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(Notre Voie, 18 juin 2013) – Annoncée à grand renfort de publicité, la marche des prétendues victimes du président Laurent Gbagbo n’a pas drainé du monde, hier, au carrefour du Palais de justice d’Abidjan-Plateau. Compte tenu de la faible mobilisation des prétendues victimes qui sont en réalité des militants du Rdr, les marches programmées à travers les rues du quartier des affaires d’Abidjan n’ont pas eu lieu. C’est aux environs de 10h que la poignée de manifestants vêtus de tee-shirts noir et blanc (beaucoup sont restés sur les bras des organisateurs), estimés à 200, selon la police, s’est rassemblée au carrefour du Palais de justice. Malgré la fermeture des voies environnantes par la police afin de donner plus de place aux manifestants et des appels en langue malinké et en français par les organisateurs, c’est une foule très clairsemée à laquelle l’on a eu affaire jusqu’à la fin du regroupement à 12h30mn. «Nous demandons que justice soit faite en condamnant Gbagbo à mort. Ses miliciens, ses mercenaires libériens et ses escadrons de la mort ont tué des gens et violé des femmes à Abobo et dans les résidences universitaires. Si nous nous sommes tus jusqu’à présent, c’est parce que nous avons cru en la Cpi. Nous sommes assoiffés de vérité. Sinon Gbagbo est un voleur, Gbagbo est un criminel», a dit Diabaté Gaoussou, porteparole du Collectif des étudiants victimes de la crise postélectorale, arrêté sur le toit d’un véhicule 4×4 des Frci.

D’autres prétendues victimes, à l’instar de la Malienne Sory Maïmouna, ont affirmé avoir été fusillées à bout portant par des supposés miliciens de Gbagbo à Mamie Faitai et Andokoi. «C’est Allah qui nous a sauvés. Il y avait une femme guéré derrière, mais les miliciens l’ont laissé passer. Quand j’ai dit que je suis Malienne, ils m’ont frappée et tiré sur ma poitrine. Ils brûlaient tous ceux qui sont Dioula», a ajouté Sory Maïmouna qui a été incapable de préciser le jour des faits.

Après la manifestation à laquelle beaucoup d’usagers du Palais de justice et autres visiteurs du Plateau étaient indifférents hier matin, les militants du Rdr, qui ont appelé à resserrer les liens autour d’Alassane Ouattara par des cris «Ado pussanci amangni dê».

Avant de monter à bord des gbaka (sept) qui les ont transportés sur le lieu du regroupement, des jeunes désœuvrés ont réclamé des perdiems aux organisateurs. Après avoir perçu leur argent (1000F.cfa), certains ont pris la direction de leurs quartiers, dont Abobo, Yopougon-Port Bouêt 2, Bromakoté, Attécoubé, Mossikro. Au cours du meeting, les organisateurs s’exprimaient en français et en malinké devant des manifestants, dont les femmes en majorité et originaires du nord de la Côte d’Ivoire et des pays limitrophes (Mali, Burkina Faso, Guinée).

Didier Kéi