En Côte d’Ivoire, l’organisation des examens à grand tirage est toujours précédée d’une période d’incertitudes permanentes. Parmi les facteurs explicatifs figure en bonne place le non-paiement des émoluments de l’année écoulée. Comment comprendre cette situation, surtout qu’à chaque session, les autorités décaissent un fonds devant assurer la rémunération des principaux acteurs ?

Pour l’année 2023, à quelques semaines des épreuves du BTS, l’atmosphère délétère qui prévaut est loin de garantir la sérénité dans le camp des étudiants et enseignants. La sirène du boycott retentit déjà à mille lieux à la ronde. L’imminence de la grève sème la confusion et le trouble dans les esprits.

Le Mouvement de Défense des Droits des Enseignants du Privé de Côte-d’Ivoire (MODDEP-CI) se dit prêt à tout paralyser, sur l’ensemble du territoire national. Le syndicat entend mettre ce projet de grève à exécution d’ici fin mai 2023, si leurs préoccupations ne trouvent pas de réponses satisfaisantes.

Dans une note du dimanche 14 mai 2023, le Moddep-Ci exprime sa désolation face au retard de paiement des indemnités liées à l’examen, session 2022. A cet effet, la position du mouvement est claire. « Certains syndicats disent généralement chaque année, pas de paiement, pas de BTS ! Mais le Moddep-Ci mettra tout en œuvre », pour que ce blocage soit effectif cette année, ponctue le Secrétaire général, Kouia Franck.

Parmi les doléances du syndicat, figurent également la nécessité de « reprendre la double correction », en écartant « les acteurs extérieurs au ministère », dans l’organisation des examens du BTS. En plus de ces préoccupations, le syndicat se dit soucieux face à l’incertitude dans laquelle se trouvent tous les acteurs, s’agissant du BTS session 2023. En effet, à un mois quasiment de la fin de l’année académique 2022-2023, « nous sommes confus et errants. Aucune date, aucune communication », déplore le SG dudit mouvement.

Toutes ces « questions restent sans réponse et sans résolution concrète », désapprouve le mouvement. Appelant le ministre Adama Diawara à « réagir d’ici fin mai 2023, qui entérine la fin des cours dans la plupart des établissements supérieurs ».

Pourquoi chaque année, doit-on vivre des moments d’agitations, avant de trouver des solutions aux préoccupations de ces acteurs du système ? Où se trouve véritablement le problème ? Que gagne-t-on dans cette façon de faire, sinon ternir l’image d’un peuple et de son système éducatif ?

Les enseignants du supérieur privé disent ne pas pouvoir rester en marge et silencieux face aux revendications des étudiants, en termes d’amélioration de leurs conditions de vie et d’études. A ce titre, le jeudi 4 mai 2023, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) a suspendu son mot d’ordre de grève entamé le mardi 2 mai 2023, pour donner une chance aux négociations.

Les autorités, au plus haut niveau, sont appelées à trouver, de façon urgente, des solutions immédiates et définitives à ces problèmes. C’est d’ailleurs la seule possibilité de permettre l’organisation harmonieuse du BTS. Les étudiants pourront ainsi préparer et affronter les épreuves en toute sérénité. Des dispositions qui pourraient garantir un taux de réussite convenable à l’examen.

Roger Kassi (Correspondant)