Alors que les manifestations se poursuivent aux Etats-Unis après la mort de George Floyd, le chef de l’ONU a demandé à écouter les griefs des manifestants et appelé les autorités à faire preuve de retenue.

L’indignation exprimée dans les manifestations a commencé après la diffusion la semaine dernière sur les médias sociaux d’une vidéo montrant un policier blanc de la ville de Minneapolis (ville du Midwest des Etats-Unis) s’agenouillant pendant plus de huit minutes sur le cou de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans dans laquelle il apparaît sans vie, mourant aux mains de la police.

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes des Etats-Unis pour manifester leur indignation généralement de façon pacifique. Mais la violence de certains manifestants dirigés contre la police a également entraîné un pillage généralisé et des tactiques policières de plus en plus violentes utilisées dans plusieurs villes américaines.

« J’ai le cœur brisé de voir la violence dans les rues de notre pays hôte (les Etats-Unis) et de notre ville hôte, New York », a déclaré mardi soir le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, sur son compte Twitter.

« Les griefs doivent être entendus, mais doivent être exprimés pacifiquement – et les autorités doivent faire preuve de retenue dans leur réaction aux manifestations », a ajouté M. Guterres.

Le Secrétaire général a rappelé que « dans chaque société, la diversité est une richesse – jamais une menace ». « Le racisme est une horreur que nous devons tous rejeter », a insisté le chef de l’ONU.

Un constat partagé, le même jour, par la cheffe des droits de l’homme de l’ONU. « Nous avons tous la responsabilité de combattre le racisme. Covid-19 ou non, j’appelle tout le monde à prendre position, à prendre la parole et à mettre fin au racisme partout où il est présent », a déclaré la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, sur son compte Twitter, qui a condamné la semaine dernière la mort de George Floyd aux mains de la police.

Vendredi dernier, le Secrétaire général de l’ONU avait déjà  déploré sur Twitter le fait que « le racisme continue de prévaloir dans nos sociétés ». « Nous devons élever nos voix contre toutes les expressions de racisme et les cas de comportement raciste. Nous devons de toute urgence démanteler les structures racistes et réformer les institutions racistes », avait déclaré M. Guterres sur le réseau social.

Combattre le racisme en investissant dans la cohésion sociale

Le chef de l’ONU a appelé mardi les leaders de tous les secteurs de la société à « investir dans la cohésion sociale » afin que chaque groupe se sente valorisé. « Cela veut dire s’attaquer aux inégalités et aux discriminations, renforcer le soutien aux plus vulnérables et offrir des opportunités à tous », a déclaré M. Guterres sur Twitter.

Lors d’un point de presse mardi, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU avait souligné que de tels investissements dans la cohésion sociale comprennent « également la nécessité de s’attaquer aux possibles champs de discrimination et de racisme ». « Il faut que le gouvernement national soit mobilisé. Les autorités locales doivent être mobilisées, la société civile, les organisations confessionnelles, le secteur privé, essentiellement la société dans son ensemble », avait déclaré le porte-parole en réponse à une question d’un journaliste.

« La mort de George Floyd aux mains de la police est un autre rappel que le racisme – et toutes les formes de discrimination fondées sur la religion, l’origine ethnique, la couleur ou le sexe – est également une pandémie », a, pour sa part, déclaré Miguel Ángel Moratinos, le Haut-Représentant de l’Alliance des Nations Unies pour les civilisations.

« Nous ne pouvons le surmonter qu’ensemble avec en tant qu’une seule humanité », a souligné mardi sur Twitter, le responsable de la plateforme de l’ONU chargée de favoriser le dialogue, la compréhension et la coopération interculturels.

Une mort révélatrice des inégalités qui touchent les personnes de couleur

Les manifestations contre la mort de George Floyd ont lieu sur fond de crise sanitaire du coronavirus. Mardi, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU a mis en lumière l’impact dévastateur de la pandémie de Covid-19 sur les personnes d’origine africaine ainsi que celles appartenant à des minorités ethniques.

« Ce virus met en évidence des inégalités endémiques qui ont été trop longtemps ignorées », a déclaré Michelle Bachelet. « Aux États-Unis, les manifestations déclenchées par l’assassinat de George Floyd mettent en évidence non seulement la violence policière contre les personnes de couleur, mais aussi les inégalités en matière de santé, d’éducation, d’emploi et la discrimination raciale endémique », a ajouté la Haute-Commissaire.

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