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Mes Chers Compatriotes,

Dans quelques heures, l’année 2014 arrivera à son terme.

En cette circonstance de réjouissances familiales, je partage plus fortement encore le chagrin de tous ceux qui, au cours de ces douze derniers mois, ont perdu des proches. J’ai une pensée particulière pour nos compatriotes victimes des pluies diluviennes ayant occasionné érosions et inondations mortelles à Brazzaville et à Pointe-Noire.

Que toutes les familles frappées par des drames en cette année qui s’achève trouvent ici l’expression de la compassion profonde de la Nation.
De cette année :
Les historiens retiendront qu’elle a vu, à travers le monde, les conflits armés se poursuivre et d’autres s’ouvrir avec leur lot d’atrocités.
Les observateurs salueront singulièrement une année historique qui a consacré le début de la normalisation des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et la République de Cuba.
Sur le plan économique, l’incertitude marque l’évolution du monde. Des centaines de millions de personnes à la recherche d’un emploi n’en ont pas trouvé.
Les marchés des matières premières notamment ceux du pétrole ont modifié les équilibres économiques mondiaux, particulièrement, au cours du dernier trimestre de l’année.
Les pays producteurs, le nôtre compris, ont dû, tous, réviser à la baisse leurs prévisions des recettes budgétaires, tandis que les pays consommateurs voient leur facture énergétique s’alléger. Pour les uns, la croissance de leur produit intérieur brut pourrait être ralentie, et pour les autres, elle pourrait s’accélérer dans les mois à venir.
Au Congo, en 2014, nous avons continué, dans la concorde nationale, de structurer et de dynamiser notre économie, de construire des infrastructures de base et sociales, de renforcer la démocratie et de préserver la paix.
En 2014, des élections locales et sénatoriales ont été organisées, dans notre pays, de façon consensuelle. Et ce, dans la paix absolue.
En 2014, le Congo a, sans conteste, fait des pas supplémentaires sur le chemin de son développement.
Ces progrès, que nous devons au travail du peuple et à sa conscience, ne signifient pas qu’il ne reste plus rien à faire.
En quête permanente d’amélioration des conditions de vie des Congolais, le Gouvernement poursuivra en 2015 l’œuvre d’industrialisation et de modernisation de notre pays. C’est le chemin d’Avenir. C’est le choix de l’efficacité dans la réponse aux défis socio-économiques auxquels est confronté le Congo.
L’année 2015 sera, à l’instar des années passées, celle du travail acharné en vue du mieux-être des Congolais.
Il n’y aura en conséquence pas de place pour les querelles politiciennes et le déchirement. La seule passion qui vaille à présent est le travail. Travailler dans l’unité et la cohésion, voilà les garanties les plus sûres de notre progrès.
Parce que, comme disait un grand sage, le travail n’est pas un châtiment. Le travail est la gloire et l’honneur de la vie.
Mes Chers Compatriotes,
L’action du Gouvernement n’aura de sens que lorsqu’elle sera engagée à la résolution des problèmes majeurs des Congolais. Voilà pourquoi, en dépit de la chute du prix du baril du pétrole, le Gouvernement portera en 2015 la valeur du point d’indice des salaires des agents de l’Etat de 225 à 250.
L’engagement pris devant les partenaires sociaux en 2012 sera ainsi tenu.
Pour faire reculer durablement le chômage, même dans une conjoncture difficile comme c’est le cas aujourd’hui, le Gouvernement veillera à préserver un niveau élevé des investissements publics et à encourager les investissements productifs privés.
Le Gouvernement veillera également à ne pas réduire les dépenses sociales au point de remettre en cause les acquis sociaux de ces quinze dernières années. C’est ainsi que les dépenses en rapport à l’éducation, à la santé, à la lutte contre la pauvreté, à l’insertion sociale et à la sécurité sociale en général seront maintenues en haut du tableau des priorités de l’année 2015.
Tout ce qui peut être mieux fait pour le développement du pays, pour une meilleure redistribution des fruits de la croissance entre ses habitants et pour une plus grande cohésion sociale le sera.
A titre d’illustration, l’épineux problème du transport public dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire sera réglé par la création d’une société publique de transport urbain dont les activités démarreront l’année prochaine.
Sur le même élan, doivent être poursuivis et achevés :
– la construction de douze hôpitaux généraux dans les douze départements du pays ;
– les chantiers de l’hôpital central des armées et de l’hôpital spécialisé d’Oyo ;
– le programme « Eau pour tous » qui a déjà permis la réalisation, à ce jour, de 1.400 forages desservant près d’un millier de villages ;
– le programme de distribution d’eau potable et d’électricité particulièrement à Brazzaville et Pointe-Noire. Dans ces deux agglomérations, malgré les efforts appréciables du Gouvernement, il reste encore beaucoup à faire pour combler les légitimes attentes des populations.
Voilà une bataille qui ne connaîtra aucun répit, aucune trêve, tant que nous n’avons pas atteint notre but.
Mes Chers Compatriotes,
Les progrès économiques, sociaux et politiques ont besoin de la stabilité pour produire tous leurs effets bénéfiques. Il est de ma responsabilité, en ma qualité de Président de la République, de garantir la tranquillité nécessaire à tout progrès de notre pays et de sa population.
L’élection présidentielle ce sera en 2016 et les élections législatives en 2017. On a le temps de les voir arriver. Travaillons d’abord. Viendra après le temps des joutes électorales.
Mes Chers Compatriotes,
Aujourd’hui, les uns et les autres parlent de l’avenir institutionnel du Congo. Que cela soit dans leur droit ou non, je les entends.
Je suis heureux qu’à ce sujet, un débat sain et responsable se soit instauré. Que des opinions différentes et divergentes s’expriment, librement. Que les convictions les plus assurées s’opposent à de pertinentes objections. Qu’il y ait un camp qui préconise des solutions alternatives et un autre qui prône le statu quo. C’est cela la démocratie.
Personne n’a le droit d’empêcher une telle confrontation des idées de prospérer. Personne n’a le droit de mener cet exercice démocratique à la dérive et au désordre.
Nous bannissons le désordre et la violence parce que nous en connaissons l’enchaînement.
Oui, nous connaissons bien les conséquences des violences, de l’insécurité et de l’instabilité pour les avoir vécues il n’y a pas si longtemps. Nous en sommes encore très marqués. Je suppose que nul n’a envie d’y replonger.
Tout bien considéré, je retiens que rien mais alors rien ne doit compromettre la paix, la sécurité et la stabilité de notre pays, recouvrées au prix du sang des Congolais.
Notre souveraineté ne doit être tenue à la lisière par personne. Elle ne doit, en aucun cas, être aliénée. Cela doit être le point de convergence de nos différences.
Il est évident que les affaires des Congolais sont et seront réglées par les Congolais eux-mêmes, de préférence par le dialogue. Et, si des divergences persistent entre responsables politiques, seul le peuple souverain sera appelé à trancher, par le vote. Il ne saurait en être autrement.
Ni la frénésie et l’impatience des uns ni la tentation d’ingérence sans frais des autres n’auront raison de la détermination du peuple congolais à prendre en main son destin.
Mes Chers Compatriotes,
Brazzaville abritera, en septembre prochain, les onzièmes Jeux Africains, cinquante ans après avoir accueilli la toute première édition. Pour notre pays, c’est un insigne honneur, c’est un grand privilège et, par-dessus tout, une lourde responsabilité.
Je vous invite tous à une mobilisation générale en vue de garantir à ce grand rendez-vous de la jeunesse africaine un franc succès et une totale réussite.
Mes Chers Compatriotes,
Le Congo, nous l’avons reçu en héritage des pères de l’indépendance. Il est ce que nous avons de plus précieux en partage. Pour ce Congo que nous chérissons tous, donnons-nous la main pour bâtir une grande nation en voie d’émergence. Une grande nation qui ne doit cesser d’avoir confiance en elle même et en ses atouts. Une nation pour qui il n’y a d’autre avenir que l’unité, et d’autres devoirs que le travail et la discipline.
A tous, pour l’an 2015, je forme mes vœux de santé, de bonheur partagé et de succès dans vos diverses entreprises.
Pour le Congo éternel, je souhaite que 2015 soit une année favorable.
Bonne et heureuse année!
Joyeuses fêtes à toutes et à tous !”