Du 01 au 04 octobre, les écrivains de Côte d’Ivoire se retrouveront à Grand-Lahou pour prendre part à la première édition de « Éfoubra », un festival du livre. A cette occasion, nous avons rencontré l’écrivain Hilaire Kobena, le Secrétaire exécutif de la structure organisatrice du Festival. 

festival-livre

hilaire-kob1

Pourquoi un festival du livre ? Comment cette belle idée vous est venue ?

Avant tout propos, je voudrais profiter de votre tribune pour remercier la grande famille du livre en Côte d’Ivoire pour son soutien et pour son implication dans la préparation de cette fête. Pour répondre à votre question, je dirai que ce festival vient replacer le livre, que les Avikam désignent par le lexème « Éfrouba », au cœur de notre vie. Rien de beau ne peut se faire sans la connaissance. Or, elle est cachée dans les livres. La lecture nourrit, élargit la connaissance et la compétencedu lecteur, le transformant positivement. Il permettra surtout aux auteurs de communier avec leurs lecteurs et de leur répéter leurs messages en faveur d’une Côte d’Ivoire plus unie et plus prospère. Le festival Éfrouba est une initiative de trois écrivains ivoiriens : Jules DÉGNI, Hilaire KOBENA et Samuel DÉGNI qui vise à combler le vide sclérosant auquel on assiste dans le domaine des actions culturelles en faveur du livre. Force est de reconnaître que, hormis les dédicaces et quelques initiatives privées, plus rien ne réunit les amoureux des belles lettres dans notre pays.

Qu’est-ce qui a milité en faveur du choix de Grand-Lahou ?

Ma réponse ne sera qu’une infime partie de l’océan d’arguments qui militent en faveur de Grand-Lahou. Après le festival Éfrouba, je suis convaincu que les participants en trouveront d’autres car Grand-Lahou est un paradis sur terre ! Hélas, de nombreux Ivoiriens ne connaissent pas encore ce site magnifique. Grand-Lahou, c’est le charme de la nature, la luxuriance, la méditation, la rêverie, le plaisir de yeux et de l’esprit… Pour être sincère, nous avons voulu sortir d’Abidjan où sont réalisées 90% des activités relatives au livre. Nos lecteurs vivent aussi à l’intérieur du pays, on doit pouvoir, de temps à autres, y aller pour les connaître et échanger avec eux. La seconde raison, c’est que nous sommes, tous les trois,des écrivains originaires du pays Avikam alors que personne ne nous y connaît vraiment. Aussi est-il intéressant que nos parents communient avec nous et avec nos confrères. De plus, comme c’est le cas à Bassam pour l’Abissa et à Bonoua pour le Popo carnaval, nous voulons que, chaque année, les Ivoiriens se retrouvent le premier week-end du mois d’octobre pour célébrer le livre à Grand-Lahou. Ce festival est une occasion inestimable qui leur est ainsi offerte pour rencontrer leurs auteurs et profiter des réductions appliquées par nos partenaires sur les prix des ouvrages, des fournitures scolaires et autres produits. Enfin, nous voulons faire découvrir cette région pittoresque, bercée  par les trois eaux : l’Océan Atlantique, le fleuve Bandaman et la lagune Tagba qui fusionnent en un seul point. On souhaiterait que, dans les mois prochains, des livres sur notre ville natale foisonnent.

Quel est le contenu exact de cette fête du livre ?

Cette fête est avant tout littéraire, c’est-à-dire que seul le livre est à l’honneur. Ce sera donc une ambiance livresque, carnavalesque où, durant 4 jours, du jeudi 1er au  dimanche 4 octobre 2015, l’esplanade de la Mairie de Grand-Lahou se transformera en une foire aux livres. Sur les stands, on trouvera des produits de qualité et à bon marché. La matinée du samedi 3 octobre 2015 sera consacrée au lancement officiel du festival Éfrouba ainsi qu’aux dédicaces. Pour la première fois à Grand-Lahou, vingt écrivains ivoiriens feront une dédicace groupée. Certains parmi eux sortiront, en exclusivité, leurs dernières productions lors du festival. Nous demandons aux âmes généreuses de venir acheter et offrir des livres aux bibliothèques de la ville. Dans la soirée, il y aura des cafés littéraires éclatés et des animations dans les établissements scolaires. La nuit, éclairés par un grand feu de bois, nous écouterons les meilleurs conteurs d’Abidjan et de la région. Le dimanche, ce sera la détente, le beach et le barbecue au bord du fleuve Bandaman.

Quels sont les actes que votre structure a posés pour  que le monde des lettres soit informé et mobilisé.

Honnêtement, le Groupe Éfrouba est agréablement surpris par l’engouement qu’à suscité cet événement culturel majeur. Cela est très encourageant. Nous faisons mains et pieds pour en faire une fête réussie. Notre stratégie de communication s’est déployé par le truchement des réseaux sociaux, de la presse, des messages sur les portables, des courriers d’information, des prospectus, des affiches, des spots publicitaires et des cartes d’invitations. Nous avons même organisé une conférence de presse à cet effet.

Quel est le degré d’implication des autorités de Grand-Lahou ?

Comme je l’ai déjà indiqué, le Groupe Éfrouba est à la maison à Grand-Lahou. Nous sommes donc en famille.Les parents, les aînés, les femmes et les jeunes nous ont ouvert les bras. Le Préfet du département et le Député-Maire de Grand-Lahou sont nos parrains locaux qui nous suivent et nous orientent. La Mairie nous offre, à titre gracieux, l’esplanade et toute la logistique nécessaire. Je n’oublie pas aussi la chefferie traditionnelle, les guides religieux, la police, la gendarmerie, les écoles et les opérateurs économiques de Grand-Lahou qui nous apportent leur appui constant. C’est un défi que nous allons ensemble relever au soir du 4 octobre 2015.

Combien de festivaliers sont-ils attendus à Grand-Lahou ?

Aujourd’hui, nous, les organisateurs, sommes satisfaits de l’implication de tous, surtout des organes de presse qui nous apportent leur contribution. L’Ivoirien doit savoir que la culture est le meilleur investissement. Grâce à tout le monde, les écrivains en tête, l’information circule bien et le Festival Éfrouba de Grand-Lahou s’attend à recevoir plus de 3000 visiteurs, pour rester modeste !

En quoi va consister leur présence lors du festival Éfrouba?

Les festivaliers se rendent à Éfrouba pour être surtout en contact avec le monde des écrivains, des papetiers, des éditeurs, des libraires, des journalistes et des promoteurs culturels. Nous souhaiterions qu’ils y soient régulièrement, durant ces 4 jours de fête, afin de prendre une part active à toutes les activités qui s’y dérouleront.

Ce genre d’initiatives est important pour la culture ivoirienne mais le plus souvent, il se pose des problèmes de pérennisation. Que prévoyez-vous dans ce sens ?

Votre constat est hélas indéniable. Nous avons mis le bébé Éfrouba au monde, mais nous devons tous l’aider à bien grandir. En général, les contingences naissent de l’instabilité et de la récupération politique. Je tiens à préciser que notre initiative n’est ni lucrative, ni tribale, ni politique. Nous voulons simplement offrir à nos chers parents la seule chose que les Écrivains savent faire le mieux : transmettre un message fort pour la justice sociale et la paix. Dieu merci, nous avons leurs bénédictions et cela nous réconforte. Éfrouba fera mentir les statistiques car nous impliquons toutes les forces vives de la région et faisons en sorte que personne ne soit indispensable dans l’organisation.

Avez-vous la caution de votre ministère de tutelle ?

Naturellement ! Cela ne saurait en être autrement. Nous espérons que le Ministre Bandama Maurice pourra, en dépit de ses nombreuses occupations, nous faire l’honneur de se déplacer. Il est prévu qu’il remette en personne le Prix Éfrouba 2015 au Prêtre-Écrivain Marcel ÉBOÏ pour sa contribution à la culture dans notre pays. Nous plaidons aussi pour que ce devancier, souffrant et à la retraite, soit décoré, le samedi 3 octobre 2015, dans l’ordre du mérite culturel. Nous remettrons aussi, ce même jour, le Prix d’honneur Éfrouba à l’honorable Djaya Jean, pour ses actions socio-culturelles dans la région des Grands Ponts.

Un message à la communauté des lettres et aux populations de la région des ponts ?

J’invite tout le monde à d’abord faire circuler l’information et ensuite à se déplacer massivement à la Mairie de Grand-Lahou. Les Abidjanais et les populations de Dabou, Jacqueville, Fresco, Sassandra et Guitry y sont vraiment attendues. En cette période de rentrée scolaire, les parents d’élèves qui veulent faire des économies substantielles doivent venir visiter nos stands d’exposition lors de ces journées de solde à gogo. Grand-Lahou est à moins de 2h de route d’Abidjan. La communauté des lettres est motivée et impatiente de faire la fête avec eux. Des surprises agréables les y attendent.

Merci Monsieur Hilaire KOBENA.

Au nom du Groupe Éfrouba, je vous demande de transmettre notre sincère gratitude à tous vos responsables et confrères. Ces pages culturelles dans votre organe nous rendent un service inestimable.

Interview réalisée par Elvis Apra