venance-konanN’est-il pas étrange, qu’à l’approche de notre élection présidentielle, des livres, écrits par des Français, reviennent sur notre dernière élection, celle de 2010, en reprenant presque mot pour mot les thèses des gbagboïstes, quand ils ne s’en prennent pas directement au Président de la République ? L’année dernière c’était François Mattei, ancien journaliste à Minute, journal de l’extrême-droite raciste et xénophobe française, qui écrivait un livre sur la « vérité sur la crise selon Laurent Gbagbo ». Il y a quatre mois, c’est Fanny Pigeaud, qui a en commun avec François Mattei d’avoir auparavant écrit sur le Cameroun de Paul Biya, qui sortait elle aussi son brûlot, qui n’est qu’une autre version de la « vérité selon les gbagboïstes », en avouant elle-même qu’elle n’a commencé à s’intéresser à notre pays qu’en 2012, et qu’elle n’a écouté qu’un seul camp. Maintenant c’est Bernard Houdin, conseiller selon lui-même de Laurent Gbagbo, membre du Front national, le parti xénophobe et raciste créé par Jean Marie le Pen, qui s’en prend vertement au chef de notre Etat. Honnêtement, quelle est la préoccupation des Ivoiriens aujourd’hui, à moins d’un mois de l’élection présidentielle ? Est-elle de savoir qui a gagné la dernière élection, ou plutôt qui gagnera la prochaine ? Pourquoi ces Français-là, avec ces pedigrees-là, tiennent-ils à réécrire notre histoire ? Pourquoi veulent-ils absolument nous ramener en arrière lorsque nous, Ivoiriens, avons déjà tourné cette page sombre de notre histoire et sommes tous engagés dans la reconstruction de notre pays, de notre avenir ? Que cherchent-ils ? A quoi rime ce négationnisme ? A piquer leurs derniers sous aux gbagboïstes, en leur faisant croire qu’avec ces livres, ils arriveront à faire libérer leur champion ? A plumer certains opposants en panne de programme, en leur faisant croire qu’avec ces livres, M. Ouattara sera discrédité et sera obligé de mettre en place une transition, le rêve de ces opposants ? L’on nous raconte encore une fois, à longueur de pages, que M. Youssouf Bakayoko a donné en 2010 les résultats des élections hors délai, au quartier général d’un candidat, que c’est Paul Yao-Ndré qui avait le dernier mot en tant que président de la Cour Constitutionnelle, qu’au nord de notre pays il y a eu de graves incidents, que l’on y a bourré les urnes, que Gbagbo se battait contre la françafrique, etc. Nous n’allons pas revenir sur les arguments avancés par les nouveaux avocats de Gbagbo et de certains de nos opposants. Il n’y a pas pire sourd que celui qui refuse d’entendre, et de toutes les façons, les auteurs de ces livres ne cherchent absolument pas à entendre la vérité, qu’ils connaissent bien. Rappelons-leur toutefois que lors de notre crise, de nombreux chefs d’Etats ont défilé dans notre pays ou y ont dépêché des émissaires, ont rencontré toutes les parties, consulté tous les documents qu’ils voulaient voir, et ont conclu qu’effectivement le vainqueur de notre élection était bien M. Alassane Ouattara. Gbagbo et les siens étaient les seuls à penser qu’ils pouvaient avoir raison contre le monde entier. Après qu’il a pris le contrôle de l’Etat, notre président a été élu par ses pairs à la tête de la CEDEAO. Ces derniers auraient-ils accepté de faire présider leur organisation par un imposteur imposé à la tête de son Etat par une force étrangère ? A l’évidence, l’objectif de ces personnes n’est pas de faire éclater une vérité, mais plutôt de jouer leurs partitions dans une stratégie de diabolisation de notre président et de notre pays. Et les Ivoiriens, quelles que soient leurs opinions, devraient s’insurger contre ces méthodes mafieuses. Notre pays vient de loin et nous avons payé très cher l’acharnement de Laurent Gbagbo à vouloir conserver coûte que coûte un pouvoir que nous lui avions refusé dans les urnes. Nous cherchons en ce moment à panser nos blessures, alors nous ne devrions plus accepter que des personnes cherchent à les rouvrir pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les intérêts de notre pays. Si un groupuscule de partisans fanatiques de l’ancien président et certains opposants, incapables de se projeter dans le futur, ont choisi de s’enfermer dans le passé, les Ivoiriens, dans leur large majorité, veulent se dessiner un avenir plus chatoyant. Même le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, avec à sa tête Affi N’guessan s’est inscrit dans cette dynamique. Il fait campagne pour convaincre les Ivoiriens qu’il est celui qui peut leur offrir cet avenir. Il n’est plus dans le débat puant et totalement inutile de savoir qui a gagné notre dernière élection. Ce qui l’intéresse, lui, aujourd’hui, est de gagner la prochaine élection. Pas la dernière. Nous ne devons pas laisser des personnes véreuses aux passés troubles et militants de partis racistes venir perturber notre processus démocratique.
Venance Konan

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