Jean Claude

L’année 2017 ne nous aura laissé que peu de bons souvenirs parce qu’elle n’a pas mis fin à la souffrance et à l’angoisse de milliers d’exilés et de prisonniers en Côte d’Ivoire et ailleurs, parce que penser différemment du Prince a coûté la vie à d’honnêtes citoyens comme l’évêque camerounais Jean-Marie Benoît Bala sans que les auteurs de ces assassinats lâches et odieux aient été retrouvés et sanctionnés, parce que, partout, la pauvreté s’accroît pendant que des médiocres et des voleurs soumis à la France deviennent de plus en plus riches et arrogants, parce que des familles et individus sont spoliés de leur terre comme les enfants Boundy ou Nayanka Bell, parce que certains de nos frères, fuyant la misère, le chômage et le désespoir dans nos pays quotidiennement pillés par la France et ses sous-préfets, ont été vendus aux enchères en Libye. Pour que la nouvelle année ne ressemble pas à celle qui vient de s’achever, chacun de nous doit y mettre du sien, payer de sa personne, c’est-à-dire allier indignation et action, sortir de son petit confort pour se joindre à ceux et celles dont l’agir n’a pas d’autre finalité que l’enfantement d’un monde plus juste, plus libre, plus humain. Formuler des vœux les uns pour les autres ne sera donc pas suffisant. Il nous faudra aussi agir, collectivement et avec détermination, car “accepter passivement un système injuste, c’est en fait collaborer avec ce système. L’opprimé devient par là aussi pêcheur que l’oppresseur. Ne pas collaborer au mal est une obligation morale, au même titre que collaborer au bien. L’opprimé ne doit jamais laisser en repos la conscience de l’oppresseur. Accepter passivement l’injustice revient à dire à l’oppresseur que ses actes sont moralement bons. C’est une façon d’endormir sa conscience. L’acceptation, si elle est souvent la solution de facilité, n’est pas une solution morale : c’est la solution des lâches” (Martin Luther King). Si je devais demander une chose à Dieu, au début de 2018, ce serait celle-ci: qu’Il nous donne le courage de troubler au maximum la conscience de ceux qui nous oppriment; qu’Il nous accorde la grâce de ne jamais pactiser avec le mal par notre silence ou inaction.
Jean-Claude DJEREKE