Par Ali ADAM

L’éducation joue un rôle primordial dans le développement de chaque pays. Un bon système éducatif forme des hommes capables de prendre en charge le destin de leur pays, un mauvais met en place des Hommes sans véritable conscience ne pouvant contribuer à leur émancipation. Nous constatons aujourd’hui malheureusement des handicaps dans le système éducatif actuel des pays de l’Afrique francophone. Ceci étant, il nous devient urgent de reformer notre système éducatif et faciliter l’éducation à tous. Notre système éducatif doit prendre en compte les réalités sur places et être en parfaite harmonie avec la société. En outre, nous devons augmenter le budget alloué à l’éducation et mettre en place des politiques de construction des écoles plus nombreuses et plus modernes afin d’assurer l’éducation de qualité et d’éliminer la surpopulation des salles de classe.

I – INTRODUCTION
Historiquement, le secteur éducatif a toujours fait partie des priorités de chaque nation. Sa qualité est un défi générationnel pouvant changer radicalement l’état d’un pays. Nous appellerons ici « système éducatif », l’ensemble des procédés répondant à des normes éducationnelles permettant de faire évoluer et perdurer un pays dans le temps et dans l’espace. Ainsi donc, lorsque ce système offre une telle formation aux acteurs régissant une société, nous parlerons de « système éducatif de qualité ».
Lorsqu’on s’intéresse à l’évolution mondiale de l’éducation en termes de qualité et de nombre de personnes éduquées, on prend vite conscience de la place particulière qu’occupe l’Afrique francophone. Ou en est l’Afrique francophone dans le secteur de l’éducation ? Quels facteurs permettent de comprendre ses défaillances propres ? Comment faire pour l’améliorer et la rendre accessible à tous ? C’est ce que nous analyserons au fil de cet article, à travers la mise en lumière d’un ensemble de pistes réflexives qui seront exposées sous forme de solution aux limites constatées.

II – ETAT DES LIEUX

L’Afrique francophone est un ensemble de 31 pays d’Afrique ayant été colonisés par la France, ce qui a pour conséquence l’héritage colonial sur plusieurs secteurs et la désignation de la langue française comme langue officielle parlée dans ces territoires.
Ce qu’il est important de souligner, c’est que du fait des systèmes éducatifs locaux biaisés, il est difficile voire impossible pour les acteurs de répondre aux défis présents dans les pays concernés. Pour y remédier, des progrès ont été effectués entre les années 2000 et 2008, mais se sont avérés insuffisants ; c’est du moins ce que les analyses empiriques permettent de constater car 10 ans après, les individus ont toujours une méconnaissance de leur pays, leur culture, contrairement aux valeurs occidentales, car celles-ci sont assez bien diffusées dans les écoles.
A cela s’ajoute les problèmes d’infrastructure, d’inaccessibilité, de genre, de personnel, d’une bonne organisation etc. qui entrave toute amélioration pour une éducation meilleure. En Afrique subsaharienne, à part quelques exceptions, le taux d’analphabétisme fait partie des plus faible au monde ou dans la plupart des pays près de la moitié de la population est analphabète, le taux de redoublement s’élève à 16%. De plus, moins de 30% des élèves terminent le premier cycle du secondaire, et moins de 15% parviennent jusqu’à la fin du second cycle alors que le nombre des lycées technique permettant d’entrée dans la vie active avec un minimum de compétence est très faible. Concernant la qualité de l’éducation, le système éducatif dans ses pays date de très longtemps et n’est pas compatible avec les besoins actuels des pays. İl y a également les pénuries d’enseignants. Les budgets alloués à l’éducation sont faibles donc ne permettent pas la mise en place des infrastructures adéquates. Dans des pays comme la république centrafricaine et le Tchad, dans la plupart des établissements publique, le nombre des élèves dans une salle de classe dépasse en moyenne les 70. Le manque des établissements dans la région principalement les arrières pays est également un handicap à l’accès à l’éducation pour tous.

III – L’EDUCATION DE QUALITE

L’éducation n’est pas seulement faite pour savoir lire et écrire, elle est surtout un outil qui permet de transmettre des connaissances, des savoir-faire, un mode de vie etc. La question de l’éducation de qualité est la plus urgente et la plus importante des choses à faire aujourd’hui dans les pays d’Afrique francophone. « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » disait Nelson Mandela. Le système éducatif des pays d’Afrique subsaharienne va mal car il ne correspond pas aux réalités sur place.
Selon une enquête réalisée en 2014, pratiquement 40 000 des élèves de deuxième et cinquième années de plus de 1800 écoles du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Niger, de République du Congo, du Sénégal, du Tchad et du Togo. Dans ces dix pays, 71 % des enfants en deuxième année n’ont pas un niveau de français suffisant et sont incapables de comprendre une information claire donnée oralement ou le sens d’une série de mots écrits. Par ailleurs, 59 % des élèves de cinquième année sont trop faibles en mathématiques pour pouvoir effectuer des opérations avec décimales ou identifier une formule mathématique simple permettant de résoudre un problème.
Le système éducatif est plus général que professionnel et les priorités dans le programme académique de ses pays n’est pas bien établi. Par exemple, le français a un coefficient élevé par rapport aux autres matières même scientifiques alors que nous n’avons pas besoin des personnes qui parlent bien le français mais des techniciens dans les tous les secteurs. Notre système éducatif actuel ne tient pas compte vraiment des réalités sur place donc n’est pas rentable. Pour le rendre plus efficace il nous faut faire une reforme générale dans tous les cycles.

IV – DES REFORMES DANS LE SYSTEME EDUCATİF

L’Afrique ne peut se développer sans un système éducatif adéquat auquel tout citoyen a facilement accès. L’Afrique francophone doit revoir la qualité et la quantité de l’éducation dans sa région. Pour une éducation de qualité, nous devons réévaluer le programme scolaire des différents cycles, la pédagogie, la formation des enseignants et nous débarrasser des mauvaises coutumes au détriment d’un système plus moderne. Nous devons en outre la rendre facilement accessible à tous, construire beaucoup d’écoles adapter à notre environnement. Cependant, Nous proposons les solutions entre autres ;
• Commencer par le civisme : L’éducation commence à la base, l’enfant appréhende vite tout ce qu’on lui dit sans se poser beaucoup de questions. La bonne conduite, les bonnes mœurs, le sens de la responsabilité, la culture, l’amour de la patrie, l’importance de l’organisation, le respect du droit et devoir de chaque citoyen etc. sont des valeurs qui ne prennent réellement effet que lorsqu’elles sont transmises dès le bas âge. Le système éducatif actuel dans les pays d’Afrique francophone ne permet pas aux enfants de grandir avec une certaine valeur avantageant le pays. Plus de 80% du programme scolaire des enfants doit être baser sur le civisme. Ainsi, il y a un très forte chance que la prochaine génération qui conduira nos pays soit la moins corrompue, la moins insouciante de notre histoire.
• La suppression des chicotes : Notre éducation ne doit pas être basé sur la violence mais sur le dialogue et la compréhension. Cela pourrait diminuer le nombre de violence dans notre société.
• La promotion des langues locales : Chaque pays doit absolument développer une langue commune locale et l’enseigner à l’école dès le bas âge, certaines matières pourront également être enseignées en la langue. Cela est important pour nos pays et nos élèves car ça facilite la compréhension des cours surtout scientifiques, la communication entre les différentes tribus et la diminution de l’aliénation basée sur les langues étrangères.
• L’accent sur l’histoire : « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme.» disait Allain Foka. L’accent sur l’enseignement profonde de l’histoire surtout glorieuse de nos pays et de notre continent a un grand impact sur la manière de penser de notre communauté. Un peuple qui ne connait pas son histoire ne peut vraiment en tirer des leçons pour bâtir son avenir.
• Suivi des enseignants : La pédagogie des enseignants doit être suivi et amélioré périodiquement. En outre, la relation avec les élèves et les autres responsables académiques doit également être surveillé pour éviter toute sorte de corruption, d’harcèlement, de vente des notes dans les établissements.
• Au moins 10% du PIB national à l’éducation : Nos états doivent miser beaucoup plus sur les ressources humaines que sur les matières premières ou la construction de certains ponts pas très utiles. Au moins 10% du revenu national doit être consacré à l’éducation des futurs cadre de nos pays. Cela nous permettra d’assurer également la hausse des salaires des enseignants.
• La gratuité de l’éducation pour tous : Le secteur de l’éducation ne doit pas être pour nous un commerce. L’avenir du pays en dépend.
• İnterroger les élèves : Nous devons régulièrement interroger les élèves sur ce qu’ils pensent de leur système éducatif, des avantages et des difficultés auquel ils font face. Ceci nous permet de mieux évaluer le system afin de le rendre plus efficace.
• Promouvoir l’éducation professionnelle : L’histoire nous prouve que le système actuel basé sur la généralité ne nous a pas servi à grand-chose. Nos pays ont plus que jamais besoin du savoir-faire technique. L’enseignement dans le cycle secondaire et tertiaire doit être plus pratique que théorique. Le système basé sur la généralité ne nous a jusque-là pas servis à grand-chose.
• Promouvoir les projets au lieu des examens : İl est aujourd’hui évident que ce que nous apprenons aujourd’hui à l’école ne nous sert pas à grand-chose dans la vie professionnelle, que beaucoup des étudiants étudient seulement pour passer un examen et oublient généralement les informations le lendemain. Nous devons tester le niveau de nos étudiants par rapport à la solution qu’ils peuvent apporter face à un problème de la société au lieu de les évaluer par rapport au nombre des cours qu’ils peuvent mémoriser.
• Former des vrais spécialistes : Le système éducatif actuel mise sur un seul programme valable pour tous jusqu’en classe de troisième alors que chacun peut développer son intelligence et son talent dans différents domaines dès le bas âge. Nous devons commencer à regrouper les élèves selon leurs facultés d’intelligence depuis le primaire. Nous pouvons insérez les séries depuis la classe de la sixième ainsi chacun saura tôt sa carrière dans la vie et sera former par conséquent. Une personne qui apprend l’informatique par exemple depuis le bas âge sera sans doute plus forte qu’une autre qui commence à l’apprendre à l’université.
• Le leadership : İl n’y a que les leaders qui peuvent changer une société. Nous ne devons pas former des hommes et femmes qui se désintéressent des affaires publiques et dont l’objectif est seulement de trouver un emploi. Par contre, nous devons faire en sorte que chaque enfant sache qu’il est un leader responsable du changement dans sa société, qu’il doit contrôler toutes les ressources de son pays, s’imposer sur le plan national et international. Pour cela, nous devons inclure durant tout notre cursus scolaire des cours sur le leadership, organiser permanemment des conférences, des panels, des débats sur le leadership, la géopolitique afin que chaque citoyen sache combien il est responsable dans la société et l’urgence de son action.
• L’entreprenariat : Notre système éducatif doit mettre l’accent sur l’entreprenariat depuis le lycée. Chaque Africain doit savoir qu’il doit produire africain, consommer africain et créer d’emplois. C’est le moyen le plus efficace d’être autosuffisant dans tous les domaines et de lutter à long terme contre le chômage.
• La diaspora : La plupart des grandes révolutions ont été faites par la diaspora. Nous devons envoyer nos enfants allé étudier ailleurs pour ensuite faire appliquer leurs expériences dans nos pays. Pour cela nous devons octroyer des bourses aux meilleurs d’entre nous et augmenter les programmes d’échange des étudiants.

V – L’EDUCATİON ET LA SOCİETE

Nous recevons tous pour la plupart une éducation de l’école, de la société et de la famille. Toutes les trois sont importantes et doivent être complémentaires. Ce que l’on enseigne à enfant à l’école doit être en parfaite harmonie avec ce que l’on apprend à la maison ou au quartier. Nous devons apprendre plus à nos enfants le savoir-faire et le savoir-être plutôt que de miser seulement sur les connaissances académiques. De ce fait, Apres avoir rendu obligatoire l’école et revu notre système éducatif, nous devons faire en sorte que les enfants découvrent d’eux même les problèmes présents dans notre société et commencer à en proposer des solutions très tôt. Au lieu de rester durant des années dans des salles de classe, il sera mieux d’organiser depuis le lycée des activités sociales permettant aux lycéens de pouvoir questionner leurs entourages, savoir ce qui va et ne va pas, former des think-tank afin de proposer des solutions. En outre, l’Etat doit financer des projets des élèves et des étudiants ayant proposés des solutions adéquates aux problèmes de la communauté.
L’Etat doit également financer des écoles pour les personnes handicapes et ceux qui sont mis à coté dans la société.
Pendant que l’école nous enseigne le vivre ensemble, nous constatons la hausse du tribalisme, du régionalisme et de la discrimination nos sociétés et tous ses maux sont des acquis de la famille ou de la société. Pour y mettre fin, l’Etat doit également organiser des cours d’éducations civiques et d’éducation des enfants aux parents des élèves.
L’éducation académique a un impact très important sur la société, Elle nous permet de bien s’organiser, d’industrialiser nos pays, de lutter plus facilement contre le régionalisme ; le racisme etc. elle conscientise les populations sur les enjeux stratégiques du monde etc. Elle est la condition sine qua non pour une société de progresser.

VI – L’EDUCATİON DE QUALİTE POUR TOUS

Un bon système éducatif ne peut prendre effet que lorsqu’il est accompagné d’une bonne école. L’éducation ne doit pas seulement être de qualité mais aussi et surtout pour tous. Chaque enfant a le droit et le devoir d’aller à l’école, de savoir au moins lire et écrire. On ne peut apprendre beaucoup de chose et donner son maximum alors que 100 élèves se trouvent dans une salle de classe. Le nombre très limité surtout des écoles publiques entraine la surpopulation des salles de classes. Pour résoudre ce problème, l’Etat peut décentraliser le système en demandant à chaque région de construire des écoles avec leurs recettes fiscales.

VII – CONCLUSION
La plupart des pays d’Afrique a hérité d’un système éducatif datant de la colonisation. Les pays d’Afrique francophone font parties des ceux les plus en retard dans le secteur de l’éducation car les réalités de l’époque coloniale ne sont forcément pas celles d’aujourd’hui. İl est aujourd’hui urgent pour nous africains de faire de grandes réformes dans notre système éducatif. Nous avons aujourd’hui en grande partie une jeunesse désorientée, sans espoir, se désintéressant des affaires publiques parce qu’on ne lui a pas appris que lui aussi peut changer la situation de son entourage et prendre en main son destin et celui de son pays. Une bonne école avec un système éducatif qualitatif forme aujourd’hui les cadres de demain et permet de construire l’avenir du pays au présent.

Sources
http://horizonafrika.com/
http://www.banquemondiale.org/…/education-quality-measuring…
• http://www.bibliotheque.auf.org/doc_num.php?explnum_id=828
• http://www.aref2013.univ-montp2.fr/cod6/…
• https://federalitude.wordpress.com/…/lafrique-francophone-…/
• https://hal-univ-bourgogne.archives-ouvertes.fr/ha…/document
• https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00294653/document
• http://anti-deprime.com/…/leducation-larme-puissante-quon-…/
• http://www.archivesdafrique.com/