JUSTIFICATION

Le Département de philosophie de l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université F.H.B organise le mercredi 7 et le jeudi 8 mai 2014 sur le site de ladite université, un colloque international ayant pour thème : ˝NKRUMAH AUJOURD’HUI˝. Ce colloque s’inscrit dans le programme de l’UA qui a invité, pour l’année 2013, dans tous les Etats membres, à l’organisation d’activités commémoratives. L’initiative étant laissée à chaque Etat d’animer cette période, le Département de Philosophie opte pour des activités de réflexions centrées sur le thème proposé par l’UA : « Le panafricanisme et la Renaissance Africaine. »

Tout en se justifiant relativement aux recommandations de l’UA, rappelons que ce colloque international fait suite à deux autres colloques internationaux auxquels le Département de Philosophie a pris une part active. Il s’agit d’abord de ˝La Renaissance africaine et les leçons de la crise ivoirienne˝ colloque organisé du 28 au 30 Novembre 2011 par le ministère de la Culture et de la Francophonie ; ensuite de ˝La Renaissance africaine et Afrocentricité˝, organisé le 26 octobre 2013 par le département de philosophie et le Bureau des Doctorants en Histoire de l’UFR S.H.S de l’Université FHB en association avec Afrocentricity international division d’Abidjan et le Centre Kemetmaat Abidjan.

Le souci de l’unité africaine et la question de la centralité de l’Afrique demeurent les aspects fondamentaux de l’ensemble de ces activités de réflexion. Sur ces points, le nom de Kwame Nkrumah est indissociable de l’effort de tous ceux qui ont porté haut le rêve d’une Afrique fédérée et maîtresse de son devenir.

En effet, la théorie et la pratique politiques de Kwame Nkrumah sont inspirées par deux faits marquants : premièrement, la situation sociale de son continent africain où l’on vit pauvre sur des terres et des matières qui font la richesse des autres, deuxièmement, le système politique fédéral ou confédéral dont la force a fait la puissance des USA et de l’ex URSS.

Comment pouvoir tirer l’Afrique de la pauvreté et du sous-développement à partir de la force des exemples d’unité de l’Amérique capitaliste et de l’Union Soviétique socialiste ? Comment constituer une idéologie de conquête capable de conduire la société africaine à son épanouissement intégral ?

Nkrumah propose le consciencisme comme philosophie de l’éveil des consciences africaines. Système de pensée qui s’intéresse aux problème de l’Afrique afin de susciter une prise de conscience révolutionnaire des réalités socio-éconiomiques, le consciencisme devrait pouvoir conduire les Africains à penser et à oeuvrer pour le développement de leur continent : « La philosophie qui doit soutenir cette révolution sociale est celle que je me suis proposé d’appeler ‘’consciencisme.2»

Le projet majeur du consciencisme est fondé sur la synthèse des trois cultures qui cohabitent sur le continent : les cultures africaines traditionnelles, euro-chrétiennes et arabomusulmanes. Le projet du consciencisme ne s’arrête pas à la vision théorique d’une idéologie nouvelle synthétique ; il contient également la reconstruction économique et sociale. Selon NKrumah, cette reconstruction n’atteindra ses objectifs que dans une Afrique unie et socialiste. Seul cadre propice à l’épanouissement total de l’Afrique, le panafricanisme doit consolider l’indépendance des nations africaines et les ouvrir sur un développement autonome moderne. En somme, le panafricanisme est le fondement pratique du consciencisme.

La vie et les actions politiques de Nkrumah confirment son engagement à faire aboutir la cause du Panafricanisme. Il est profondément convaincu qu’au-delà de la diversité de leurs situations nationales, tous les États africains se retrouvent sur diverses problématiques qui leur sont communes. Malgré ses efforts pour l’avènement d’une Afrique unie et forte capable de faire face à la pauvreté des populations et au sous-développement du continent, Nkrumah a atteint ses limites d’homme politique sans pouvoir concrétiser durablement ses rêves.

L’image des fils et filles d’Afrique qui aujourd’hui encore s’entredéchirent dans des guerres fratricides donne un véritable écho aux propos de Frantz Fanon à Jean Paul Sartre : « J’ai cru pendant longtemps que les hommes d’Afrique ne se battraient pas entre eux. Hélas, le sang noir coule, des Noirs le font couler, il coulera longtemps encore : les Blancs s’en vont, mais leurs complices sont parmi nous, armés par eux : la dernière bataille du colonisé contre le colon, sera souvent celle des colonisés entre eux-mêmes »3. Nkrumah meurt donc dans un contexte de désunion de l’Afrique. Mais, il nous quitte en nous laissant son idéal panafricaniste dans lequel les dirigeants du continent puisent, depuis lors, des éléments de réflexion et d’action. L’unité africaine tant souhaitée de nos jours provient de ce profond désir historique de l’Osagyefo qui écrivait que « notre liberté est en danger tant que les Etats indépendants d’Afrique sont désunis »4.

Nkrumah semble renaître en Mouammar Kadhafi de la Libye, Abdoulaye Wade du Sénégal, Thabo Mbeki d’Afrique du Sud,. qui ont contribué activement à faire passer l’OUA en l’UA. Nkrumah hier, Nkrumah aujourd’hui encore dans une continuité de perception fédérative et renaissante du continent.

Le Panafricanisme se dit de plus en plus comme Renaissance africaine qui signifie nouvelle naissance, renouvellement de soi. C’est dans la volonté d’organiser et de communaliser les énergies créatrices africaines que la Renaissance africaine se fait le signe du Panafricanisme. Panafricanisme et renaissance africaine intègrent les principes de l’utopie en regardant l’existence commune africaine comme une promesse de grandeur retrouvée. L’objet ultime d’une fédération africaine demeure ainsi le progrès économique et social en vue de la renaissance du peuple africain, de la restauration de la dignité des Africains.

Dans un tel contexte, remettre Nkrumah en débat, aujourd’hui, n’est-ce pas rappeler à toutes et à tous la nécessité de garder intact le rêve d’une existence heureuse dans une Afrique développée ? Le micronationalisme ou le souverainisme que nous voyons de nos jours ne constitue-t-il pas à la vérité ce qu’avait rejeté Nkrumah ? Les indépendances africaines gardent leur forme théorique. Cette forme ne mérite-t-elle pas d’être dépassée si les Africains

veulent inscrire leur continent dans l’intelligence du philosopher de Nkrumah ? Le panafricanisme qu’appelle Nkrumah n’est-il pas au-delà des politiques culturelles et économiques actuelles ?

Au total, la célébration du cinquantenaire de l’Union Africaine se présente, pour le Département de philosophie de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody, comme une opportunité de rassemblement autour de ce qui importe le plus : le devenir de l’Afrique. Des universitaires de toutes disciplines, des hommes politiques, des décideurs politiques, culturels et économiques, des spécialistes des questions militaires viendront exposer leur vision sur le continent et son devenir dans ou sans l’unité défendue par Nkrumah.

OBJECTIF GENERAL

  • Réfléchir à l’héritage du Panafricanisme de Nkrumah dans un contexte de discours et de pratiques marqué par le nationalisme.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

  • Indiquer les voies pratiques et théoriques d’un renouvellement du discours panafricain
  • Proposer des moyens de constitution d’une unité africaine tenant compte des entités régionales ou sous-régionales
  • Encourager la société civile à s’approprier les objectifs du panafricanisme
  • Réfléchir à l’utilisation des TIC à la consolidation de la conscience panafricaine
  • Attirer l’attention des hommes politiques sur l’impact négatif des guerres
  • Intéresser la nouvelle génération d’étudiants et de journalistes aux projets du panafricanisme

AXES DE REFLEXION

AXE 1 : ORIGINES ET FONDEMENTS DU PANAFRICANISME

AXE 2 : L’UNITE AFRICAINE ENTRE FEDERALISME REGIONAL ET SOUVERAINISME.

AXE 3 : PANAFRICANISME, CRISES ET PERSPECTIVES.

MODALITÉS DE DEROULEMENT (susceptibles de changement)

Le colloque international, interdisciplinaire, se déroulera le mercredi 7 et jeudi 8 mai 2014, de 8 H à 18H, selon le programme suivant :

Mercredi 7 mai 2014 : Cérémonie d’ouverture : Discours et messages divers

Premier panel :

Conférence inaugurale (40 mn) et débat (20 mn)

3 communications (20 mn pour chaque communication)

Débat 1

Pause

Deuxième panel :

Conférence inaugurale (40 mn) et débat (20 mn)

3 Communications (20 mn pour chaque communication)

Débat 2

Fin 1ere journée

Jeudi 8 mai 2014

Troisième panel:

Conférence inaugurale (40 mn) et débat (20 mn)

3 communications (20 mn pour chaque communication)

Débat 3

Pause

Synthèse des travaux

Cérémonie de clôture

Discours de clôture

Président du comité d’organisation : Dr Gnanagbé Gogoua Paulin.

Président du comité scientifique : Prof BOA Thiémélé Ramsès. 

Abidjan 4 décembre 2013

 

1 Signalons que l’Organisation de l’unité africaine se transforme en Union africaine à Lomé, au sommet du 10 au 12 juillet 2000.

2 Kwame Nkrumah, Le consciencisme, trad. L. Jospin, Paris, Présence Africaine, 1976, p. 98.

3 Cf. Témoignages de Fanon à Sartre in Pensées Politiques de Lumumba, Présence Africaine, Paris, 1963, p.11

4 Cf. Nkrumah, L’Afrique doit s’unir, trad. L. Jospin, Payot, Paris, 1964, p.16

 

Appel à communications

Colloque international à l’occasion du Cinquantenaire de l’Union Africaine

Thème: NKRUMAH AUJOURD’HUI

Le Département de philosophie de l’UFR Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire) organise le mercredi 7 et le jeudi 8 mai 2014 sur le site de ladite université, un colloque international ayant pour thème : ˝NKRUMAH AUJOURD HUI˝.

OBJECTIF GENERAL

  • Réfléchir à l’héritage du Panafricanisme de Nkrumah dans un contexte de discours et de pratiques marqué par le nationalisme.

AXES DE REFLEXION

  • AXE 1 : ORIGINES ET FONDEMENTS DU PANAFRICANISME
  • AXE 2 : L’UNITE AFRICAINE ENTRE FEDERALISME REGIONAL ET SOUVERAINISME.
  • AXE 3 : PANAFRICANISME, CRISES ET PERSPECTIVES.

Les candidats à la participation au colloque devront respecter ces consignes :

1) Titre de la communication :

Nom, grade et université ou centre d’affiliation, adresse mail

2) Résumé de la communication précisant l’axe de réflexion du colloque : maximum 2.500 caractères (espaces y compris)

Mots clés : 5

3) Date limite de soumission du résumé au comité scientifique : 20 février 2014. Texte à envoyer à Prof. BOA-THIEMELE : boathie@yahoo.fr

Si votre résumé reçoit un avis favorable, vous avez jusqu’au 15 avril 2014 pour envoyer la version définitive de votre communication finale.

Le texte final sera de :

  • 12 pages maximum y compris la bibliographie; résumé de 10 lignes avec 5 mots clés
  • Times New roman, taille 12; espace: 1.5
  • Marge normal ou par défaut

Pour le Comité scientifique

Prof. Ramsès BOA-THIEMELE