« Le FPI relève la célérité de la procédure ayant conduit à une si lourde condamnation. »

Issiaka SANGARÉ, Secrétaire Général et Porte-parole

Le 02 mars 2020, une requête a été introduite devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples contre la République de Côte d’Ivoire par Monsieur Soro Guillaume, président du Mouvement Générations et Peuples Solidaires et de dix-huit autres personnes proches de son mouvement, invoquant la violation de leurs droits humains.

Le 22 avril 2020, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a fait droit à la demande des requérants en ordonnant à l’Etat de Côte d’Ivoire de :
1. Surseoir à l’exécution de l’arrêt objet de la requête
2. Surseoir à l’exécution du mandat de dépôt des personnes concernées.
3. Faire un rapport à la Cour sur la mise en œuvre des mesures provisoires ordonnées dans un délai de 30 jours à compter de la date de sa réception.

Dans le communiqué du Conseil des Ministres, en date du mercredi 22 Avril 2020, le gouvernement ivoirien a déclaré qu’il n’avait pas de commentaire à faire sur cette décision et que les procédures internes resteraient en cours.

Malgré les différentes interpellations, notamment celles des partis politiques et des organisations de la société civile, invitant l’État de Côte d’Ivoire au respect de ses engagements internationaux, suite à l’adhésion à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des Peuples, en date du 09 juin 2013, un procès contre M. Soro Guillaume a eu lieu le mardi 28 avril. Il a été condamné à 20 ans de prison, à 7 ans de privation de ses droits civiques, au paiement d’une amende de 4,5 milliards de francs CFA, à la confiscation de sa résidence d’Abidjan-Marcory… Tout cela, pour « recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux ».

Devant les éléments de forme et sans préjuger du fond,
le FPI relève la célérité de la procédure ayant conduit à une si lourde condamnation. Une célérité qui lui confère des allures de justice expéditive. En outre, la qualité d’ancien Président de l’Assemblée Nationale justifie sa comparution devant une juridiction spéciale.

C’est pourquoi le FPI s’inquiète, à six mois de l’élection présidentielle, du risque d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Le FPI rappelle donc le respect scrupuleux de la séparation des pouvoirs.

Enfin, le FPI recommande au gouvernement le respect des engagements internationaux de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 29 avril 2020

Le Secrétaire Général et Porte-parole
Issiaka SANGARÉ