Par Brahima YEO

Le RHDP vole en éclat, une guéguerre enclenchée entre les thuriféraires des deux grands évêques du système néo-féodal faisait rage depuis un peu plus d’un an. Jusqu’à présent les deux demiurges étaient restés en retrait laissant leurs faucons planer et s’entre-déchirer sur les carcasses des pauvres populations que leurs dérives et leurs frasques les plus jouissives assassinent au quotidien. Ils dépouillent le pays de sa chair et de ses entrailles, à présent ils se disputent la garde de ce qui en reste de la dépouille. Agacés par les rixes tonitruantes de ces charognards aux longs crocs rougeoyant du sang de la dépouille qui les divisent, les deux grands tsars s’en mêlent et prirent position pour leurs ouailles respectives. Chacun veut désormais s’adjuger l’exclusivité de la garde de cette pauvre carcasse en putréfaction. Désormais nous sommes dans une guerre de tranchées où la ligne de démarcation très tranchée entre naguère les membres de la même horde, est maintenant clairement affirmée. Les deux héritiers tsars sont à couteaux tirés, celui qui a la légitimité est désormais le gardien exclusif de la charogne dont seuls ses affidés auront droit de ripaille. L’autre est dépossédé et exclut du traditionnel banquet fastueux, des jours de vaches maigres sont à affronter en attendant de trouver les moyens de soustraire la carcasse des serres griffues du consanguin aux appétits devenus trop débordants. Le bienheureux Tsars qui fait bombance attire des nains hédonistes de l’autre camp qui viennent se tailler des pourpoints grotesques dans son manteau de géant, dans un gazouillement d’oisillons affamés. Pendant qu’ils festoient là dans la grotte à l’abri des incursions de l’autre clan, d’autres rapaces qu’ils avaient jadis engêolées pour garantir la tranquillité des ripailles communes, commençaient à crier trop fort et à être encombrantes, on entendait leurs hurlements d’hyènes affamées loin dans le désert et même dans des contrées lointaines. Le Tsars va ouvrir la cage et laisser s’échapper cette hordes qui humant l’air frais et l’odeur de la charogne, se mit à s’entre déchirer à peine dehors, comme à son habitude ce clan aux incisives très affinées est abonné aux querelles de clochers.
Avec toutes ces hordes en lice et en rang de bataille tranchée dans les tranchées, il faut craindre des jours sombres, des jours d’éclipse pour notre cité.. Ils se préparent pour une bataille aveugle pour la préservation ou le recouvrement de leurs prérogatives féodales au grand dam du peuple. Nulle part personne n’évoque le peuple excepté quelques plumitifs apprivoisés mais isolés dont le règne sur cette jungle n’est pas pour demain.
Le peuple n’est qu’un prétexte pour entrer dans le contexte. En attendant, il lui faut prier puisque son intérêt ou son avis ne sont qu’accessoires.