Danielle Boni ClaverieDepuis quelques heures, le procès de Laurent Gbagbo, injustement détenu depuis deux ans par la Cour Pénale Internationale à La Haye, a franchi une étape majeure. Suite aux audiences de confirmation des charges tenues au mois de février, la cour a rendu publique hier lundi 3 juin 2013, une décision qui, si elle ne tranche pas sur le fond, n’en est pas moins digne d’intérêt. Le dit communiqué en effet, indique que la cour est dans l’impossibilité de se prononcer sur la confirmation des charges, au motif que les preuves apportées par la procureure, sans être dénuée de pertinence et de valeur probante, sont insuffisantes.

Ce disant, elle renvoie la procureure à rechercher et présenter au plus tard le 15 novembre prochain, des preuves nouvelles, notamment sur: la création par Laurent Gbagbo de groupes armés spéciaux et le rôle joué par celui-ci dans des massacres à grande échelle et des violences sexuelles qui ont eu lieu pendant la crise post électorale.

Au vu de cette décision, l’Union Républicaine pour la Démocratie – URD, l’Union des Sociaux-Démocrates – USD, l’Union des Démocrates pour le Progrès-UDP et le Rassemblement des Démocrates pour le Progrès-RDP, conscients toutefois du long chemin qui reste à parcourir pour atteindre l’issue de ce procès, voudraient saluer cette décision courageuse. De nombreuses voix par le monde l’avaient dit. Dans ce procès Laurent Gbagbo, la Cour Pénale Internationale joue une part considérable de sa crédibilité.

Face à la grande injustice et au caractère paradoxal de ce procès, les démocrates du monde entier et une large part des africains attendaient de la CPI, que pour une fois, le droit, rien que le droit soit dit, au cours et au terme de ce procès.

C’est pourquoi, pour les partis signataires de la présente déclaration, cette décision sonne comme un cinglant désaveu pour tous ceux qui, pour noyer à peu de frais l’indésirable Laurent Gbagbo, s’étaient mis à l’accuser de rage, en allant même jusqu’à produire, dans des officines clandestines, de fausses preuves et des pièces a charge les plus fantaisistes.

La décision qui vient d’être prise par la CPI, est une décision importante, parce qu’elle permet à tous de bien mesurer la profondeur du sujet et des enjeux.

Si ce monde doit être régi par l’aspiration de tous les peuples à la paix et à la prospérité, les institutions internationales, économiques, judiciaires, sociales et culturelles, créées pour y parvenir, ne doivent pas demeurer des instruments de domination.

C’est pour nous, lieu de saluer avec respect, le grand combattant qu’est Laurent Gbagbo.

Par cette déclaration, nous voulons lui témoigner à nouveau, toute notre admiration et notre soutien sans faille, pour cette occasion qu’il donne aux jeunes d’Afrique et du monde, de vivre un exemple exceptionnel de don de soi et de patriotisme. Nous voulons tout autant, saisir cette occasion, de féliciter tous les Ivoiriens, de Côte d’Ivoire et de la diaspora, aux Africains et aux Citoyens du Monde, qui se sont mobilisés sans compter pour cirer leur indignation. Ils ont démontré à la face du monde, le soutien de tout un peuple à ce grand démocrate qu’est Laurent Gbagbo.

Aux juges de la CPI, nous voulons redire qu’il apparait pour nous inutile de prolonger davantage la détention du soldat Gbagbo.

En effet, après une si longue instruction, après tant de recherches et d’investigations menées pour démontrer la culpabilité d’un prévenu, lorsque l’on aboutit à un tel résultat, il faut en tirer les leçons.

Ainsi, pour préserver la charge éthique de la mémoire des peuples mai aussi, pour donner un contenu aux valeurs de dignité et d’équité qu’incarne votre Institution, libérez sans délai Laurent Gbagbo !

Fait à Abidjan le 5 / 06 / 13

Danièle Boni-Claverie

Porte-parole de l’APN