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Suite à l’opération militaire menée pour arrêter le colonel Ntsourou, le lundi 16 Décembre 2013 dernier, ayant entraîné de nombreuses pertes humaines, la diaspora congolaise d’Angleterre condamne fermement l’utilisation abusive et injustifiée de l’arme lourde dans une ville déjà traumatisée et où les souvenirs et les séquelles psychologiques des guerres successives antérieures sont encore vivaces au sein de la population civile.

En effet, la décision des autorités – en charge de la sécurité – d’utiliser une armada de guerre, véhicules blindés et hélicoptères de guerre, juste pour une perquisition dans la maison d’un citoyen – fut-il officier supérieur – en inimitié avec le pouvoir qu’il a défié ces dernières semaines, nous semble en  totale inadéquation avec la situation réelle sur le terrain.

Contrairement aux déclarations officielles des portes paroles du gouvernement congolais qui justifiaient l’utilisation de ces armes de guerre en prétendant une légitime défense contre des miliciens du colonel Ntsourou lourdement armés, force est de constater qu’aucune arme, de quelque nature que ce soit, n’était visible près des corps sans vie qui gisaient dans des mares de sang.

Cette utilisation d’armes lourdes en pleine ville est d’autant plus incompréhensible et condamnable que le chef de l’Etat, qui s’est fait champion des médiations dans les pays voisins, rentrait fraichement du sommet pour la paix et la sécurité organisé à Paris, au Palais de l’Elysée, les 6 et 7 décembre derniers. La diaspora congolaise d’Angleterre s’interroge sur le genre de leçon de paix et de sécurité que notre président a apprise de ce sommet.

Par ailleurs, cette situation inquiétante nous fait remarquer que les responsables, au sommet de l’Etat, qui ont donné l’ordre d’utiliser ces armes lourdes, sont les mêmes soupçonnés d’avoir donné, dans un passé récent, des ordres de massacres des civils, assimilés à des crimes contre l’humanité, devenus aujourd’hui « l’Affaire des Disparus du Beach. »

Les déclarations fracassantes du colonel Ntsourou sur les ondes de la radio française RFI indiquant sa disponibilité à témoigner dans le dossier des disparus du Beach dans lequel le directeur général de la police, Monsieur Jean-François Ndenguet, serait personnellement mis en cause, nous laissent penser que dans l’opération du lundi 16 décembre dernier, les forces républicaines ont été probablement utilisées pour régler un différend privé d’homme à homme, un abus de pouvoir que nous condamnons fermement.

En adressant ce communiqué à la presse, à toutes les personnalités et institutions, nationales et internationales, qui coopèrent avec la république du Congo et son président, monsieur Denis Sassou Nguesso, nous, diaspora congolaise d’Angleterre, attirons leur attention, les prenons à témoin face aux violations permanentes des droits fondamentaux et à la tyrannie que subit la population congolaise, et sollicitons leur concours afin d’interpeller les autorités de Brazzaville sur l’utilisation des armes lourdes de guerre en pleine ville, dans un pays dit en paix.

Fait à Londres le 20 décembre 2013

 La Diaspora congolaise d’Angleterre