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La guerre judiciaire est désormais ouverte entre Thérèse Houphouët-Boigny et l’ambassadeur Georges Ouégnin. Ce dernier a décidé de porter plainte contre l’ex-Première dame pour «dénonciation calomnieuse».

La bataille judiciaire autour de l’héritage de Feu Félix Houphouët-Boigny va opposer, pour la première fois, deux personnes très proches du Père de la Nation. L’ex-Première dame Thérèse Houphouët-Boigny a décidé de saisir les tribunaux sur ce qu’elle appelle une expropriation sur les biens de l’ancien chef de l’Etat, son épouse légitime. La pomme de discorde, entre autres, est le contrôle de l’immeuble Aniaman situé dans le quartier du Plateau à Abidjan, dont Marie-Thérèse Houphouët-Boigny estime avoir été spoliée «au moment de la mort» de son époux, en décembre 1993. Il y a une semaine, selon La Lettre du Continent, l’ambassadeur Georges Ouégnin a été auditionné à Paris en qualité de témoin par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Lors de son audition du 11 février, Ouégnin a appris de la bouche du capitaine Elisée Gogoua, de la BRDP, qu’une plainte avait été déposée contre lui en 2013 par la veuve de Félix Houphouët-Boigny pour «faux, usage de faux, escroquerie, recel d’escroquerie, recel de succession».

Au siège de la BRDP, dans le 13e arrondissement parisien, l’ex-directeur du protocole d’Etat, aurait produit la preuve qu’il avait acquis le terrain avec son épouse, Jacqueline Biley-Ouégnin, le 28 octobre 1978, soit quinze ans avant le décès du «Vieux». Il aurait par ailleurs présenté des documents prouvant que le terrain en question ne provenait pas du patrimoine foncier du président Houphouët-Boigny, mais qu’il avait été acquis auprès du Crédit foncier et immobilier, une société anonyme de droit français. Financés par un prêt de la Banque ivoirienne de développement industriel (BIDI), établissement repris par la suite par la Banque internationale pour l’Afrique occidentale-Côte d’Ivoire (BIAO-CI), les travaux de construction ont débuté le 30 juillet 1980 pour un coût total de 2,7 milliards de F CFA (4,2 millions d’euros). Enfin, l’acte de mainlevée de la BIAO-CI au profit de la société civile immobilière Aniaman (propriété du couple Ouégnin), attestant de l’apurement du prêt, a été rédigé et enregistré par acte notarié le 28 juin 2002 au cabinet de Me Véronique Williams, à Abidjan.

Réponse du berger à la bergère, l’ambassadeur Georges Ouégnin a décidé de riposter. Selon le confrère La Lettre du Continent, l’ancien directeur du protocole d’Etat de Côte d’Ivoire devrait déposer une plainte, ce 17 février dans la capitale française, pour «dénonciation calomnieuse» auprès du procureur de la République. Il sera défendu par Me Sébastien Schapira, avocat au barreau de Paris. Un marathon juridico-judiciaire qui ne fait que commencer !

Edouard GONTO

Source : Le Sursaut, 18 février 2015