Telle pourrait être la problématique soulevée ce jour par un frère sur la toile.

Ce merveilleux frère nous emmène sur une réflexion souvent biaisée dans nos communautés. Il critique vertement ce qui se dit au sujet de tous les morts. On les présente tous comme des personnes vertueuses et combien regrettées!

Est-ce bien le cas pour tous?

CE QU’IL NOUS FAUT SAVOIR

A mon sens, sa remarque reste bien pertinente. Nul être sensé en Occident, pas même les Allemands, ne pourrait avoir des égards ou une appréciation angélique sur Adolph Hitler, ni les Italiens sur Mussolini, Caeucescu en Roumanie et j’en passe. De même, tous ces dictateurs africains ne devraient pas non plus voir leur image de nouveau dorée une fois allongés. Crapules ils ont été tout au long de leur vie, odieuse sera et restera l’appréciation sur leur carcasse. De la simple pourriture en vue.

LA VÉRITÉ QUI RESTE VRAIE À DIRE

Francis pour sa part conclue depuis Londres qu’une telle attitude sur les morts transpire l’hypocrisie et nous tire vers le bas tels des animaux, car confondre la douloureuse réalité subie et une certaine peur bleue de dire au mort ce qu’il a causé comme dégât avant de l’inhumer relève de l’indécence, de la pire des folies dans le monde des êtres dit-on illuminés.

Cette peur de se dire les vérités puis établir la justice, fait de nous des attardés et des êtres ignobles, misérables, lamentables.
Même l’animal le plus indigne comme le porc, ne descendrait jamais si bas que ça.

CE QU’IL NOUS FAUT EN PENSER

Pour ma part, j’ai tenu à confimer son propos et me suis permis de m’exprimer de la façon suivante:
Je suis entièrement de cet avis. Cette analyse me parait digne d’une personne saine, sensée et prompte au changement.
Mais il est de règle que le vrai changement commence par soi-même et non chercher à changer les gens, le monde.
Notre maturité nous pousserait plutôt à voir et à dire ce que nous voyons, jamais l’inverse. La diplomatie tout comme la politique ne sont que des instruments de la discorde, des dispositions érigées sur du mensonge, de la simple malice et ne prédisposent rien de bon ni de noble, en vérité.

Nos ancêtres n’étaient et n’évoluaient pas sur de tels préceptes qui mettent ou exposent des valeurs ou des vertus à l’envers.
Les morts, contrairement à ce que nous assistons dans nos sociétés modernes, n’étaient pas automatiquement encensées.
En effet, il arrivait qu’on fouettait certains cadavres sur la place publique avant leur inhumation ! Et il est même dit et confirmé que ceux-ci font de la prison une fois passés de l’autre côté, donc après leur mort!

Voilà pourquoi il n’est pas sain de participer à ce jeu moribond d’élever ou de glorifier des crapules de cet acabit juste du fait qu’elles sont placées dans un cercueil ou à deux mètres sous terre.

Ces monstres restent aussi ignobles et cruels que des vipères, aussi indésirables et nuisibles que des cancrelats, des crapauds, des chenilles des insectes!

Les choses ont hélas pris une autre tournure avec la superstition fécondée, installée et propagée par le colon derrière ses notions d’enfer et de paradis au ciel. C’est justement à partir de là que la courbe ou le dérapage s’est fait.

Lire la plume d’un bon nombre de missionnaires de l’époque dont Bonaventure Lievin, 1700-1800, sur le Royaume de Loango et des Pays d’Afrique centrale.

Naturellement, ceux qui ne savent ou ne veulent pas lire, pataugent dans des attitudes non reconnues car bien loin du bon sens et de la réalité.

C’est de la sorcellerie pure et simple que d’affirmer sans avoir pris le soin de scruter l’histoire ou interroger le temps. De la bêtise, de la cruauté ambiante, inimaginable même dans l’univers de la jungle!

D’OÙ VIENT LE HIATUS?

De même qu’on leur a appris à tendre la joue gauche après celle de droite, il n’est donc pas étonnant de constater ce genre d’attitude minable qui ne peut que révolter, surtout lorsqu’on a été victime directe ou indirecte de ce cadavre étalé à nos pieds, prêt à rejoindre ceux au pays des allongés !

NE PAS MÉLANGER SERVIETTES ET TORCHONS

Il y a aussi lieu de veiller à ne pas semer le trouble et créer l’amalgame au sujet des us et coutumes tels laissés par nos ancêtres car l’essence de la sagesse transpire inévitablement dans toutes les dispositions héritées, et la bêtise déployée transparaît également de suite dans ces dispositions qui font froid dans le dos.

Et je pense encore à ces pratiques dans certains de nos royaumes où, à la mort du monarque, il était de règle de l’enterrer avec tous ses serviteurs à placer vivants dans sa sépulture … ou bien lorsqu’il fallait imposer au frère ou au neveu d’hériter l’épouse du défunt frère ou de l’oncle, quelle que soit la différence d’âge entre l’épouse à hériter et le concerné! La cupidité de certaines familles l’emportait sur le bon sens et finit par ternir l’élan de sagesse de nos aïeux.

Sachons être honnêtes, justes et sensés tant dans nos convictions que dans nos dispositions. Il en va de l’équilibre pour nous et autour de nous.

Fumu BIPE
dare_guardian@juillet 2021