Par Jean-Claude DJEREKE

“ La France ne cherche pas à exercer une influence; elle ne cherche pas à peser sur les choix politiques d’un pays et encore moins à capter ses ressources”. Ainsi, s’exprimait François Hollande, le 14 janvier 2017 à Bamako (Mali). Le président le plus fourbe de la 5e République s’adressait au président malien qu’il ne manqua pas de tutoyer à l’ouverture de son allocution, chose qu’il se serait gardé de faire à l’endroit de Trump ou de Poutine. Le plus gentil commentaire que l’on puisse faire sur ces paroles attrape-nigaud, c’est qu’elles montrent la tromperie et l’enfumage des autorités françaises dans toute leur splendeur. Car, si ces propos étaient vrais, si la France n’avait rien à prendre ou à gagner en Afrique, pourquoi Modibo Keïta fut-il destitué en 1968? Pourquoi Sylvanus Olympio et Thomas Sankara furent-ils assassinés en 1963 et 1987? Pourquoi, pour un simple contentieux électoral qui ne concernait en rien la France, Sarkozy préféra-t-il la guerre et les tueries au pacifique recomptage des voix proposé par Laurent Gbagbo, le vainqueur de l’élection d’octobre 2010? Bref, si l’Afrique ne rapporte rien aux Gaulois, pourquoi ceux-ci maintiennent-ils des bases militaires dans certains pays africains?

J’ai parlé de la tromperie et de l’enfumage des dirigeants français. Je pourrais évoquer aussi leur hypocrisie qui n’est pas plus condamnable que celle de certains visiteurs de Simone Ehivet. Ces visiteurs tombés subitement sous le charme de l’ex-première Dame, je les qualifierais simplement de gens hypocrites et opportunistes. Hypocrites, parce qu’ils n’ont pas levé le petit doigt quand Simone était humiliée et maltraitée, parce qu’ils étaient invisibles quand elle avait besoin de leur présence et compassion. Ils sont opportunistes parce qu’ils voudraient obtenir d’elle un poste ou une faveur si le FPI revenait au pouvoir. Ceux et celles qui lui ont rendu visite à Odienné, combien sont-ils? C’est plutôt à se demander s’ils ne souhaitaient pas secrètement qu’elle et son mari meurent en prison. La Côte d’Ivoire a besoin de justice, de vérité et de sincérité pour se réconcilier, pas de ce bal des hypocrites que je trouve malsain et indigne.

Jean-Claude DJEREKE