Musulmans et Chrétiens confient la Côte d’Ivoire à Dieu

priere nationale

Musulmans et Chrétiens prient pour la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire

(Le Patriote, 18 mars 2013) – Guides religieux musulmans et chrétiens, main dans la main, fidèles chrétiens et musulmans, ensemble sur un même lieu, en train de prier pour la paix et la réconciliation. C’est l’image symbolique qu’il a été donnée de voir le samedi dernier, au Palais de la culture de Treichville. La journée nationale de prière, de repentance, d’unité et de paix initiée par les chefs religieux de toutes les confessions religieuses a drainé du beau monde. Cette journée marquait le lancement des prières sur toute l’étendue du territoire national. Le recours au Tout-puissant pour l’installation de la paix en Côte d’Ivoire, ont expliqué les hommes de Dieu, n’est pas le fruit du hasard. Malgré les initiatives des bonnes volontés, la Côte d’Ivoire, a indiqué l’Imam Mamadou Traoré de la grande mosquée de la Riviera Golf, continue d’être dans une zone de turbulence.« Nous sommes témoins des calamités qui frappent nos braves populations, des incendies et accidents qui endeuillent la Côte d’Ivoire, des soubresauts par-ci par-là qui troublent le sommeil des citoyens. Et pourtant, ce ne sont pas les volontés et les efforts qui ont manqué pour que cela n’arrive pas. Même si ces efforts humains doivent continuer de plus bel, vous comprenez pourquoi aujourd’hui, les religieux décident de jouer leur partition, toutes confessions confondues, en se tournant vers le Tout-Puissant, en lui adressant des prières et en lui confiant notre destinée, celle de la Côte d’Ivoire », a expliqué l’imam Traoré Mamadou. Il s’agit donc, a-t-il enseigné, de « faire appel à Dieu, implorer sa miséricorde infinie, afin qu’il nous apporte cette sérénité dont nous avons besoin ». A cet effet, la communauté musulmane, a-t-il indiqué, s’engagera dans un processus de prières. Celles-ci se concrétiseront par des actes de dévotion tels que la lecture coranique, la lecture de Dalâ-iloul-khaïrât, Dzikr, jeûne, Qounout, l’immolation en guise de sacrifice. Elles dureront 90 jours. La communauté chrétienne, a poursuivi le Bishop Benjamin Boni, en fera autant. « Nous ferons des jeûnes et des prières tous les vendredis », a-t-il révélé. Il s’est surtout réjoui car le peuple ivoirien n’est pas tombé dans le piège de ceux qui voulaient opposer les confessions religieuses. Pour autant, a-t-il ajouté, ‘‘si les tentatives d’instrumentalisation ont été déjouées, il n’en demeure pas moins vrai que cette bipolarisation du conflit entre groupes hypothétiquement ou stratégiquement définis comme étant le Nord contre le Sud, les Musulmans contre les Chrétiens reste un aspect important de la crise’’. A cela s’ajoute ‘‘des enseignements, des prophéties pour le moins contradictoire servis à des fidèles non enracinés et donc conditionnés et fanatisés’’.Beaucoup de sang, a reconnu le guide religieux, a coulé sur le sol ivoirien. Et d’ajouter : «Le temps est donc à la remise en cause pour tous les acteurs de la vie nationale. Il nous faut faire preuve de beaucoup d’humilité en nous exhortant les uns les autres à jouer la carte du positif». Le gouverneur Robert Beugré Mambé et le représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Bamba Cheick Daniel, ont félicité les hommes de Dieu pour cette initiative spirituelle. Nous sommes là, a indiqué le gouverneur Beugré Mambé, pour demander pardon à Dieu afin que notre pays devienne le sanctuaire de la lumière. En marge de cette journée de prière, Beugré Mambé a offert dix mille kits alimentaires au District d’Abidjan.

Dao Maïmouna