KKB et Gnamien Yao face à la presse, hier : « Nous, ‘’Bédiéistes de 2000’’, allons au Congrès pour contrôler le Pdci »

(Le Nouveau Réveil, 4 juin 2013) – Le président national de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin dit KKB, était, à nouveau, face à la presse, hier, au siège du Pdci à Cocody. Pour cette fois, le député de Port-Bouët n’était seul. Il avait à ses côtés des cadres du vieux parti, membres du mouvement les ‘’Bédiéistes de 2000’’, au nombre desquels, le ministre Gnamien Yao, Bilé Bléoué, Mme Gnamien Ramata, le député Dibahi Dodo, le député Emolo Claude, Yodé Gaston et Boni Séraphin. Ces derniers, qui prônent le respect des textes au sein du parti, ont décidé, à la veille du 12e Congrès du Pdci, de s’inviter au débat. A ce sujet, Kouadio Konan Bertin et ses camarades se sont voulus on ne peut plus clairs sur leurs ambitions. «Nous allons à ce Congrès pour contrôler le Pdci Rda, pour conquérir ce parti par le respect des textes», a lâché KKB. Qui affirme que ce ne sont pas les hommes et les femmes qui manquent dans leur équipe pour diriger le parti. Ce mouvement, qui se présente comme légaliste, dénonce des manigances et exige le respect des textes pour l’organisation du 12^e Congrès. Non sans rappeler le rôle qu’il a eu à joué en 99 pour défendre cette idéologie. «Le président Henri Konan Bédié est renversé par un coup d’Etat militaire. Le Pdci n’a qu’à respecter les textes issus du Xe Congrès ordinaire pour que la cohésion du parti soit préservée et que les militants se mettent en ordre de bataille pour faire face à la junte militaire. Malheureusement, il se trouve des militants pour demander de faire fi des textes du Pdci Rda pour met tre fin à la carrière politique du président Henri Konan Bédié. Convoqués pour cautionner une telle décision, nous, les ‘’sans grade’’ d’alors, opposions une fin de non-recevoir et décidions de façon spontanée de nous mobiliser pour que les textes soient respectés. A travers la mobilisation de ce qu’il est convenu d’appeler les ‘’Bédiéistes de 2000’’, la légalité est effectivement respectée. Le président Bédié garde son fauteuil conformément aux textes du Pdci Rda. Avant hier, c’est le président Félix Houphouët-Boigny et ses compagnons qui ont porté les espoirs de leur successeur. Hier, c’est le président Bédié et ses compagnons qui ont porté nos espoirs à nous dans le respect des textes (…), le moment est venu pour nous de jouer notre rôle historique», indique le ministre Gnamien. Qui annonce, pour les jours à venir, que les ‘’Bédiéistes de 2000’’ se «jetteront à l’eau» une fois encore pour le respect des textes dans le cadre de l’organisation du 12e Congrès pour lequel ils ambitionnent de présenter un candidat. en portant un doigt accusateur sur l’entourage du président Bédié de vouloir violer les textes pour s’accaparer le parti et l’organisation du prochain Congrès. «Nous disons qu’il faut stopper rapidement le retour galopant des vieux démons qui ont failli plonger notre parti dans la division et le désordre après le coup d’Etat de 1999», a ajouté Gnamien Yao. Et KKB de se réjouir du fait que le président du parti ait tranché, selon lui, lors du dernier bureau politique sur la question de l’organisation du Congrès. «M. Bédié a dit :’’conformé ment à ses attributions, c’est au secrétaire général qu’il revient d’organiser le Congrès et que les documents du comité ad’ hoc ne sont que des propositions versées au dossier du Congrès.’’ M. Bédié l’a dit et nous l’avons félicité pour cela. Et j’insiste pour dire que tout le reste n’est que puéril. (…) Alors, si quelqu’un d’autre fait autre chose, c’est celui-là qui combat les décisions de Bédié», a martelé KKB. Faisant allusion à une liste des membres du comité d’organisation du Congrès en circulation, le conférencier principal a laissé entendre que ce ne sont que des propositions. «Nous attendons la liste qui va être amendée par le secrétaire général qui est l’organisateur principal du Congrès», a-t-il soutenu. Selon lui, si le président Bédié a fait savoir qu’il était à son dernier contrat du fait de son âge, eux qui sont jeunes, se doivent d’avoir des ambitions. En plus qu’au regard des textes du parti, explique KKB, Bédié ne peut être candidat à la présidence du Pdci. «Une des dispositions du règlement intérieur dit que pour être candidat à la présidence du Pdci Rda, il faut avoir un âge compris entre 40 ans au moins et 75 ans au plus. Cette disposition a été inspirée par le président Bédié après la mort du président Houphouët. Et à l’époque, cela avait été qualifié d’avancées démocratiques à l’intérieur du Pdci. Bédié a été acclamé et félicité pour cela. 20 ans après, je vois mal comment le Pdci peut se décider de revenir en arrière. Donc, si je m’en tiens aux dispositions actuelles du Pdci Rda, on ne peut pas dire que Bédié peut être candidat», fait savoir le président de la Jpdci. Qui affirme être convaincu que le président Bédié n’ira pas à l’encontre de cette disposition. «Bédié est un homme de droit, c’est un homme de lumière. On ne traîne pas Bédié dans l’obscurité. Le président Bédié n’a jamais dit qu’il était candidat. Il se trouve seulement des gens à soutenir d’autres sans les connaître», répondant ainsi à tous ceux qui se prononcent déjà en faveur d’un soutien à la candidature de Bédié au prochain Congrès. et le député de Port-Bouët de clamer haut et fort qu’exiger le respect des textes pour la tenue du Congrès n’est pas une défiance ou un manque d’amour au président du parti. Ainsi, face au débat qui gagne en intensité au sein de la maison vert et blanc, le président de la Jpdci a interpellé l’allié du Rdr, à travers les journaux proches de ce parti, à ne pas s’y impliquer. «Quand nous posons des problèmes en interne au Pdci Rda, les réponses viennent de vous. Pourquoi ? Est-ce que vous voulez nous dire que c’est au Rdr de nous donner nos responsables ? Le Rdr n’a pas à se mêler des affaires internes du Pdci Rda. Rien que par élégance et par respect pour l’alliance. Chaque parti, au sein de l’alliance, jouit de son autonomie. Laissez-le Pdci Rda choisir ses responsables. (…) Est ce que la candidature de Bédié a empêché que Ouattara soit président en 2010 ? Mais pourquoi subitement, lorsqu’on évoque l’éventualité de la candidature du Pdci Rda, on doit dire qu’on est contre le président Alassane Ouattara ? L’alliance dit qu’au premier tour, chaque parti a le droit d’avoir un candidat et on soutient celui qui passe au second tour», a-t-il précisé.

Les ‘’Bédiéistes de 2000’’ promettent, dans les jours à venir, de présenter leur candidat à la présidence du pdci rda au prochain Congrès.

LANCE TOURÉ