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Le projet est quasiment bouché. Très bientôt, lʼInstitut dʼétudes stratégies et de défense (IESD) sortira de terre à Abidjan et à Yamoussoukro. Hier, le ministre auprès du président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, était face à la presse à lʼÉtat-major des Armées pour expliquer les missions de cet institut ivoirien à vocation régional. «Lʼinstitut répond au besoin de doter le pays dʼun cadre dʼanalyse et de renforcement des capacités des hauts responsables de lʼadministration, du secteur privé et des forces armées en matière de réflexion stratégique, de construction dʼun esprit de défense et dʼéchange dʼexpérience sur les grandes thématiques nationales et internationales », a-t-il affirmé. Selon lui, des personnes de diverses nationalités se retrouveront au sein de lʼécole supérieure pour réfléchir sur les stratégies de défense et partageront leurs expériences en la matière. «Lʼécole va accueillir beaucoup de nationalités. Les réflexions se feront et les armées en tireront les bénéfices. Lʼinstitut permettra aux pays dʼanticiper sur les menaces qui planent sur leur stabilité et sur la paix », a-t-il estimé. Avec des partenaires comme la France, les USA, la Chine, le Maroc… lʼinstitut, selon le ministre de la Défense, se veut un cadre dʼexcellence, un centre de perfectionnement et le dernier maillon de lʼenseignement militaire où des cadres et dirigeants viennent sʼimprégner des choix stratégiques de lʼEtat et de lʼévolution de lʼenvironnement international. Se situant dans la réforme du secteur de la sécurité, initiée par le Conseil national de la sécurité (CNS), lʼinstitut propose donc une formation reposant sur deux piliers essentiels, à savoir la promotion de lʼesprit de défense et la maitrise de l’environnement stratégique dans une vision régionale. La session de lancement de l’institut est prévue du 18 au 25 juin prochains à Yamoussoukro à la fondation Félix Houphouët-Boigny sous le thème «les relations armée-nation, quel modèle pour lʼAfrique ».Elle sera animée, selon le ministre de la Défense, par 14 conférenciers, 6 modérateurs et 3 cadres de comité. Une soixantaine d’auditeurs originaires des pays de la CEDEAO, du Gabon, du Cameroun et de la France assisteront à 12 communications qui seront prononcées par d’anciens ministres, des universitaires de renom, des officiers généraux et supérieurs. «L’apparition de nouvelles menaces implique une redéfinition des acteurs et des stratégies de sécurité. 50 ans après, nous devons développer de nouvelles opportunités. Car, la France seule ne peut absorber nos besoins », a estimé le conférencier. Concernant l’ultimatum donné aux ex-combattants pour rejoindre lʼADDR, le ministre de la Défense a indiqué que cʼest une mission qui sera exécutée avec détermination.

LACINA OUATTARA

Source : Le Patriote, samedi 18 et dimanche 19 avril 2015