Tam tam parleur2

Le professeur Niangoran Boa, ancien Directeur du Musée des Civilisations de Côte D’Ivoire, éminent ethno-musicologue qui a étudié le langage tambouriné et inventé la Drummologie avait présenté le tam-tam parleur comme un important instrument de communication qui parle clair, juste et vrai. Il y a pourtant au sein du FPI aujourd’hui, des tam-tams parleurs qui mentent, déforment la vérité, la dénaturent, la défigurent et même la vicient. Qui donc aura dit à Hubert Oulaye que Gbagbo fêtera le nouvel an 2019 avec nous en Côte D’Ivoire? L’aurait-il appris de Gbagbo en personne ou bien fait-il tout simplement du charlatanisme politique? Les leaders GOR nous ont depuis longtemps habitués aux déclarations mensongères et émotionnelles, avec pour seul objectif de maintenir vive la flamme d’une fronde qui chaque jour s’étiole et s’atrophie devant la grande ténacité et l’inébranlable sérénité d’Affi. Si au PDCI l’on semble empêtré dans un curieux débat pour savoir qui de Guikahué et d’Adjoumani est le microphone ou le haut-parleur d’Henri Konan Bédié, chez nos camarades dissidents par contre, chacun se prend pour le tam-tam parleur de Gbagbo, s’auto-proclamant son porte-parole et voulant qu’à travers son délire quotidien et ses dérives schizophréniques, ce soit la voix authentique de Gbagbo qu’on écoute.

Mais à bien les écouter, l’on se rend cependant très vite compte qu’en réalité, ils ne sont que de vils imposteurs qui se battent entre eux pour la palme d’or du meilleur tam-tam parleur qui ment. Ils n’ont reçu aucune caution de Gbagbo et mentent comme ils respirent, pour faire rêver, créer de fausses illusions, exacerber le fanatisme des GOR et les maintenir dans l’obscurantisme, loin, très loin des nombreux et vrais défis auxquels sont confrontés notre parti et notre pays. Avoir la tête d’Affi est, on le sait, le seul combat qu’ils mènent, et ils utilisent constamment Gbagbo pour tenter d’y parvenir. Gbagbo est devenu en fait un jouet dans leurs mains et un chewing-gum dans leur bouche, chacun à sa guise utilise son nom et son image pour mentir et être le plus écouté, le plus applaudi, le mieux apprécié et le mieux suivi.

L’ex-président ivoirien détenu à la CPI sera-t-il avec nous pour fêter le 1er janvier 2019? Cela ferait énormément plaisir à tout le monde car tout le monde reste bien convaincu de son innocence et de la monstrueuse injustice qui lui est faite. Mais en attendant ce jour que le prophète Oulaye prédit, que faisons-nous? Faut-il attendre 2019 pour faire l’unité du FPI, créer les conditions de notre victoire en 2020 pour sauver ce pays et ce peuple en perdition? Avons-nous une seule fois envisagé la possibilité de que Gbagbo ne revienne jamais ou du moins dans les délais farfelus que nous fixons matin, midi et soir au gré de nos intérêts et même de nos humeurs sans tenir compte des intentions de ceux qui l’ont kidnappé et incarcéré? A ses heures de divagation, n’avait-on pas entendu Sangaré dire que le retour de Gbagbo n’était plus qu’une question de jours voire d’heures et que tous devaient s’apprêter pour aller l’accueillir à l’Aéroport F.H.B de Port-Bouët? Sur-le-champ, Dame Marie-Odette Lorougnon et Dame Marthe Agoh n’avaient-elles pas spécialement créé des pas de danse pour ce grand jour tant attendu? Les semaines, les mois et les années passent pourtant, mais jusqu’aujourd’hui, de Gbagbo point !

Ainsi, par les déclarations absurdes qu’ils continuent de multiplier, certains leaders GOR ne se rendent pas encore compte qu’ils se ridiculisent, se déshonorent et se rabaissent beaucoup plus chaque jour. Aujourd’hui, ils deviennent même de plus en plus nombreux parmi leurs suiveurs et surtout les jeunes, ceux qui se demandent comment, pendant de si longues années, ils ont pu croire en de tels vieux fanatiques totalement coupés des réalités de ce monde globalisé et incapables de lire les signes du temps, de s’adapter aux mutations vertigineuses qui s’opèrent à l’échelle planétaire. Malgré donc le ton hautement solennel qu’il utilisait pour évoquer le nom de Gbagbo, Hubert Oulaye n’avait nullement l’intention de dédier sa fête de la Saint-Sylvestre à Gbagbo mais plutôt de jeter encore l’émoi dans les cœurs et les esprits pour raviver la fracture interne au moment où la majorité des militants du FPI appelle à l’union pour faire front face au RHDP en pleine déstructuration.

Hubert Oulaye aurait appelé hier à la réconciliation des tendances au FPI qu’il aurait fait œuvre utile et rendu un très grand service à Gbagbo qui souffre beaucoup en ce moment de nos divisions et de nos querelles. Vivement que se taisent les tam-tams menteurs pour que se réinstaure enfin l’unité au FPI et que renaisse l’espoir de la délivrance nationale.

Très Bonne et Heureuse Année 2018 à tous et à chacun.

Charles Sinclair Zeze, Ottawa, Ontario, Canada