Un procès pour corruption et trafic d'influence pourrait avoir lieu courant 2016. REUTERS/Stéphane Mahé

Un procès pour corruption et trafic d’influence pourrait avoir lieu courant 2016.
REUTERS/Stéphane Mahé

Par RFI

L’étau judiciaire s’est resserré autour de Nicolas Sarkozy avec la validation, ce jeudi 6 mai, d’écoutes téléphoniques compromettantes qui lui valent d’être inculpé pour corruption et trafic d’influence. Cette décision intervient à trois semaines du congrès fondateur du nouveau parti de droite, soit au plus mauvais moment pour l’ancien président.

Une fois les écoutes de la ligne secrète de Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, validées, plus rien n’empêche désormais les magistrats instructeurs de boucler leurs investigations et de rédiger leur ordonnance de renvoi. Celle-ci devrait être accablante pour l’ancien chef de l’Etat, car l’enquête repose largement sur ces écoutes qui révèlent que Nicolas Sarkozy a promis d’intervenir pour soutenir la nomination du magistrat Gilbert Azibert à un poste de prestige en échange de renseignements souhaités.

Et cela suffit à constituer l’infraction, car en matière de trafic d’influence, c’est l’intention qui compte. Un procès pourrait donc se tenir à Paris courant 2016, année des primaires à droite.

Ce nouvel épisode judiciaire marque là un coup d’arrêt pour Nicolas Sarkozy. Car l’ex-chef de l’Etat enchaînait les succès depuis son retour à la tête de l’UMP en décembre dernier. Entre la victoire aux départementales et l’accord sur la primaire de 2016 signé par tous les ténors du parti, l’UMP donne l’impression depuis plusieurs semaines de parler d’une seule voix.

Même le nouveau nom du parti n’a pratiquement pas fait débat en interne. Le bureau politique a validé mardi à la quasi-unanimité la proposition de Nicolas Sarkozy de rebaptiser l’UMP Les Républicains. Le congrès fondateur du nouveau parti, qui se tiendra le 30 mai prochain, s’annonçait donc comme un grand moment pour l’ex-chef de l’Etat.

La décision de la cour d’appel de Paris tombe d’autant plus mal qu’un autre dossier, l’affaire Bygmalion, est revenu sur le devant de l’actualité : Franck Louvrier, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy a été placé mercredi 6 janvier en garde à vue, avant que celle-ci ne soit levée ce jeudi. « La seule chose maintenant qui peut changer les échéances, c’est le volet judiciaire », commente un filloniste. Et pour cause : le nom de Nicolas Sarkozy apparaît au total dans une demi-douzaine d’affaires, ce dont se réjouissent discrètement les partisans d’Alain Juppé et de François Fillon.