Eric_kahe « C’est un congrès fantoche, organisé par des personnes sans consistance. Ce soi-disant congrès n’a aucune base juridique, encore moins politique », a sévèrement réagi, Eric Kahé, président fondateur de l’Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie (Aird), lorsqu’il nous a joint, le samedi 11 juillet 2015, depuis la France, où il est en exil. Son parti est frappé de plein fouet par le « syndrome Mfa ». Un groupe de militants s’étant réuni la semaine dernière, a prononcé sa mise l’écart de la tête de l’Aird, du fait de son absence prolongée. « Ce sont des marionnettes qui agissent pour le compte des mains obscures… Les réunions du bureau politique de l’Aird ne se tiennent pas dans la clandestinité », a-t-il poursuivi, précisant que « cette manœuvre s’est soldée par un cuisant échec. Je demeure le président légal et légitime de l’Aird », d’autant que, selon lui, « toutes les instances du parti, les cadres et les militants du parti se reconnaissent en moi ». Le document mis à la disposition de l’opinion, qui évoque sa destitution « n’est rien d’autre qu’un tract, sans signataire, et situe sur le niveau de responsabilité et de maturité politique de ses auteurs. Il constitue un non-événement qui aurait pu être traité comme tel. Ce tract se fonde sur du faux et semble s’inscrire dans une volonté non seulement de nuire à l’image du parti mais de défendre des intérêts n’ayant rien à voir avec l’objet de notre parti », a ajouté Eric Kahé. « J’ai trop souffert avec ce parti pour que des gens viennent s’amuser avec. Mme Danièle Boni Claverie qui était avec moi, est partie créer l’Union républicaine pour la démocratie (Urd). Ce coup, mené par Djè Bi Mointi, s’inscrit dans la même dynamique de tuer l’Aird. Mais, leur aventure a échoué », a-t-il assuré. Puis, dans un post qu’il nous a fait suivre, celui qui fut deux fois ministre dans les gouvernements de Pascal Affi N’Guessan et de Seydou Elimane Diarra (Commerce puis Réforme administrative) d’enfoncer le clou : « Dans un parti politique, on ne soumet pas des milliers de militants au motif d’avoir milité avant eux ou connu le parti avant eux. Ceux qui croient qu’il suffit de rédiger un tract dans un salon, entre trois personnes, et de le remettre à des journaux en trompant leur vigilance pour ensuite brandir le titre de ce journal comme la preuve de sa légitimité, se trompent lourdement. Quand ils apprendront à participer à la rédaction d’un projet de société, ils s’approprieront mieux le parti et défendront les convictions des militants. Car un militant s’inscrit dans un parti sur la base d’un projet de société. Prendre la liberté de s’écarter de ce projet est une trahison qui se paiera par le désintéressement du militant (…). Quand ils essaieront de faire connaître un parti politique, le nombre de questions posées par leurs interlocuteurs, leur enseignera un peu d’humilité. Quand ils deviendront moins opportunistes et sauront que personne ne peut laisser autrui détruire l’œuvre de ses nuits blanches qui scellent un contrat moral avec une partie du peuple ». Eric Kahé entend, selon lui, « monter au créneau » pour mettre de l’ordre, une fois pour toute, dans son parti.

Armand B. DEPEYLA

Source : Soirinfo 6232 du lundi 13 & mardi 14 juillet 2015