« En acceptant de discuter avec le Rdr, le Fpi reconnaît le pouvoir de Ouattara »

guikahue

(Le Nouveau Réveil, 24 – 25 décembre 2013) – Secrétaire exécutif du Pdci Rda, Maurice Kakou Guikahué revient dans cette interview sur les assises du 12ème Congrès de son parti. Il parle des réglages suite aux nominations faites par la direction du parti et évoque les grandes perspectives à venir concernant la vie et l’animation du Pdci Rda et les rapports avec les autres partis politiques.

Vous êtes le secrétaire exécutif du Pdci Rda mis en place par le président Bédié après le 12ème Congrès. Cela fait un peu plus de deux mois que vous êtes à la tête du Secrétariat exécutif. Pouvez vous nous faire un peu le point de vos activités ? Comment va le Pdci ?

Merci. Le Pdci se porte bien et comme vous le dites, après le 12ème Congrès, le 14 octobre, le président Bédié a mis en place le secrétariat exécutif. Nous avons fait la passation des charges avec l’ancien secrétaire général, le Pr. Alphonse Djédjé Mady, le 16 octobre, et depuis lors, nous sommes à la tâche. D’abord, mes frères et moi du Secrétariat exécutif, ce que nous avons décidé, vu l’urgence et la charge de travail, nous avons décidé de tenir un secrétariat exécutif, toutes les semaines. Donc, tous les mardis, à 17 h, nous avons un secrétariat exécutif et depuis lors, nous avons tenu six sessions du secrétariat exécutif. Et le président Bédié nous a installés, le 12 novembre 2013 en nous donnant des diligences dont, entre autres, la finalisation des statuts, la rédaction d’une charte fonctionnelle du Pdci Rda, la mise en place des Grands conseils régionaux et des structures décentralisées du parti, et surtout les réglages pour le Bureau politique, d’autant plus qu’ à la publication de la liste, le 18 octobre, il y avait eu beaucoup de grognes. Donc, nous avons pris les dossiers un à un, nous, au Secrétariat exécutif. Nous avons repris le travail et nous avons publié le communiqué qui nous donnait un peu la méthodologie que nous avons suivie pour former les instances du parti. Donc, aujourd’hui, le Bureau politique est formé et ajusté, le Comité des sages, l’Inspection où le président du parti a innové en créant des postes de vice coordonnateurs de l’Inspection, parce qu’il y avait des délégués d’un très haut niveau qui n’étaient plus délégués, mais qui pouvaient être utiles au parti, qui ont été nommés vice coordonnateurs. Avec, également, les autres structures, les commissaires aux comptes et l’ordre du Bélier n’avaient pas été remis en cause, tout comme le Secrétariat exécutif. Donc, cette diligence a été réglée. Nous avons publié les listes, le 28 novembre 2013, avec la liste des délégués et, Dieu merci, dans l’ensemble, dans 98% des cas, les gens sont satisfaits. Bon, nous avons quelques complaintes, mais qui sont plutôt isolées et qui sont personnelles. Il y a des gens qui nous demandent pourquoi ils ne sont plus délégués, pourquoi ils ne sont plus au Bureau politique, ils sont au Comité des sages, mais il y n’a pas la fronde, la grande fronde qui s’est passée à la publication des listes du 18 octobre. Donc, c’est déjà un gain. Deuxièmement, nous nous sommes attellés à la formation des Commissions techniques nationales, qui sont vraiment le vivier des cadres du parti, des compétences. Le président du parti nous a demandé de tout reprendre, de former les bureaux et de former les Commissions techniques. Nous avons rencontré les délégués départementaux et communaux et nous leur avons demandé de nous donner 5 Cv de leurs militants, de leurs cadres pour pouvoir les repartir. Donc, actuellement, le secrétariat chargé des Commissions techniques nationales dirigé par le ministre Banzio, est à pied d’œuvre, et d’ici le mois de janvier, nous serons prêts, nous donnerons la liste, la composition des Commissions techniques nationales. Si nous sommes un peu en retard, c’est par le fait de certains délégués, parce que sur 131 Délégations départementales, nous n’avons reçu que 80% des listes, au jour d’aujourd’hui. Bon, nous n’avons pas voulu pénaliser les autres, nous leur donnons un délai encore, et nous pensons qu’au plus tard le 5 janvier, ils seront à jour pour que vers la mi janvier, nous puissions publier les bureaux et les listes des Commissions techniques nationales. Donc, là, c’est bien engagé.

Il y a aussi les déléguations départementales et communales qui sont en train de se renouveler. Quid du Bureau politique du Pdci qui a été formé mais qui ne s’est pas encore réuni?

Non, le Bureau politique du Pdci se réunira, parce que le Bureau politique, c’est l’organe de décision du parti. Donc le Bureau politique va peut être statuer sur le premier trimestre de notre action. Maintenant, pour continuer sur ma lancée, et nous avons également les structures de base. Nous sommes en train de finaliser les normes et standards parce qu’avant, c’est chaque délégué qui décidait quel est le nombre des secrétaires de section il met en place. Il y avait une disparité. Alors, nous avons pris les anciens chiffres et nous ne sommes pas en train de travailler par rapport au degré de militantisme à la population, à l’étendue. On dit quel est le nombre de sections que nous devons créer par Délégation. Cela viendra du Secrétariat. Donc, le secrétaire exécutif chargé des Sections est en train de faire ce travail. Nous sommes, également, nous mêmes, en train de nous pencher sur les Grands conseils régionaux, parce que le Grand conseil n’est plus un organe central, mais il est régionalisé. Donc, nous avons demandé à nos services de sortir la liste de tous les grands conseillers qui étaient à jour de leurs cotisations, de les repartir par Délégations. Nous allons interroger les délégués et avec leur concours, nous allons faire la liste des grands conseils régionaux, parce que tout ce que nous faisons, nous voulons le faire en association avec les délégués départementaux et communaux, sur les instructions du président du parti. Et, également, nous avons fini la finalisation des statuts. Donc, le document se trouve avec le président du parti et très bientôt, parce que le président a demandé que nous finalisions les statuts, que nous le publiions, nous le diffusions, pour que les uns et les autres en prennent connaissance avant d’aller à un Bureau politique qui va adopter le règlement intérieur, parce que dans les textes, les statuts sont adoptés par le Congrès et le règlement intérieur est adopté par le Bureau politique. Parce que le règlement intérieur, c’est l’application des statuts. Donc, nous sommes très engagés, nous avons presque fini les diligences que le président nous avait assignées.

Monsieur le secrétaire exécutif, vous abattez un travail considérable, mais le sentiment, c’est que le public ne sait pas vraiment que vous travaillez. Comment est- ce que ça se fait, ou bien c’est parce que l’équipe est trop restreinte au niveau du Secrétariat exécutif qu’on ne sent pas un peu trop vos actions, ou bien vous attendez après le Bureau politique pour vraiment…

Le président Houphouët avait coutume de nous dire que quand la panthère cherche sa proie, elle ne fait pas du bruit. Quand elle fait du bruit, c’est qu’elle a quelque chose sous la main. C’est ce que nous sommes en train d’appliquer. Nous travaillons régulièrement. Nous sommes en train de préparer les textes. Et tout ce dont je viens de vous parler, quand tout sera prêt, nous allons communiquer. Ce sera à la mi janvier et vous nous donnez l’occasion de vous dire que du 27 au 29, pendant trois jours, la Direction générale du Pdci, avec le secrétariat chargé des Finances, va avoir des séances de réflexions stratégiques pour finaliser le budget du parti. Parce que le Secrétariat doit avoir un budget et le parti doit avoir un budget. L’année dernière, on avait fait une conférence budgétaire. Ce n’était pas un effet de mode, c’est une réalité. Donc, actuellement, nous allons profiter de cette fin d’année pour finaliser le budget du parti. Et, également, du 16 au 17 janvier, il y aura un séminaire du Secrétariat exécutif du parti à Daoukro et à la fin du séminaire, nous publierons tous les actes qui ont été posés pendant le premier trimestre du Secrétariat exécutif.

Quid des organisations des femmes et des jeunes ? Quand est ce qu’elles seront renouvelées ?

Bon, on a dit dans les textes qu’il y aura des assemblées générales. Donc, pour renouveler les organisations des jeunes et des femmes, il faut d’abord mettre en place les structures de base, les comités de base, les sections. Chaque comité de base aura un responsable de jeunes et de femmes. Ce sont les responsables de jeunes et de femmes des comités qui choisis sent la responsable des femmes et le responsable des jeunes des sections. Et ce sont les responsables de jeunes et de femmes des sections qui vont se retrouver à l’assemblée générale pour choisir le président de la jeunesse rurale, le président de la jeunesse urbaine, et puis le président des étudiants, de la même façon, la présidente des femmes rurales. Nous avons fait un planning de telles sorte que les étudiants et les élèves soient les derniers à choisir pendant les vacances de Pâques. Nous pensons qu’en avril 2014, toutes les structures auront été mises en place.

Pouvez-vous nous dévoiler votre agenda pour 2014? Est-ce une année importante pour le Pdci Rda ?

Nous avons fait un agenda qui planche sur deux (2) ans. Pour avoir une bonne lisibilité, nous avons fait un plan d’action qui couvre les années 2014 et 2015 que nous demandons à notre secrétaire aux finances de budgétiser. L’année 2014 sera dominée par la mise en place des structures et par moments la convention du choix et de l’investiture du candidat. En 2015, pour la présentation du candidat que nous avons choisi pour les élections de 2015. Quand nous aurons notre plan d’actions, vous serez informés sur les grandes lignes de ce plan d’action. Mais nous avons déjà nos idées claires. 2014, c’est la mise en place des structures, 2015, c’est la mobilisation pour les élections de 2015.

Justement pour 2015, certains vous reprochent, vous Pdci, d’avoir déjà vendu 2015 et que vous n’aurez pas de candidat pour l’élection de 2015 et que tout serait déjà calé ?

Ce n’est pas juste. Le Congrès qui est l’organe suprême du parti a décidé que le Pdci ait un candidat. Nous avons en charge la gestion quotidienne du Parti, nous aidons le président à préserver les intérêts du parti. Les élections auxquelles nous partons, nous privilégions surtout les intérêts du parti. Et partout où les intérêts du parti seront préservés, ce sera le choix du parti. Donc, laissez nous dérouler notre programme de 2014 et vous verrez où nous allons.

C’est donc un mauvais procès qu’on fait au Pdci ?

Oui, je le pense parce que le président, comme je le dis, ne peut pas faire un choix qui n’agrée pas et qui ne va pas dans le sens des électeurs du parti. Parce que le président a montré à plus d’un titre qu’il mettait les intérêts du parti et de la nation au dessus des intérêts personnels. Donc il ne va pas déroger à la règle.

Il y a certains élus notamment de votre groupe parlementaire qui souhaitent une candidature unique du Rhdp?

Quand j’ai vu la composition, il ne s’agit pas seulement des députés du groupe parlementaire Pdci mais de plusieurs groupes parlementaires, et vous avez vu la réaction du président du groupe parlementaire Pdci, Ouassenan Koné, qui a dit qu’il n’était pas officiellement saisi et que le moment venu, on en prendra acte. Pour l’instant, le Pdci n’a pas officiellement choisi, ce ne sont les députés de l’Assemblée, toutes tendances confondues qui ont fait une déclaration, cela n’émane pas du Pdci Rda. Quand cela se précisera, vous aurez notre position.

Depuis un certain temps, on assiste à une actualité qui est dominée par un regain de dialogue. On a vu le Fpi et Rdr se parler, cela vous a-t-il surpris ?

Je suis très heureux d’autant plus qu’après l’élection de 2010 on n’avait l’impression que les gens ne reconnaissaient pas le pouvoir de Ouattara. En allant discuter officiellement, c’est que d’abord par parti interposé, Rdr/Fpi et ensuite avec le ministre de l’Intérieur, c’est que le Fpi reconnaît le pouvoir du président Ouattara. C’est un pas de géant. A partir de là, tout est possible.

Au cours de ces deux rencontres, il a été aussi question du retour des exilés. Croyez vous que le retour des exilés sera bientôt un vieux souvenir ?

Le Pdci est un parti de dialogue et de paix, le Pdci ne prospère que quand il y a la paix et donc le Pdci est très heureux qu’il y ait une décrispation, que le Fpi reconnaisse le pouvoir Ouattara, que le Fpi pense que le pouvoir est un interlocuteur qui puissent régler les problèmes. Et la dernière fois, quand le vice président Ahoussou Jeannot nous a accompagnés à Gagnoa, du haut de sa tribune, il a été clair, que les problèmes du pays ne se règlent pas dans la rue, il faut que le Fpi vienne à la table de discussion où nous allons régler les problèmes. Aujourd’hui, tout ce que nous pouvons dire au Fpi, nous en tant que Pdci, c’est de revenir à la table de dialogue en rejoignant le Cadre permanent de dialogue. Parce que quel que soit le poids d’un parti politique, quand il y a un cadre unique de dialogue, c’est d’y aller pour ne pas faire de particularisme. Donc ce que je peux conseiller au Fpi, c’est qu’il accepte de rejoindre le Cadre permanent de dialogue dirigé par le Premier ministre Ahoussou Jeannot.

Vous parlez de cohésion, il en est question aussi au Pdci, on a parfois l’impression qu’il y certains clivages au niveau des personnalités du Pdci Rda au lieu de faire bloc autour du président Bédié. Vous n’y voyez pas d’inquiétude ?

C’est le devoir du président Bédié. Le 12 Congrès, à l’instar du 11e, a connu des candidatures multiples. Au 11ème Congrès, selon mon analyse, les candidatures n’étaient pas organisées. Des personnalités ont pris la décision d’être candidates. Après l’élection, elles sont rentrées dans les rangs sauf une qui a pris ses partisans pour aller créer le Rpp. Aujourd’hui, les candidatures étaient bien organisées, il y a eu des débats, il y a des discussions, nous étions bien obligés de battre campagne pour gagner à 93%. Ce n’est pas tombé du ciel, le président Bédié a été élu président et c’est ce qu’il est en train de faire. Quand nous avons fait le Bureau politique réajusté, tous ceux qui ont été candidats

et même ceux qui les ont suivis, ont été faits membres du Bureau politique et c’est vous dire qu’il n’y a pas d’exclusion. Et le président Bédié a commencé à agir et donc nous, dans notre comportement, nous devons aller vers tout le monde parce que c’est le président Bédié qui est président pour que tout le monde reste dans la famille, pour avoir la grande famille. Si aujourd’hui, le président Bédié se réconcilie avec le Rdr et que nous faisons le Rhdp pour avoir un Rhdp fort, il faut que le Pdci prenne le soin de rassembler toutes ses bases pour les ramener à un Rhdp fort. Donc le président Bédié est condamné à avoir une politique d’inclusion pour que tous les militants du Pdci se sentent à l’aise pour le suivre dans les batailles futures.

Il y a un point qui divise un peu les sensibilités au niveau du Pdci, c’est la question de la candidature du Pdci en 2015. Le Congrès a tranché mais il y a des voix qui s’élèvent, comment comptez vous gérer cela ?

Nous gérons le parti, nous sommes l’émanation du Congrès, nous suivons le Congrès. Il y aura une Convention où la question sera posée et c’est en fonction de la Convention que nous allons prendre la décision même si chacun de nous a sa position. Si nous connaissons l’environnement du pays, on ne peut pas faire l’impasse d’une Convention de choix de candidatures. Donc soyez patients, attendez la convention.

C’est au cours de la Convention que la question sera posée ?

La réponse à cette question sera don née lors de la Convention, c’est nos habitudes.

Et vous ne craignez pas que malgré la Convention, il y ait des candidatures indépendantes ?

Vous voyez que le Pdci a fait une mutation de fond, le Congrès a surtout été dominé par les candidatures dont les gens n’ont pas regardé les textes. Mais il y a une question de fond, une mutation. Auparavant, dans nos statuts, il était écrit que pour les choix de candidatures, le consensus est la règle. Et en l’absence de consensus, on va aux élections. Qu’est ce qui est écrit actuellement après le 12e Congrès? On dit pour le choix de nos candidatures, l’élection est la règle et le consensus est l’exception. Cela veut dire que quel que soit ce que nous allons faire, que ce soit la présidentielle, les législatives, les municipales, il y aura des élections primaires. Donc ce que je voudrais noter, c’est que nos textes ont consacré les élections primaires pour le choix de nos candidatures.

Donc même pour la présidentielle, il y aura des primaires?

Cela ne peut pas déroger à la règle. Si le président du parti lui même soumet son poste à candidature multiple, ce n’est pas un militant du Pdci qui voudrait être quelque chose qui ne sera pas jugé. L’élection multiple est la boussole du Pdci.

Il y a eu récemment l’élection à la présidence de l’Uvicoci où le Pdci a donné une directive. Il y a eu des maires sortis des rangs du Pdci qui ont voulu être candidats. Il s’en est suivi des négociations et au finish, il y a eu un consensus. Est-ce que pour 2015, les choses pourraient ressembler à cela ?

L’Uvicoci, je vais vous rafraîchir la mémoire. Quand il s’agissait d’élire le président de l’Association des régions de Côte d’Ivoire, le Premier ministre Ahoussou, vice président de son état, était candidat du Pdci. Et le Rdr, pour ne pas le gêner, s’est retiré. Ce que nous avons appris, c’était le président Yadé Coulibaly, le président du Conseil régional de Poro, qui était pressenti comme candidat du Rdr. Le Rdr s’est retiré et a soutenu en bloc le président Ahoussou Jeannot. C’est ainsi que le président a demandé, dans le cadre d’échange de bons procédés, comme le maire Kafana avait été choisi par le Rdr pour être candidat à l’Uvicoci, le président du Pdci a demandé que les maires du parti le votent en bloc. Ce qui a été fait dans la discipline du parti. Dans tous les cas, la discipline du parti a été respectée. Nous sommes allés à une négociation avec le Rdr pour dire que, autant au niveau de la région, le Pdci leur avait donné la moitié du bureau, il était tout à fait normal qu’ils fassent l’échange de bons procédés en nous donnant la majorité du bureau. Le bureau de l’Uvicoci est composé de 15 membres donc après discussion, le président de l’Uvicoci reste Rdr. Il reste 14 postes parce qu’il y a 15 postes et sur les 14 postes, dans les négociations, le Pdci a pu obtenir 6 postes. Les postes de 1er vice président, de secrétaire général, de trésorier adjoint et deux membres du bureau. Le Rdr a eu les postes de 2e vice président, 4e vice président, directeur adjoint et trésorier adjoint et 2 membres du bureau. L’Udpci a eu le poste de 5e vice président et les indépendants ont eu les postes des membres du bureau. Voici la répartition qui a été faite et le Pdci est en réunion actuellement pour choisir ses 6 membres pour les donner au président Kafana afin de former le bureau de l’Uvicoci. Donc là également, nous avons négocié et voici le résultat que nous avons obtenu. De la même façon, s’il y avait des consensus autour d’une personne, le Pdci allait négocier, poser ses conditions dans le cadre de l’intérêt du Pdci Rda parce que le président Bédié n’impactera jamais les intérêts du Pdci Rda.

Il est de plus en plus question de l’entrée du Fpi au gouvernement. Quelle est votre opinion ?

C’est une très bonne chose. D’abord, quand le président Gbagbo a été élu, il a fait appel à tous les partis politiques. Le Rdr avait estimé qu’il pleurait ses morts et que ce n’était pas le moment venu. Mais quand il y a eu la rébellion, il y a eu Linas Marcoussis et tous les partis se sont retrouvés dans un gouvernement de transition. La transition continue parce que nous ne sommes pas sortis complètement de la crise. Donc, si le président lance un appel, il faudrait que tous les partis puissent accepter de se mettre autour de lui pour construire la Côte d’Ivoire. Le Pdci approuve et encourage cette idée.

Monsieur le secrétaire exécutif, il y a votre collègue, secrétaire général du Rdr, le ministre Amadou Soumahoro, à qui on a prêté des propos. Qu’il aurait dit que quand le président Ouattara pose des actes en faveur de Bédié, ils sont étonnés. Cela a vraiment fait beaucoup bouger, il y a eu beaucoup de réactions au niveau du Pdci, vous officiellement, quelle est votre opinion ?

Moi, j’approuve les réactions des militants, c’est cela un parti politique, il faut qu’il y ait une sensibilité et que les militants ne soient pas indolents et vous avez vu un peu nous avons eu des échos qui nous sont parvenus où les gens nous ont dit de continuer sur cette lancée. Quand il y a eu l’assassinat des journalistes français, sur Rfi, le Pdci a régi tout de suite. Quand il y a eu l’agression des journalistes ivoiriens, le Pdci a réagi, quand il y a eu la mort de Nelson Mandela, le président du parti a réagi.

Le Pdci est devenu plus réactif ?

Nous avons ressenti cela comme des encouragements. Les gens disent que le Pdci est devenu plus réactif. Donc quand il y a eu ces propos du secrétaire général par intérim du Rdr, le Pdci a réagi. C’est une bonne chose. Mais je peux vous rassurer, le secrétaire général par intérim, depuis un certain temps, est en contact permanent avec nous et nous échangeons. Chaque fois qu’il y a un problème, nous échangeons. Je peux vous faire une confidence. Avant de rencontrer le Fpi, ils sont venus vers nous, ils nous ont informés et nous avons dit que cela ne posait aucun problème et qu’ils pouvaient rencontrer le Fpi. Après la rencontre, ils nous ont appelés pour nous donner la conclusion des travaux. Nous sommes donc en phase. Amadou Soumahoro est venu nous voir, moi en tant que secrétaire exécutif, m’expliquer un peu l’environnement et l’esprit. Il y avait une grave dissension qui menaçait véritablement l’existence du parti à Bouaké. Il a cru bon de prendre l’exemple sur les présidents Bédié et Ouattara qui, à un moment donné, avaient des dissensions profondes ; il y a beaucoup de choses qui se sont passées, tout le monde sait, je ne veux pas revenir sur le passé. A un moment donné, ils se sont réconciliés. Donc il leur a dit que si Ouattara et Bédié se sont réconciliés, ce n’est pas vous de simples militants du Rdr qui ne pourraient pas vous réconcilier. Vous savez que la langue va souvent plus vite que la pensée. Donc il a répété, il faut le reconnaître, il est allé donner des exemples qui n’étaient pas utiles mais il m’a expliqué le fond de sa pensée. Je vous demande qu’on ferme la parenthèse.

Interview réalisée par AKWABA SAINT CLAIR

Coll : JEAN PRISCA et SYLVAIN TAKOUE