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Par Nadège Aya – Abidjan

Les directeurs des programmes d’urgence de trois agences humanitaires, John Ging du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Afshan Khan du Fonds des nations pour l’enfance (UNICEF) et Mabingue Ngom de l’UNFPA, se sont exprimés le 14 novembre à New-York (Etats-Unis), sur la crise humanitaire qui prévaut au Mali (Afrique de l’Ouest).

Cette déclaration des trois personnalités faite au cours d’une conférence de presse, résulte d’une mission de trois jours effectués au Mali début novembre.

Selon le directeur des opérations d’OCHA, John Ging, la situation au Mali demeure très fragile. “Même si l’assistance humanitaire ne peut fournir de solution à la crise qui remonte à plus de cinquante ans, elle peut fournir un apport crucial en soulageant la souffrance humaine et en appuyant la capacité de résilience des populations, pendant que le processus politique se poursuit”, a-t-il ajouté.

Pour la directrice des programmes d’urgence de l’UNICEF, Afshan Khan, malgré les défis, il faudrait renforcer les systèmes de santé, en particulier pour répondre à la crise nutritionnelle au Mali car il est estimé que 500 000 enfants souffriront de malnutrition aigüe globale d’ici la fin de l’année. “Il est aussi impératif que les écoles soient de nouveau fonctionnelles. Certains enfants dans le nord du Mali en sont à leur troisième année sans éducation. C’est inacceptable”, a-t-elle déclaré.

mali-hcrAu cours de leur visite, les directeurs des programmes d’urgence se sont rendus à Kidal et Gao où ils ont rencontré des représentants des groupes armés, des membres du gouvernement, des partenaires humanitaires et un groupe de femmes, en plus de visiter un centre de traitement de la malnutrition. A Bamako, ils ont rencontré le premier ministre, le ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord, les membres de la haute direction de la MINUSMA, des partenaires humanitaires et des donateurs.

Lors de chacune de leurs rencontres, les directeurs de programmes d’urgence ont souligné que les travailleurs humanitaires risquent leurs vies pour fournir l’assistance requise et ont plaidé pour que davantage d’efforts soient déployés pour assurer la sécurité de ces derniers. Ils ont aussi appelé à plus de financement pour la réponse en cours. « L’appel de fonds humanitaire pour le Mali en 2014 est financé à moins de 50 pour cent », a averti M. Ging.

“Cela a un impact très réel ; le service aérien humanitaire (UNHAS) a dû réduire sa flotte de moitié, ce qui réduit l’accès aux localités éloignées, à un moment critique de la réponse; des équipes médicales volantes ont dû arrêter leurs activités, nous ne pouvons livrer du matériel scolaire de base comme des sacs à dos et des livres », a insisté M. Ging.

Le Mali qui fait partie en ce moment des pays affectés par le virus Ebola, a urgemment besoin de plus d’aide humanitaire, avec aussi la crise politique qu’elle subit.

Nadège Aya