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Marcel Gossio vice-président du Front populaire ivoirien, chargé des affaires générales et de la bonne gouvernance séjourne actuellement dans sa région natale. Au cours d’une rencontre qu’il a eue avec les militants de Bloléquin et de Guiglo, Marcel Gossio a craché ses vérités aux irréductibles du Fpi qui combattent Affi N’Guessan.

C’est sa première sortie publique après la levée des sanctions de l’Union européenne à son encontre. Depuis près d’un an où il a mis fin à son exil, c’est la première fois qu’il fait le déplacement sur la terre de ses ancêtres. Et pour ce retour aux sources, Marcel Gossio s’est soumis à un véritable exercice de catharsis. De la polémique sur les conditions de son retour d’exil en passant par la crise interne au Fpi, l’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan s’est littéralement vidé devant ses parents sortis en masse pour accueillir l’enfant prodige de Bloléquin. Sur la crise interne au parti, Gossio s’est voulu clair : « Personne n’est contre Gbagbo », a-t-il dit en substance avant de révéler qu’au sein du Fpi, il y a des camarades du Front qui s’opposent au retour des exilés. « Les partisans du camp Gbagbo ou rien sont des partisans de l’épreuve de force, de la confrontation, de la guerre, de la bagarre. Ce sont ceux qui ne veulent même pas que les réfugiés rentrent dans leur pays. Et je sais de quoi je parle. C’est le camp du refus, ceux qui ne veulent même pas qu’il ait des discussions avec le pouvoir, le refus de discuter avec la communauté internationale. C’est ça Gbagbo ou rien. Ceux qui veulent la politique de la chaise vide.

Quand moi je suis rentré dans mon pays, au moment où mes parents à Bloléquin étaient contents, il y a des gens à la direction du parti qui ne l’étaient pas. Je ne comprends pas cela», s’est-il indigné. Sur l’obstination des partisans du ‘‘Gbagbo ou rien’’ qui ne veulent aucun compromis, Marcel Gossio, dans une expression imagée, s’est voulu très réaliste vis-à-vis de la stratégie et des moyens du Fpi pour faire tomber Ouattara. « Gbagbo a toujours prôné le dialogue, les compromis sans compromissions.

Mais d’où sortent des gens qui veulent aujourd’hui faire la violence. Tu n’as pas aiguille et tu dis, tu vas tuer éléphant. Par où vas-tu passer pour le tuer ? », s’est interrogé le directeur de campagne de Pascal Affi N’Guessan.

Poursuivant, l’ancien exilé au Maroc a donné des conseils à ses camarades socialistes pour exhorter ces derniers à regarder la réalité en face. «Notre parti le Fpi a été un parti diabolisé et traité de violent parce que Gbagbo a été arrêté. Il ne faut pas prêter le flanc, il faut montrer que notre parti est un parti civilisé. Nous ne sommes pas pour la guerre. Moi Gossio je ne peux pas être pour la guerre parce que je sais d’où je viens. Nous avons payé un lourd tribut. Mon peuple a beaucoup souffert de la guerre, beaucoup sont encore au Libéria, en exil…C’est pourquoi le refus de la réconciliation n’est pas une bonne chose », a-t-il conseillé. Sur les négociations avec le pouvoir et le reste du monde, Marcel Gossio, désormais partisan de la realpolitik a montré la voie à ses camarades du Fpi. « Nous considérons qu’Il faut mettre fin à la spirale de la violence dans notre pays et l’instabilité que le pays connait depuis une vingtaine d’années.

Quelle force avons-nous pour affronter la France, les Etats-Unis et tout le monde ? On ne va pas rester dans ça. Quand tu vois que c’est compliqué, tu te replis, tu réfléchis et tu changes de route. Nous sommes convaincus que sans la paix et la cohésion sociale et la stabilité politique il n y a pas d’avenir pour le pays et ses populations. C’est pourquoi nous militons pour la réconciliation et au nom de cette réconciliation, nous demandons la libération du président Gbagbo pour booster la réconciliation », a plaidé l’ancien DG du port autonome d’Abidjan. Véritablement en verve au cours de cette rencontre, Marcel Gossio s’est prononcé sur la levée des sanctions qui pèsent sur lui par l’Union européenne. Sur ce sujet précis, le directeur de campagne d’Affi a rabattu le caquet à ceux qui l’accusent d’avoir marchandé cette levée de sanction. « Si vous comprenez le sens de s’asseoir et discuter de notre chef Laurent Gbagbo, vous comprendrez qu’on peut trouver une solution à tout. Certains de nos camarades ont bénéficié avant moi de cette mesure. Je ne suis pas le premier», a-t-il fait savoir avant de se faire plus incisif en invitant les militants du Fpi à ne pas suivre les extrémistes. «Ne suivez pas les Gbagbo ou rien, ceux qui sont pour la politique de la chaise vide. Si nous n’allons pas aux élections, le parti est mort. Si le FPI ne participe pas aux prochaines élections c’est la mort assurée du parti. Gbagbo a beaucoup à faire, nous devrons tout faire pour qu’il sorte de la prison et trouve un FPI plus fort qu’avant », a-t-il exhorté. Après ce grand déballage de Bloléquin, Marcel Gossi qui avait à ses côtés Mme Pierrette Blehidé, Secrétaire nationale chargée de l’animation et des activités extrapolitiques s’est livré à ce même exercice, hier à Guiglo chef-lieu de la région Cavally.

Kra Bernard

Source: L’Expression du Lundi 19 Janvier 2015