Ouattara-Pont-Bouafle

(Le Nouveau Réveil) – PONT HENRI KONAN BÉDIÉ Riviera Marcory avec ses échangeurs ultra modernes, pont de Jacqueville, pont de la Marahoué, auto route Abidjan Grand Bassam, autoroute Abidjan Yamoussoukro, bar rage de Soubré, ce sont là quelques indices tangibles d’un pays qui se reprend et qui négocie avec une détermination soutenue son chemin vers l’émergence économique sous l’impulsion du président de la république qui rêve d’un second miracle ivoirien. Mais Alassane Ouattara est-il vraiment l’homme de la situation ? Sa seule détermination suffira-t-elle pour déplacer les montagnes de pesanteurs ? Peut-il réussir dans un contexte socio politique aussi imprévisible et un environnement international des plus austères où les grands ne font pas de cadeau aux petits ? Alassane Ouattara est un président pressé, peut-être même sous pression. Il sait que le peuple l’attend. Le rendez-vous du bilan est fixé à 2015. Il consulte sa montre, scrute l’horizon. Il n’a qu’une chose en tête : le travail. Et surtout le résultat. Depuis quelques mois effectivement, les gros chantiers sont sortis de terre. Le pont riviera Marcory a sorti la tête de l’eau, il avance à grands pas des deux côtés de la lagune Ebrié. Les travaux perturbent le quotidien des Abidjanais, du sud comme du nord. Mais on s’en accommode. Les ouvriers sont soumis à une rude épreuve, les équipes tournent 24 heures sur 24. Il faut absolument tenir les délais.

Sur le front nord de la capitale économique, un autre chantier majeur. La rénovation complète de l’autoroute du nord jusqu’à la capitale politique. L’ouvrage doit être livré avant la fin de l’année. Plusieurs sociétés ont été déployées sur le réseau qui a été subdivisé en trois segments. Là-bas aussi, de jour comme de nuit, les équipes se relaient et travaillent à un rythme effréné. Même si ces réalisations n’ont pas encore leur vitesse de croisière au regard de ce qu’a promis le président de la république aux Ivoiriens, mais le commencement d’exécution est fort encourageant et prometteur. Hormis ces chantiers, le pays a retrouvé ses équilibres macro-économiques, les investisseurs privés ont repris la direction de la Côte d’Ivoire. De nouvelles entreprises se sont installées (cimenterie, agro-industrie, mines, pétrole etc…) De grands groupes et chaînes de distribution comme Carrefour sont annoncés. Avec le Forum Investir en Côte d’Ivoire (ICI 2014) au mois de janvier prochain, notre pays veut booster encore les investissements privés et la croissance économique. Le Premier ministre Kablan Duncan conduit dans quelques jours une délégation ministérielle à Londres pour préparer ce grand rendez-vous avec les Investisseurs. On peut ne pas aimer le lièvre mais force est de reconnaître qu’il court vite. Ouattara joue admirablement bien des deux pieds. Il sait où il va. Il dégage même une impression de sérénité, il rassure. Sous nos yeux, Abidjan est en train de changer de visage. Les immeubles poussent partout. Les Ivoiriens eux-mêmes sont devenus plus entreprenants. On entend parler de moins en moins de scandale financier. L’esprit jouissif des Ivoiriens, déploré sous le règne des refondateurs, a foutu le camp.

PASSAGE OBLIGÉ

L’argent ne tombe pas du ciel. Le succès aussi. Le chef de l’Etat l’a si bien compris qu’il n’a de cesse de parler de travail et de lutte contre la corruption.

Il a surtout compris que la paix est le préalable à tout développement. C’est pourquoi, il a placé la paix au centre des priorités. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire peut se targuer d’avoir un niveau de sécurité acceptable. Le pays revient de loin. Ceux qui parlent d’insécurité oublient souvent qu’il y a un peu plus de deux ans, la Côte d’Ivoire était en guerre, que des armes ont circulé et que les ex combattants et miliciens n’ont pas tous été désarmés. Mais grâce aux mesures prises par le gouvernement, on a réussi à freiner les déstabilisateurs et le grand banditisme, qui ne peuvent s’exprimer désormais que de façon résiduelle.

L’image de la Côte d’Ivoire s’est aussi améliorée à travers le monde grâce aux précieux contacts noués par le président et son gouvernement à l’extérieur. L’école ivoirienne a repris ses droits. Même si tout n’est pas encore rose, l’espoir pointe à l’horizon.

TOUT N’EST PAS ROSE, MAIS…

Tout n’est pas encore rose parce que les Ivoiriens continuent de tirer le diable par la queue. Le quotidien est dur. L’argent ne circule pas, la vie est chère et le taux de chômage se maintient à un niveau encore trop élevé pour mettre du baume au cœur des Ivoiriens. La réconciliation nationale tangue, la Cdvr de Charles Konan Banny n’a pas vraiment fait bouger les lignes en dépit des efforts du pouvoir qui a consenti et multiplié les bons gestes vis à vis de l’opposition politique et singulièrement du Fpi. Dont la quasi-totalité des dirigeants a recouvré la liberté. Que va proposer à nouveau le chef de l’Etat pour réconcilier les Ivoiriens ? En outre, le régime Ouattara doit faire face à certaines critiques. Car, à tort ou à raison, il lui est reproché de faire la part belle à une partie de la population ivoirienne au détriment d’autres communautés qui se sentent exclues. Cette perception des choses doit changer. Pour rassembler et promouvoir un développement inclusif, Ouattara doit envoyer des signaux forts à tous les Ivoiriens. Il doit véritablement se mettre au-dessus de tous les partis politiques et travailler dans le sens du rassemblement de tous. C’est à cette seule condition que la Côte d’Ivoire pourra renaître et devenir émergente. Ainsi pouvons-nous relever que sur le plan de la relance économique et du développement, Alassane Ouattara a obtenu de bons points en si peu de temps, mais sur le plan de la réconciliation nationale et de la stabilité politique, beaucoup d’efforts restent à faire. S’il veut réaliser le miracle ivoirien comme le président Houphouët, il doit réussir à joindre ces deux bouts. Parce que l’un ne peut aller sans l’autre, indéfiniment.

AKWABA SAINT CLAIR