L’inventeur de l’alphabet africain inhumé le samedi 3 mai 2014 

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Alphabet bété

Levée du corps du savant ivoirien Bruly Bouabré, décédé dans son sommeil le 28 janvier 2014, à l’âge de 93 ans, à Abidjan-Yopougon, aura lieu ce vendredi 2 mai, aux environs de 8 h, à Ivosep-Treichville. Elle sera suivie de son transfert à Zéprégühé, village natal du défunt, dans le département de Daloa, où se déroulera une veillée religieuse et traditionnelle. Le lendemain samedi 3 mai, ce sera l’ultime séparation, avec l’inhumation du Champollion ivoirien, au cimetière de ce village du centre-ouest ivoirien. Mais auparavant, une veillée lui sera dédiée à Yopougon-Ficgayo, ce mercredi 30 avril, de 21 h à l’aube. C’est l’essentiel du programme des obsèques de Bruly Bouabré dévoilé, le jeudi 24 avril dernier, par ses parents et amis conduits par le professeur Séry Bailly, lors d’une cérémonie d’hommage qui lui a été rendu, au musée des civilisations de Côte d’Ivoire, au Plateau.

Cette rencontre que Maurice Kouakou Bandaman, ministre de la Culture et de la francophonie, a honorée de sa présence, a été marquée par des témoignages et des observations de plusieurs intellectuels et universitaires.

D’emblée, le journaliste Zio Moussa, a situé la responsabilité de la presse ivoirienne face à la promotion de l’artiste. «La presse ivoirienne a joué un rôle farouche dans la connaissance de Frédéric Bruly Bouabré. Mais elle doit doubler d’effort», a-t-il fait observer, en affirmant que Bruly Bouabré est un savant vu à juste titre par cette corporation comme à la fois un artiste multidimensionnel et un universaliste qui doit être connu et enseigné dans les écoles. Car, selon le président de l’Olped, c’est aujourd’hui que débute l’enseignement des pensées de Frédéric Bruly Bouabré.

BrulyFTous les autres intervenants tels que les professeurs Séry Bailly, Yacouba Konaté, François N’Guessan Kouacou, Dédi Séry n’ont pas tari d’éloges pour l’illustre disparu. Sans hésiter, ils ont tous évoqué «le génie de l’homme et sa capacité à se surpasser ». En outre, ils ont souligné que Bruly Bouabré a bel et bien inventé une écriture africaine (précisément bété) qui symbolise la paix, qui lui a été imposée par la nature. Toutefois, les universitaires ont reconnu que si Bruly Bouabré est un savent connu à l’international, il reste méconnu en Côte d’Ivoire. Outre les communications, le public a découvert toutes les œuvres immenses du grand homme, notamment sa bibliographie, son art naïf (dessins), son alphabet, ses publications, mais aussi sa vie familiale.

Quant au porte-parole de la famille, l’ambassadeur Alain Bouabré, il a remercié tous ceux qui ont répondu à l’invitation du professeur Séry Bailly, initiateur de la cérémonie d’hommage, et qui, par ailleurs, est chargé de faire pérenniser l’œuvre de l’immortel Bruly Bouabré.

DJÈ Abel & Eddie ANÉ (Stagiaire)

Notre Voie n° 4703 du mardi 29 avril 2014