Un des objectifs clairement annoncés par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est de « contribuer à améliorer le niveau de vie des populations en les aidant à devenir les acteurs de leur propre développement ». Or, l’un des membres de plein droit de l’OIF, la Suisse, est l’un des pays au monde qui a le mieux réussi à fédérer ses quatre entités linguistiques segmentées territorialement (allemands, français, italiens, romanches). La Suisse est parvenue à bâtir une nation réellement multilingue et une économie prospère fondées sur la responsabilisation des acteurs locaux. Sa devise « un pour tous, tous pour un » reflète cette triple réussite politique, sociale et économique. En revanche, dans les États francophones africains qui n’arrêtent pas de clamer que « la république est une et indivisible », les différences ethnoculturelles et linguistiques restent encore des objets de discordes parfois violentes et des freins à l’autonomisation des entités locales. Au final, ce sont des pays majoritairement « sous-développés » et institutionnellement instables. Quels sont les atouts de l’un et les difficultés des autres ? Quel rôle peut jouer la Francophonie dans la droite ligne de ses objectifs et missions ? C’est ce que ce livre vous propose de découvrir au moment où l’organisation des « pays ayant le français en partage » prend un nouvel élan en nommant à sa tête, pour la première fois de son histoire, une femme et un symbole de la symbiose possible entre le Nord et le Sud.