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M. Usher Aliman, journaliste-écrivain ivoirien

Journaliste culturel depuis 2002 au magazine people Top visages où il occupe la fonction de Secrétaire général de la Rédaction, monsieur Usher Aliman est titulaire d’une Maîtrise en communication et diplômé de Lettres modernes de l’Université de Cocody. 

Dans cette interview, il explique les motivations qui l’ont poussé à écrire sur l’histoire du coupé décalé dans une œuvre littéraire intitulée Douk Saga ou l’histoire interdite du coupé décalé, un destin fracassé (Les Classiques Ivoiriens, 2013).

 

Monsieur Usher Aliman, de métier de journaliste, vous êtes arrivé à l’Ecriture. Qu’est ce qui vous a motivé ?

On va dire que de journaliste à écrivain il n’y a parfois qu’un pas. Mais dans mon cas, écrire un livre était la continuation de mon métier de journaliste. Puisque mon livre « Douk Saga ou l’histoire interdite du coupé-décalé, un destin fracassé » est une enquête journalistique.

Pourquoi avoir choisi l’artiste Douk Saga ?

Douk Saga parce que c’était lui la figure de proue du mouvement coupé-décalé. A part les bribes d’informations qu’il avait données sur lui-même, personne ne savait grand-chose sur lui, sa naissance, son enfance, sa jeunesse etc. Je dois aussi dire que  ce livre, ce n’est pas seulement l’histoire de Douk Saga, c’est également l’histoire interdite du coupé-décalé et de ses autres créateurs.

En combien de temps l’avez-vous écrit ?

J’ai mis dix ans pour faire ce livre. Entre les investigations, les voyages, les interviews de Douk Saga, Le Molare, Lino Versace, Serge Defalet,  Jean-Jacques Kouamé et tous les autres sachants et la Rédaction, il m’a fallu dix ans. J’ai commencé en 2003, je l’ai terminé en 2013.

Dans ce livre, vous révélez des secrets dans le domaine du Coupé-Décalé. Donnez-nous quelques un ?

Si je vous les révélais ici,  les lecteurs n’auront plus de raison de lire. Mais tout ce qui était comme zones d’ombres dans le parcours des créateurs du coupé-décalé, dans la naissance du coupé-décalé, dans l’évolution de ce mouvement ont été éclaircies. Comme le dit Ernest Foua de Saint Sauveur (ancien président de l’association des écrivains de Côte d’Ivoire), ce livre est un document.

Quelles sont vos relations avec les membres de la Jet-Set ivoirienne ?

Dans mon métier de journaliste  je suis amené à connaître et à côtoyer tous les artistes. Dans la Jet-set il y en a avec qui je suis ami. Pour les besoins du livre, je les ai tous interrogés, amis ou non.

Pensez-vous que l’union règne au sein de la Jet-Set ?

Je ne sais pas si l’union règne ou pas. Ce que je sais c’est que la Jet-set n’est qu’un groupe informel de jeunes noceurs. Ce n’est pas une entité constituée, avec des règles. Aucun membre n’est pas tenu par des obligations.

Après le décès de Douk-Saga, d’après vous qui en est le véritable remplaçant ?

Je pense que la réponse à cette question se trouve dans le livre.

Comment voyez-vous l’avenir du Coupé-Décalé en Côte d’Ivoire et même hors du pays ?

Je pense que le coupé-décalé est menacé. Je l’ai déjà dit en décembre  2012 pendant l’émission Tempo de Didier Bléou, quand il s’est agit de faire le bilan culturel de l’année 2012. Deux ans après, le constat est le même, le coupé-décalé a sacrément reculé sous l’assaut de la musique naija. On va peut être me dire que les nigérians font aussi du coupé-décalé à la sauce nigériane, mais bon…

Comment se comporte le livre depuis sa parution ?

Je ne suis qu’à mon premier livre et l’accueil du public m’a très agréablement surpris. Et je suis très content quand les lecteurs vantent la qualité de mon travail pour ce livre.

Est-ce que ceux qui l’achètent sont essentiellement des personnes du Coupé-Décalé ?

Non absolument pas. L’histoire du coupé-décalé, c’est une partie de l’histoire de la Côte d’Ivoire alors tout le monde est curieux de la connaître. J’ai par exemple été surpris de rencontré des gens de 70 ans et plus à mes dédicaces.

Le livre est vendu au prix de combien ? Pour des personnes hors du pays, comment peuvent-ils s’en procurer ?

Le livre est vendu à 3.500 francs CFA. Je me suis battu pour ne pas qu’il soit plus cher parce que mon objectif ultime est que tout le monde le lise et en tire des leçons de vie. Surtout les jeunes. Comme j’ai l’habitude de le dire, derrière la légende du coupé-décalé se cache la véritable histoire, beaucoup  moins glamour.

Quels sont vos projets à courts termes et long termes ?

A court terme j’ai un projet de bande dessinée à sortir à partir de ce livre. J’ai aussi d’autres livres à sortir.

Un mot à l’endroit de nos lecteurs de Londres et du monde entier !

Je leur dis un bonjour chaleureux depuis Abidjan. Douk Saga a fait de nombreux séjours à Londres, alors ce livre, c’est aussi le leur.

Interview réalisé par Nadège Aya à Abidjan