Memel Ferdinand, le Pca de la mutuelle, n'est pas d'accord avec les actes posés. (ph NN)

Memel Ferdinand, le Pca de la mutuelle, n’est pas d’accord avec les actes posés. (ph NN)

Une crise secoue le village de Débrimou (5 km) autour de la plantation d’hévéa (150), patrimoine de la mutuelle Kibrim du village. En raison des actes de vandalisme souvent perpétrés par un groupe de dissidents, les responsables, par souci de sécurisation du patrimoine, ont sollicité une trentaine de dozos. Mais la présence de ceux-ci est interprétée par le camp adverse comme une déclaration de guerre. Et il fait vite de parler d’affrontements. (Confère Soir info n° 6210 du mercredi 17 juin 2015). Pour faire la lumière sur cette affaire, nous nous rendons, le samedi 20 juin 2015, dans la localité. Le chef résident, le patriarche Boti nous reçoit à sa résidence, au quartier Djadjem, avec à ses côtés, Mémel Ferdinand, M’Bro Nomel Jean et Akpa Gnagne Barnabé, respectivement président, trésorier général et secrétaire général de ladite mutuelle. Concernant le climat délétère et d’insécurité qui règne, le chef résident signifie qu’il tire son ancrage dans la chefferie : « La désignation de Gnaba Hilaire comme chef est le nœud du problème. Une partie de la population soutenue par certains patriarches, pousse certains jeunes à commettre des forfaitures. Ils veulent, coûte que coûte, s’emparer de la plantation, notre bien commun ». Selon lui, le 1er mars 2015, conformément au statut de la mutuelle, les responsables sont tenus de dresser un bilan tous les trois mois au domicile du chef, par ailleurs, président d’honneur de la mutuelle. Mais à l’issue de cette assemblée, un groupe composé de 9 personnes qui contestent l’autorité du chef, formule une lettre de démission. Ce sont, entre autres, Bédi Djobo Jacques Alfred (ex secrétaire géné- ral), Djadja Beugré Roger (2ème vice-président), Mélèdje Jean Jacques (régisseur), Gori François. Ils reprochent au président d’opérer un réaménagement technique. Sous la houlette de Bédi Djobo, ils mettent en place un comité ad’hoc, et portent Nikpi Adèle à la tête. « Cette façon de procéder est contraire aux textes qui régissent notre mutuelle. Toute décision doit, en effet, bénéficier de l’approbation du chef du village. Ce qui n’a pas été le cas. Depuis lors, ils réclament la paternité du patrimoine de la mutuelle, sans motifs. En avril 2015, un groupe de dissidents se rend dans la plantation à l’effet de déloger les occupants. Ce fameux comité n’a pas la caution du chef du village. Ce sont les membres qui sèment la confusion et se font passer ensuite pour les victimes », précise le chef résident. Pour sa part, le président Mémel Ferdinand estime que l’acte posé par Nikpi Adèle avec le soutien de certains patriarches et des jeunes hostiles au chef Gnaba, est une véritable imposture. « Ce groupe tient nuitamment des réunions pour orchestrer des troubles (…) Nous ne voulons pas les laisser détruire le patrimoine du village. C’est pourquoi nous avons sollicité quelques dozo qui ont mission de sécuriser la plantation sans agresser les populations. Quand la situation va se stabiliser, ils vont partir», précise-t-il, avant d’interpeller les autorités locales sur le climat délétère entretenu par les dissidents. Au moment où nous prenions congé à 20 h, un calme apparent régnait dans le village.

Norbert Nkaka (A DABOU)

Source : Soirinfo 6216 du mercredi 24 juin 2015