La recherche d'eau avec les bidons n'est toujours pas un vieux souvenir dans des quartiers d'Abidjan Nord (Photo : archives)

La recherche d’eau avec les bidons n’est toujours pas un vieux souvenir dans des quartiers d’Abidjan Nord (Photo : archives)

L’eau continue de manquer dans plusieurs quartiers de la zone nord d’Abidjan, précisément à Cocody. En effet, les populations des quartiers Palmeraie, Faya, Feh Kessé, Abatta, Cité Sir et autres extensions de Cocody, en allant vers Bingerville, vivent toujours la galère de l’approvisionnement en eau potable. «On n’a pas de l’eau. Je ne sais pas si le gouvernement a pleinement conscience des difficultés que nous vivons, mais ça ne va pas. En plus, les citernes de l’Onep (ndlr : Office national de l’eau potable) ne viennent pas souvent. Même si l’eau distribuée par ces citernes n’est pas conseillée pour la consommation, au moins ça sert pour le ménage, les salles d’eau, etc. Mais ça aussi, ça manque », s’est lâchée, le dimanche dernier 8 mars 2015, Mme Traoré, une riveraine de Faya. Le même constat des difficultés d’approvisionnement en eau potable est fait aussi bien à la Palmeraie que dans les environs, notamment Feh Kessé, Coup de frein, Faya, Nouveau Goudron, Abatta, Menuiserie et Chantier. « Ici à Chantier, nous n’avons pas accès à l’eau potable. Il y a des revendeurs d’eau qui nous proposent leurs services en raison de 20 litres à 100 francs Cfa, et il y en a qui nous proposent leurs services pour un approvisionnement permanent en eau», a fait savoir Alain Goure à Menuiserie. De fait, sur le terrain, nous avons observé qu’un business d’approvisionnement en eau potable a vu le jour dans ces quartiers. « Moi, je vois la famille. J’estime avec elle combien de litres elle veut par semaine, et on conclut l’affaire », a expliqué Claude qui travaille pour un « monsieur » qu’il a refusé de nommer. A l’en croire, chaque semaine, il est possible, pour leur équipe, de livrer jusque pour 15 familles. Pour au moins 3000 francs Cfa par ménage. « Le minimum, c’est 3000 francs Cfa. Il y a des familles qui vont jusqu’à 10 000 francs Cfa par semaine. Le fait est que nous facturons au double les prix proposés par les revendeurs d’eau », a appris notre interlocuteur. Qui a indiqué que plus le récipient prend de la place dans leur véhicule, plus le prix augmente. «On paye aussi du carburant », a-t-il souligné pour justifier la cherté de leurs services comparativement aux tarifs proposés par d’autres businessmen avec des charettes, pousse-pousse et des brouettes. En effet, si le plus petit prix chez les Claude, c’est 200 francs Cfa, chez Amidou qui fait la même affaire avec son pousse-pousse, c’est 100 francs Cfa. Claude estime « dommage » que des habitants souffrent pour avoir de l’eau, mais il ne cache pas sa joie de percevoir d’importantes commissions dans ce business, vu que des souscripteurs s’ajoutent chaque jour pour bénéficier de son expertise en approvisionnement en eau potable. Lors d’une visite à Yopougon relativement au problème de l’eau potable à Abidjan, le ministre des Infrastructures économiques, Patrick Achi, a expliqué que les difficultés d’approvisionnement en eau potable ne sont pas liées à la disponibilité de l’eau mais à une réhabilitation des équipements.

Hermance K-N

Source: Soir Info, mercredi 11 mars 2015