Ce qui se passe dans les cinq villages Songon

Generation “Dougbo” (archive / © FRATERNITÉ MATIN PAR SERGES T.)

Les problèmes de passation du pouvoir de la génération dirigeante en fin de mandat, les Dougbôs, à la classe montante, les Tchagbas, qui ont cours en ce moment dans de nombreux villages Atchan, font le lit de la division et de la haine, et pourraient plomber le développement, la paix et la cohésion dans ‘’le Grand Abidjan’’. À Songon Kassemblé, Songon Dagbé, Songon Té et Songon Agban, par exemple, le spectacle qu’offrent les acteurs à la succession le prouve à souhait. Seul Songon M’Brathé, dernier des cinq (05) villages Songon, sur l’axe Abidjan-Dabou, a montré l’exemple d’une passation réussie, et telle que souhaitée par les us et coutumes, grâce à une vision éclairée du chef sortant, l’Honorable Dr Djobo Anvra Jeanson que continue de saluer nombre de ressortissants de cette partie du territoire ivoirien. 

‘’Le Grand Abidjan’’, ce sont les 13 Communes qui composent le District Autonome d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, et Grand-Bassam qui, bien que chef-lieu de département de la région du Sud-Comoé, rentre dans le plan de développement de l’actuel Gouvernement de Côte d’Ivoire. Cette cité balnéaire, du reste patrimoine mondial de l’UNESCO, partage sa frontière Est avec la Commune de Port-Bouet, située au Sud d’Abidjan.  Les 13 Communes sont Abobo, Anyama (Commune et Sous-préfecture), Adjamé, Attécoubé, Bingerville (Commune et Sous-préfecture), Cocody, Koumassi, Marcory, Treichville, Plateau, Port-Bouet, Songon (Commune et Sous-préfecture) et Yopougon. En dehors des Communes d’Anyama (Commune et Sous-préfecture) constituée de villages d’autochtones Attié et Plateau, la Commune des affaires située en plein cœur d’Abidjan, les autres Communes sont constituées de villages d’autochtones Atchan (Ebrié). Ce qui fait de la capitale ivoirienne, devenue capitale économique pour céder celle de capitale politique à Yamoussoukro en 1983, la plate-forme des ressortissants Atchan. Tous leurs villages étant situés dans ‘’le Grand Abidjan’’. C’est ici que se déroule ce qui pourrait être ‘’la tragédie de la passation du pouvoir en pays Atchan’’.

Pour mieux comprendre ce qui se passe en pays Atchan

Pour mieux comprendre ce qui se passe en ce moment en pays Atchan, il faut remonter à quelques années en arrière. En pays Atchan, la passation du pouvoir se passe de génération à génération, et ce pouvoir dure quinze ans. Chaque génération est composée de quatre (04) catégories, notamment les Djehou, les Dogba, les Agban et les Assoukrou, des plus au moins âgés de la génération. Trois générations se succèdent au pouvoir : Les Gnandôs, les Dougbôs et les Tchagbas. A la fin du mandat de 15 ans d’une génération, celle qui succède à la première propose un membres issu des quatre (04) catégories, après consensus au sein de celle-ci, Bien entendu, chaque catégorie peut désigner un postulant à la chefferie du village, ce qui peut donner à proposer quatre postulants pour la génération. Ces candidatures, par faute de consensus, sont soumises à la génération sortante, laquelle les soumettent à son tour aux doyens du village pour avis, puis au Nanan, le plus âgé du village, qui, au regard ‘’des conditions d’éligibilité’’ remplies ou non, choisit un des candidats dont le nom est soumis aux autres, inversement.

Le mode normal de succession en pays Atchan, suivant les us et coutumes

Generation “Tchagba” de Elokato Bingerville (archive © FRATERNITÉ MATIN )

Mais les membres de la génération peuvent désigner par consensus un des leurs pour la succession. Une fois cela accepté, c’est à la place publique du village, en présence de toutes les composantes des populations, que le nom du candidat à la succession est rendu public. C’est après coup que l’autorité administrative est informée du choix du futur chef. Celle-ci vient, alors, faire une consultation populaire dans le village, pour demander l’avis de tous sur la désignation de leur futur chef. L’avis favorable des populations est, alors, le prétexte pour lui de faire un rapport à sa hiérarchie, le Préfet, qui délivre l’Arrêté de nomination. Une fois l’Arrêté reçu, le chef peut alors exercer son pouvoir, mettant ainsi fin à la gouvernance de son prédécesseur. Une cérémonie de passation des charges est organisée, toujours sur la place publique du village. Voilà le mode normal de succession en pays Atchan, suivant les us et coutumes. Pour ce qui concerne ce dossier, c’est la génération Tchagba qui succède à la génération Dougbô, après 15 ans de mandat pour les moins nombreux, certains chefs n’ayant exercé que pendant huit (08) ans.

La soif du pouvoir guiderait certains membres de la génération Tchagba

Or, que constate-t-on depuis la fin de la mandature de la génération Dougbô, source des récurrents conflits de succession dans presque tous les villages Atchans ? Le gain facile ? Le manque d’imaginations pour nombre d’entre les successeurs ? Selon certaines sources généralement bien introduites au sein de la communauté Atchan, ce serait la soif du pouvoir qui guiderait les actes de défiance de certains membres de la génération Tchagba aux autorités, aux générations Gnandô et Dougbô et aux populations Atchan. Mettant ainsi en péril leur culture, qui pourrait disparaître en même que leurs terres déjà mises à rudes épreuves par les projets de développement du ‘’Grand Abidjan’’. Cette situation qui plombe la cohésion et la paix perdure, et trouble la quiétude des populations qui ne demandent que tout redevienne normal afin de vaquer à leurs occupations, et, assurent leur train-train quotidien. C’est le cas dans la zone Songon comme dit plus haut.

Une explosion sociale est à craindre dans les villages Songon

Comme à Petit-Bassam, village balnéaire Atchan de la Commune de Port-Bouet où la Préfecture d’Abidjan a délivrer un Arrêté conflictuel à un des protagonistes, Songon Kassemblé, Songon Dagbé, Songon Té et Songon Agban s’apprêtent à vivre la même situation. Ici, non seulement les Tchagbas ne s’entendent pas sur la désignation des leurs à la succession des Dougbôs, mais aussi, ils contestent l’autorité des chefs pourtant encore détenteurs de leurs Arrêtés de nomination. A tel point qu’il est à craindre une explosion sociale à tout moment. En attendant d’avoir les avis sur le sujet des Honorables Oga Léon, Toba Blaise et Akré Amousso Siméon, respectivement chefs des villages de Songon Kassemblé, Songon Té et Songon Agban, il est revenu à l’Honorable Mobio Nigbo Hyacinthe, chef de Songon Dagbé, d’en parler, interrogé par nos soins, lundi 31 Janvier 2022, à son domicile du village. Joints par téléphone, le chef de Songon Kassemblé dit être en voyage, et qu’il nous rencontrerait à son arrivée. ‘’Dès que possible’’, a-t-il répondu à notre message de demande d’audience. Quant à l’Honorable Akré Amousso Siméon de Songon Agban, ‘’Ok ! Prenez rendez-vous avec Me Don pour en discuter. Je reste à l’écoute’’, a-t-il répondu. Joint, Me Don a rassuré de sa disponibilité, quand il aura aménagé son agenda. Nous attendons toujours. Le chef de Songon Té n’a pas encore répondu.

Le chef de Songon Dagbé dit sa part de vérité

Selon l’Honorable Mobio Nigbo Hyacinthe, ce qui se passe dans son village est incompréhensible. Il ne comprend pas que deux (02) tendances se soient créées pour sa succession. ‘’Depuis le 29 Décembre 2020, j’ai remis le pouvoir aux Tchagbas, conformément à la proposition, acceptée par la génération Dougbôs, du Ministre-Gouverneur Robert Beugré Mambé’’, a-t-il commencé. Le Ministre-Gouverneur du District d’Abidjan, haute personnalité ivoirienne originaire de la Commune et Sous-préfecture de Songon dont il est l’actuel Député, avait, en effet, proposé à la communauté Atchan des 63 villages d’uniformiser l’année de prise du pouvoir des Tchagbas à la suite des Dougbôs. Ces derniers, qui ont succédé à la génération Gnandô, étaient alors confrontés à la grogne des Tchagbas dans certains villages. Il a proposé que l’année 2020 soit l’année de fin de ‘’règne’’ de la génération Dougbô dans tous les villages. Ne pouvant refuser la proposition de celui qui est considéré comme ‘’le père spirituel’’ des Atchans, ceux-ci n’ont rien eu à redire.

Des chefs de villages, avec seulement huit ans de règne ont été obligés de rendre le pouvoir en 2020

Même des chefs qui ne devaient avoir que huit (08) ans de pouvoir pour certains cette année-là, et moins de quinze ans pour presque tous à la date buttoir, ont accepté. C’est ainsi qu’alors que Mobio Nigbo Hyacinthe est entré en fonction en 2008, et que son pouvoir devait prendre fin en 2023, il a rendu le tablier à la génération Tchagba, au cours d’une importante réunion qu’il a organisée au village, le mardi 29 Décembre 2020. En présence des doyens Gnandôs, de la génération Dougbôs et la chefferie,  des doyens et membres des générations Tchagba et Blessoué. Comme le souligne le procès-verbal de réunion dressé par Me Akoupo L., Commissaire de Justice près le Tribunal de 1ère Instance et de la Cour d’Appel d’Abidjan-Plateau. Cette décision du chef a été prise suite à l’impatience de certains membres de la génération Tchagba à prendre le pouvoir quelques mois plus tôt. D’incompréhensions en palabres inutiles, un ‘’Comité de Médiation du litige de chefferie de Songon Dagbé’’ a été mis en place par le Ministre-Gouverneur, en sa qualité de Député de la circonscription, qui se voit affaibli par ces récurrentes palabres autour de la chefferie Atchan auprès du Chef de l’État.Après consultation de personnes-ressources du village, au village même, il a invité des personnalités ressortissantes de Songon Dagbé au siège du District Autonome d’Abidjan pour débattre de la situation, le jeudi 03 Septembre 2020, au siège du District Autonome d’Abidjan, à Abidjan-Plateau.

Ce que dit ‘’la résolution du comité de Médiation du litige de chefferie de Songon Dagbé’’

Ce Comité a vu la participation, côté mandant, de MM Koutouan Anougbé Jérôme et Yamba Djro Joseph, respectivement chef de Cabinet du Ministre-Gouverneur et Attaché de Cabinet. Côté Songon Dagbé, il y avait le Ministre Atchimon Aké Charles Darius, ex-Ministre du Tourisme, Diplomate retraité, MM Dogbo Afran, Nangui Yobou, Nangui Fidèle, Aké Koutouan et Sedji Jacques. L’objet de la rencontre était de faire des propositions relatives au règlement du conflit opposant deux tendances pour le Doyennat de la génération qui s’apprête à prendre le pouvoir : Celles de Tché Basile et de Mobio Aliman Séraphin. A la suite des échanges, les deux tendances ont fait des propositions de sortie de crise au comité, qui, de l’avis des mandants du Ministre-Gouverneur, ‘’se rejoignent en plusieurs points’’. Ainsi, ‘’après analyses approfondies du contenu des deux résolutions qui se rejoignent en plusieurs points’’, le comité a proposé que le seul Doyen de la génération Tchagba est Mobio Aliman Séraphin, selon les us et coutumes Atchan, en ce qu’une génération ne peut être dirigée par deux doyens ; Pour la désignation du chef de village, le comité a proposé que ‘’conformément à la tradition Atchan, le choix du chef de village d’une génération qui accède au pouvoir se fait en collaboration avec les aînés qui les ont précédés et les doyens du village. C’est pourquoi le comité suggère que le processus de désignation du chef de village soit respecté. En conséquence, chaque classe d’âge (chaque catégorie, ndlr) proposera un postulant à la chefferie. Leur proposition sera alors soumis au Dougbô-Gnandô et au doyen du village pour un choix consensuel et définitif, pour mettre fin à ce qui divise la génération’’, lit-on dans la ‘’résolution du Comité de médiation du litige de chefferie de Songon Dagbé’’ signée du Chef de cabinet Koutouan Jérôme. Laquelle résolution invite à la paix et à la cohésion les protagonistes. ‘’Pour la paix et la cohésion, le comité invite les deux tendances Tchagba à respecter leur propre concession, selon laquelle le chef de village Dougbô demeure juqu’à la date du 31 Décembre 2020 l’interlocuteur premier des affaires du village ; avec qui les Tchagbas doivent collaborer. En conséquence, les Tchagbas, toutes tendances confondues, doivent s’abstenir de poser des actes qui mettent en cause cette concession’’, a appelé le comité à la paix et à la cohésion. Et, les conflits, ici, se terminant souventes fois dans les Tribunaux, ‘’le comité invite le chef du village Dougbô et les responsables Tchagba à ne plus traduire leur concitoyen devant les Tribunaux, mais de privilégier la procédure coutumière pour la résolution de tout problème’’, ont conclu les mandants du Ministre-Gouverneur et ceux de Songon Dagbé.

La liste officielle des quatre postulants à la chefferie désignés par les quatre catégories de la génération Tchagba

Les jeux ayant été ainsi calmés, les membres des quatre catégories de la génération Tchagba se sont retrouvés, séparément pour le choix de leurs postulants, le 18 Octobre 2020, les procès-verbaux des différentes réunions faisant foi. Ainsi, les Tchagbas Djehou ont désigné Mobio Daba Pierre comme leur postulant, au domicile du doyen de la génération, Mobio Aliman Séraphin, qui a supervisé la séance. Les Tchagbas Dogba ont désigné Daba A. Joseph, sous la supervision du doyen de cette catégorie, Legue Djoman Christophe. La catégorie Tchagba Agban a, elle, porté son choix sur Tanoh Adjé Théodore, au domicile du doyen Daba Awo David qui, bien qu’absent pour cause de remous politiques dans la région de Bongouanou où il était en fonction (boycott de la présidentielle 2020, ndlr), a entériné ce choix. Quant à la dernière catégorie, les Tchagbas Assoukrou, les benjamins de la génération, elle a porté son choix sur Kandjui Gogo Nicodème à l’unanimité. La liste des quatre postulants à la chefferie du village a, ensuite été remise au chef Dougbô sortant, comme l’exigent les us et coutumes.

Curieusement, un autre postulant à la chefferie issu de la catégorie Assoukrou s’impose !

Curieusement, au cours d’une autre rencontre co-animée par Mobio Aliman Séraphin, le doyen de la génération Tchagba, et Mobio Daba Pierre, son adjoint, le 25 Octobre, soit une semaine plus tard, avec comme principal point la ‘’présentation des candidats des différentes catégories pour la désignation du chef de village’’, puis les divers au point deux, cinq (05) noms de postulants ont été lus. Selon des informations dignes de foi, le cinquième postulant, issu de la catégorie Tchagba Assoukrou, a exigé et obtenu de quelques membres de sa catégorie sa candidature. Cette catégorie, en lieu et place du seul postulant, Kandjui Gogo Nicodème, qui avait été retenu une semaine plus tôt, s’est retrouvée avec deux candidats. Le prétexte trouvé, c’est que des membres de cette catégorie, qui ont brillé par leur absence à la rencontre du 18 Octobre parce que disant ne pas reconnaître Beugré Abraham comme doyen du village, sont arrivés au domicile du doyen de la génération Tchagba où se tenait la réunion du 25 Octobre. C’est ainsi qu’ils ont imposé la candidature de Gnangui Gnagba Thomas Magès comme second postulant de la catégorie à la chefferie. Des habitants de Songon Dagbé

Un Arrêté de nomination de Gnangui Magès créerait des troubles à Songon Dagbé, selon des habitants

s’étonnent qu’en fin de compte, ce soit ce dernier, par qui ‘’le scandale’’ serait arrivé, qui obtienne les faveurs de l’ex-Nanan du village, feu le Doyen-Patriarche Cessy Koutouan Jacob, ex-vice-président mondial de l’Eglise Harriste. Hélas, il a rendu l’âme quelques semaines après avoir béni son protégé. Ce qui fait dire aux détracteurs de Gnangui Magès que ‘’c’est presqu’au bord de la tombe qu’il lui a soutiré des bénédictions’’. Faisant remarquer que ce dernier n’ayant pas respecté la procédure telle qu’édictée par les us et coutumes, il ne saurait prétendre à la reconnaissance des autorités administratives, qui devraient refuser de lui délivrer un Arrêté de nomination. Faute de quoi des troubles graves pourraient se produire dans le village. Selon certaines sources dans le village, il serait soutenu par le doyen d’âge, après la mort du patriarche.

Le doyen André Moidja, baptisé cinq mois et 10 jours avant sa naissance : Le faux à mille lieux ?

Or, le doyennat de celui-là est contesté, en ce que né le, 15 Septembre 1938, ledit doyen, André Moidja est moins âgé que le doyen Attiébro Gilbert Amani, baptisé le 16 Mars 1937, à l’âge de 5 mois et demie, soit né en début du mois d’Octobre 1936, comme l’indiquent les deux pages de leurs carnets de baptême, numéros respectifs 13 788 et 12 299. D’ailleurs, un sérieux doute persiste sur la date de naissance du premier. Alors que le document de son baptême indique qu’il a été baptisé le 05 Mai 1938, sa date de naissance est le 15 Septembre 1938. Il aurait, donc, été baptisé cinq mois et 10 jours avant sa naissance. Ce qui transpire et sent le faux à mille lieux !

Mobio Nigbo Hyacinthe rend le pouvoir aux Tchagbas trois ans avant la fin de son mandat

Surpris par l’allure que prenait la sa succession, au mépris des recommandations du Député Robert Beugré Mambé, le chef Dougbô sortant assiste impuissant aux débats, et n’attend que le 31 Décembre pour rendre le pouvoir à celui qui sortirait des palabres pour lui succéder. De guerre lasse, il convoque une réunion au cours de laquelle il rend le tablier, le mardi 29 Décembre 2020.
‘’Conformément à la Médiation du Comité de Médiation du litige de chefferie de Songon Dagbé, le pouvoir Dougbô prend fin le 31 Décembre 2020, et les 04 catégories Tchagba (à savoir Djehou, Dogba, Agban et Assoukrou) ont envoyé leurs postulants, que j’ai transmis aux doyens Gnandô qui vont toute à l’heure désigner le chef Tchagba et son adjoint. En ce qui me concerne, en ce jour du 29 Décembre 2020, au nom de la génération Dougbô et sa chefferie, je remets le pouvoir à Maître Tche Aké Basile, chef guerrier de la génération Tchagba Djehou, représentant toute la Tchagba en vertu des us et coutumes du village de Songon Dagbé. Lorsque les Gnandô nous remettaient le pouvoir, c’est à feu Bagui N’Gbolo Siméon, chef guerrier de la catégorie Dougbô Djehou que Monsieur Atchédan N’Gbédjé Daniel, ici présent, a remis le pouvoir’’, a dit l’Honorable Mobio Nigbo Hyacinthe ce mardi 29 Décembre 2020. Et, selon les us et coutumes Atchan, son successeur est Mobio Daba Pierre. Celui-ci a pour adjoint Daba Alangni Joseph. Tous deux sont issus de la catégorie Djehou.

La parole aux mis en cause

Soupçonné de connivence avec Gnangui Gnagba Thomas Magès dans sa démarche de succéder au chef Dougbô par effraction, le doyen de la génération Tchagba, Mobio Aliman Séraphin, a été joint par téléphone mardi 1er Février 2022 dans la matinée, pour donner sa version. ‘’J’ai passé la nuit à Abidjan, à Yopougon-Kouté. Je vais de ce pas faire des courses au Plateau, et je retourne au village à mon retour de ces courses. Mais, je n’aime pas trop parler de ces choses-là, parce que j’aime la discrétion’’, a-t-il répondu à votre serviteur. Idem pour Gnangui Gnagba Thomas Magès, le successeur contesté à la chefferie : ‘’Je suis présentement en mission, hors d’Abidjan pour une semaine. Je vous appelle à mon retour’’, a-t-il répondu. Interrogée sur la question de la succession à la chefferie de Songon Dagbé, la doyenne des femmes de la génération Tchagba, dame Beugré A. Philomène à, quant à elle, répondu sans sourciller : ‘’Notre chef c’est Magès. Nous attendons que son Arrêté soit signé pour qu’il commence son pouvoir’’, a-t-elle répondu.

En attendant, l’Honorable Mobio Nigbo Hyacinthe continue d’exercer le pouvoir, muni de son Arrêté de nomination toujours en cours. Toutefois, il laisse le soin au doyen de la génération de gérer les affaires courantes relatives à des petites tâches dans le village.

Laurent Nahounou
laurentmadoun@gmail.com