Anne-Désirée Ouloto, la ministre de la Fonction publique, avec la délégation du Parti des Peuples Africains- Côte d’voire (PPA-CI) @Actualité

Des fonctionnaires ex-exilés, majoritairement pro-Gbagbo, verront bientôt le bout du tunnel. Pour cause,  après la rencontre d’une délégation du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) avec Anne-Désirée Ouloto, la ministre de la Fonction publique, le mercredi 11 janvier 2023, tout semble aller dans le sens de la réintégration de ces fonctionnaires, qui s’étaient exilés pendant la crise électorale de 2011 dans certains pays de la sous-région et ailleurs.

C’est à travers un  communiqué que la  ministre de la Fonction publique l’a fait savoir, «  Il est porté à la connaissance de l’ensemble des fonctionnaires ex-exilés que, suite à un plaidoyer à l’occasion d’une rencontre, le mercredi 11 janvier 2023, avec une délégation du Parti des Peuples Africains- Côte d’voire (PPA-CI), et pour tenir compte de l’esprit du dialogue politique, tel que prôné par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, l’opération de réintégration exceptionnelle initialement prévue pour prendre fin le 31 décembre 2022, est reportée au mardi 31 janvier 2023, délai de rigueur. Tous les fonctionnaires ex-exilés, concernés par cette mesure, sont priés de prendre toutes dispositions utiles afin de se présenter à la Direction Générale de la Fonction Publique en vue de la régularisation de leur situation administrative. Par ailleurs, tous les fonctionnaires ex-exilés dont la situation administrative a déjà fait l’objet de régularisation, sont invités à se présenter, sans délai, au Directeur des Ressources Humaines de leur  ministère  d’affectation pour reprise effective du service », a indiqué le communiqué signé d’Anne Désirée Ouloto.

Cette décision  du gouvernement est salutaire en ce sens que non seulement elle contribue à  la réconciliation nationale appelée de tous leurs vœux par les Ivoiriens, mais elle permettra à ces fonctionnaires ex-exilés qui sont sans activités depuis leur retour au pays, d’entrevoir le bout du tunnel.

Pour certains observateurs du marigot politique ivoirien, en acceptant de réintégrer ces fonctionnaires ivoiriens qui avaient fuit la guerre, le gouvernement peut encore faire des efforts supplémentaires  pour consolider davantage la réconciliation nationale.

 «  La réintégration de ces fonctionnaires ex-exilés est un pas allant dans le sens de la décrispation et la réconciliation entre les Ivoiriens. Cependant, nous estimons que le chef de l’Etat peut encore faire mieux avec une amnistie en faveur de tous les acteurs de la crise post-électorale, notamment les prisonniers militaires et politiques s’il en a. Cette amnistie doit également concerner certains acteurs politiques encore en exil », souhaite un analyste politique.

 Souhait partagé par l’ex-président Laurent  Gbagbo, qui à chacune de ses sorties ne rate aucune occasion pour réitérer sa demande au chef de l’Etat Alassane Ouattara. « (…) Il faut que nous créons un système de démocratie pour que ceux qui veulent faire la politique n’aient pas de raison d’avoir peur. C’est pourquoi, j’appelle toujours à la libération des prisonniers politiques. Qu’ils soient militaires ou civils, j’appelle à leur libération. Un pays est apaisé quand il n’y a pas de prisonniers politiques. (…) Comme j’ai eu à le dire plusieurs fois et je le répète, c’est moi qui était le Chef des militaires, c’est moi qui leur donnais des mots d’ordre pour agir. Les militaires, les gendarmes, les policiers, c’est moi. (…) Si moi le Chef des militaires n’ai rien fait, pourquoi les militaires sont-ils en prison. Question ? La réponse se trouve entre d’autres mains. Je demande qu’on les libère. Parce que moi qu’on a jugé en leur nom, je suis libéré », continue de plaider Laurent Gbagbo.

Il faut indiquer que depuis quelques mois, plusieurs milliers d’exilés ivoiriens, disséminés à travers la sous-région, sont de retour au pays et tentent encore pour certains d’entrer en possession de leurs biens, confisqués par des « Seigneurs de la guerre », tandis que d’autres, peinent à s’insérer socialement et vivent dans l’extrême pauvreté et sans assistance de la part des autorités du pays.

L’appel incessant du président Alassane Ouattara, invitant les exilés à revenir prendre leur part dans le processus de réconciliation nationale et de construction du pays, est-il sincère ou obéit-il à une simple communication politique ?

B. Shonin