’en tiens à l’ethnologie de Lévy-Bruhl, ou encore à la tristement célèbre expédition anthropologique au « permis de capture » de Marcel Griaule ! Une question, une seule question ! Peut-on encore être fier quand son histoire ancienne et récente est ainsi chargée de toutes les abominations que réprouve notre conscience collective ? Pourquoi revendique-t-on la fierté de l’ignoble ? Comment peut-on être fier de l’ignoble ?

J’entends et je vois déjà la forêt de questions nouvelles. Quelles sont les racines anthropologiques, historiques et culturelles de cette civilisation faillie ? Quels sont les peuples, les nations, les communautés humaines qui sont les principaux porteurs et défenseurs de principes et valeurs en faillite ? Quels sont les Etats qui ont été façonnés par la civilisation maçonnique ? L’Europe et les tribus de Sichem! C’est le lieu de le dire. Que l’Ancien Testament proclame le racisme antinoir et tout le monde y voit de la rhétorique ? Que les concepteurs du Décalogue proclament froidement l’extermination des peuples de Sichem et les grands pontes francs-maçons y voient la preuve du mystère d’un grand peuple qui aurait survécu à l’antiquité d’Akhenaton! Que l’on esquisse une critique du “nationalisme des Juifs” selon l’expression douteuse de Simone Weil comme l’autre nom du fascisme contemporain que se lèvent les théories endiablées de censeurs hystériques. N’ont-ils pas érigé l’apologie de la morgue des Juifs juive, cette sorte de « religion civile » bâtarde et immonde, en norme éthique positive opposable ? A tous ! Ils sont les premiers à classer en philosophie fasciste et raciste toute esquisse poétique d’explicitation de ce qui se passe sous nos yeux, à nos portes impuissantes à stopper la haine arrogante des églises, des temples, des synagogues et des mosquées. Ils disent que le panafricanisme est un nationalisme fascisant ! Ils ont oublié les sources du « plus haut tas de cadavres de l’histoire » que le poète fondamental de la négritude a rappelé avec doigté à notre conscience collective. « On demande pourquoi la barbarie a débouché d’un seul coup dans la civilisation antique. Je crois pouvoir le dire. Il est étonnant qu’une cause si simple ne frappe pas tous les yeux. Le système de la civilisation antique se composait d’un certain nombre de nationalités, de patries, qui, bien qu’elles s’ignorassent, se protégeaient, se soutenaient, se gardaient l’une l’autre. Quand l’empire romain, en grandissant, entreprit de conquérir et de détruire ces corps de nations, les sophistes éblouis crurent voir, au bout de ce chemin, l’humanité triomphante dans Rome. On parla de l’unité de l’esprit humain ; ce ne fut qu’un rêve. Il se trouva que ces nationalités étaient autant de boulevards qui, protégeaient Rome elle-même… Lors donc que Rome, dans cette prétendue marche triomphale vers la civilisation unique, eut détruit, l’une après l’autre, Carthage, l’Egypte, la Grèce, la Judée, la Perse, la Dacie, les Gaules, il arriva qu’elle avait dévoré elle-même les digues qui la protégeaient contre l’Océan humain sous lequel elle devait périr. Le magnanime César, en écrasant les Gaules, ne fit qu’ouvrir la route aux Germains. Tant de sociétés, tant de langues éteintes, de cités, de droits, de foyers anéantis, firent le vide autour de Rome, et là où les barbares n’arrivaient pas, la barbarie naissaient d’elle-même. Les Gaulois détruits se changeaient en Bagaudes. Ainsi la chute violente, l’extirpation progressive des cités particulières causa l’écroulement de la civilisation antique. Cet édifice social était soutenu par les nationalités comme par autant de colonnes différentes de marbre ou de porphyre. Quand on eut détruit aux applaudissements des sages du temps, chacune de ces colonnes vivantes, l’édifice tomba par terre et les sages de nos jours cherchent encore comment ont pu se faire en un moment de si grandes ruines ! » Malgré cette insupportable saignée continue de la vie depuis l’aube des temps, l’Europe maçonnique domine sur le monde. Certains dialecticiens n’y voient pas les traces tenaces de la barbarie du « nationalisme juif » ! Pourtant, ce sont ses valeurs et principes éthiques étriqués qui tiennent lieu de référence à l’organisation de la planète. Le relevé est édifiant : démocratie, Etat de droit, droits de l’homme, relation internationale, Onu, Banque mondiale, Fmi, moyens militaires colossaux, etc … Les Noirs applaudissent les instruments de leur prédation par l’Occident du Commonwealth, par la « vieille Europe » de la Francophonie et autres systèmes du droit de veto onusien détenu exclusivement par les Etats et gouvernements de l’Occident maçonnique. Le poète nègre se tait ! Les Noirs aussi ! Démission poétique ! Et pire! Démission morale. On dira démission politique pour atténuer la faillite des élites noires et nègres.

Naako de Naako