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I La vie humaine et sa condition  nous interpellent tous les jours que Dieu fait.  Nous avons le choix entre  nous boucher les oreilles et la vue ou alors regarder la réalité en face en abordant de façon lucide ce que la réalité contemporaine nous impose comme équation au plan individuel et surtout collectivement. La nationalité ivoirienne a-t-elle une valeur aujourd’hui pour l’Ivoirien qui vit à l’étranger ? 

 L’immigration, dont nous allons faire cas ici, désigne la migration d’une personne depuis l’extérieur vers un territoire. Nous parlons aussi de migration,  pour désigner le déplacement d’un migrant vers son lieu de départ. Nous rappelons que  le migrant est considéré par les conventions internationales, comme une personne vivant hors de son pays d’origine depuis plus d’un an.

Nous allons aujourd’hui mettre les pieds dans les plats pour affronter sans ambigüité  la problématique complexe des ivoiriens de l’étranger face à la nationalité de leur pays d’accueil ou de résidence. Nous adoptons ici une posture morale qui peut parfois contredire le droit pour aller à l’essentiel afin d’installer durablement cette problématique au cœur de la nouvelle réalité née de la crise ivoirienne.

Le 28 septembre 1963, Félix Houphouët-Boigny, fut le premier chef d’état africain à proposer la double nationalité dans son pays aux ressortissants des pays membres de cette organisation sous régionale qu’on appelle le conseil de l’entente. Les autres chefs d’états se sont bien gardés d’avancer une telle proposition devant leur opinion nationale. Car ils savaient tous que le nationalisme intransigeant de leurs compatriotes s’opposerait frontalement à une telle idée. L’éclatement de la fédération du Mali le 20 aout 1960, laquelle regroupait le Sénégal et l’ancien Soudan Français, qui est le Mali d’aujourd’hui, trois mois après sa création le 20 juin 1960, est encore dans nos esprits.

Les Ivoiriens se doivent aujourd’hui de tirer les leçons de la double nationalité et de savoir si cela est une bonne chose pour eux dans leur vie nationale. Dans cette réflexion, ils ne manqueront pas d’affronter cette question impossible à évacuer. Un Ivoirien est-il le bien venu au Burkina Faso, au Nigeria, au Mali, au Sénégal ou en Guinée ? Regarder comment les Ivoiriens furent accueillis et traités dans les pays voisins pendant la crise postélectorale.

Ou bien un ivoirien peut-il se permettre  de faire ce que font les burkinabés, les Guinéens et les maliens en terre ivoirienne ? Il ne s’agit pas ici de jeter la pierre à qui que ce soit, mais le moment n’est-il pas venu d’affronter ces questions avec toute la lucidité nécessaire afin d’y trouver des réponses dans la sérénité sans aucune frustration ni amertume ?

Celui qui écrit ces lignes veut prendre en compte ce que beaucoup de gouvernements africains ne soupçonnent même pas. Seule la clarté du jour peu nous permettra de sortir de l’obscurantisme pour affronter la réalité dans toute sa dimension. Tous ceux qui veulent se cacher dernière des considérations ethno tribales et claniques se trompent d’époques dans des petites combines d’alcôve. C’est les ivoiriens ensembles qui reconstruiront une Côte d’ivoire debout et vivable pour tous.

II –  De la nationalité, parlons en !

La nationalité est le lien d’appartenance juridique à une nation déterminée,  que ce soit une personne physique, ou pour une personne morale, (entreprise, association, avions, navires etc..) la nationalité confère des droits civiques, politiques ou professionnelles. Définis par les législations de chaque pays.

L’acquisition de la nationalité varie d’un pays à l’autre. En général la nationalité s’acquiert dès la naissance par filiation c’est : le droit du sang ou par le droit sur le territoire,  c’est le droit du sol ou par naturalisation comme par mariage  et par une vie de plusieurs décennies sur le territoire nationale.

Toute personne a droit  à une nationalité. Nul ne peut être arbitrairement  privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité. Nous renvoyons nos contradicteurs  à l’article 15 de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 pour mieux comprendre  la posture morale et juridique qui est la notre sur cette question.

C’est sur cette base que nous nous sommes opposés à l’ivoirité de l’éphémère Henri Konan Bédié, qui fut le président de l’ivoirité entre décembre 1993 et Noël (24 décembre – NDLR) 1999 dans la Côte d’Ivoire qui s’abonna  avec passion à la suprématie des akans et surtout des baoulés sur les institutions de l’Etat ivoirien.

La nationalité, nous pouvons le dire ici sans aucune gène est l’ensemble des caractères à une nation. C’est le principe selon lequel  une communauté humaine formant une nation  à le droit à un Etat politiquement indépendant. C’est valable pour les Palestiniens, les Israéliens, les Libyens  et les Ivoiriens.

C’est sur cette base que nous rejetons le rattrapage ethno tribal  d’Alassane Dramane Ouattara et sa suite. Si l’actuel président de la Côte d’Ivoire a travailler au FMI en tant que Burkinabé et plus tard comme Premier ministre de la Côte d’Ivoire, c’est qu’il a la double nationalité.

C’est justement pour éviter ce genre de situation cocasse que certain pays sont plus explicitent dans leur constitution. De nombreux pays interdisent à leurs ressortissants d’avoir une autre nationalité. La double nationalité n’est pas reconnue par le code de ma nationalité camerounais.. A cet effet l’article 10 de la constitution du Congo précise que : « La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. »

La législation éthiopienne prévoit explicitement la perte de la nationalité éthiopienne à un ressortissant éthiopien qui prend la nationalité d’un autre pays.  L’article 15 de la constitution Haïtienne précise de façon claire que : la double nationalité haïtienne et étrangère n’est admise dans aucun cas. Le royaume chérifien du Maroc dont le souverain est commandeur des croyants  ne reconnaît pas la double nationalité de ses ressortissants qui restent marocains de la naissance à la tombe.

En Australie l’article 44 de la constitution, précise que : toute personne ayant un lien d’allégeance avec un autre pays ne peut être candidat à une élection législative ou sénatoriale. L’article 39 de la constitution de la Bolivie précise que le bolivien qui acquière une nationalité étrangère n’est pas obligé de renoncer à ces racines bolivienne. Nous pouvons multiplier les exemples à l’infini pour prouver que la question de la nationalité est une réalité dans le monde mondialisé et interpelle de fait chaque pays du monde.

III  –  La Côte d’Ivoire et la double nationalité

La loi ivoirienne n’oblige pas le citoyen à signaler à l’Etat civil qu’il possède une autre  nationalité. Dans la réalité tous ceux qui  font le choix de la nationalité ivoirienne, conservent la nationalité de leur pays d’origine. Sidya Touré, qui fut directeur du cabinet du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, fut nommé premier ministre de la république de Guinée en 1996. L’émotion fut grande en Côte d’Ivoire car les fonctions qu’il occupait lui permettaient d’assister au conseil des ministres du gouvernement de Côte d’Ivoire, alors qu’il avait une autre nationalité en réserve.

Cela donna du grain à moudre aux partisans de l’ivoirité qui voyaient là un exemple concret de leur opposition à la double nationalité  et aux allégeances de certains ivoiriens avec les pays voisins de la côte d’ivoire. Nous pensons que le passage en force du gouvernement du rattrapage ethnique qui consiste à faire de tous ceux qui le désirent des ivoiriens est une mauvaise chose car porteuse des germes conflictuels de demain, dans un pays très fragile comme la Côte d’ Ivoire.

La procédure qui consiste à faire une demande judiciaire pour l’obtenir avec une enquête de moralité n’est-elle pas la meilleure des solutions que cette foire à la nationalité ouverte au pays des éléphants pour faire de la Côte d’Ivoire une République CEDEAO ? Pourquoi les Ivoiriens doivent-ils être les seuls au monde à accepter ce qui ne se fait nulle part ailleurs ? Ceux qui posent ces questionnements dans l’espace public ne cherchent que la paix et l’harmonie entre Ivoiriens pour que les frustrations et ressentiments d’aujourd’hui n’empoisonnent pas la vie commune demain.

Généralement quand vous posez ce genre de question  vous devenez de fait un ennemi du gouvernement d’Alassane Dramane Ouattara, alors que justement un pays à besoin de savoir ce que récent ces propres citoyens sur des questions aussi sensibles qui concernent les relations interpersonnelles et aussi les relations entre les différentes composantes de la nation.

En Angola, au Mozambique, au Cap vert ou au Kenya, il y a une forte communauté portugaise, chinoise, britannique ou indienne qui est fortement venu s’y installer,  pour y travailler ou faire des affaires. Dans quinze ou vingt ans ils demanderont la nationalité de ces différents pays. Car la mobilité humaine impose des droits que les ivoiriens eux même réclament ailleurs dans leur pays d’immigration.

Comment réagiront nos compatriotes ivoiriens quand cela  se posera comme problème chez eux face aux libanais, aux mauritaniens et aux chinois de la troisième génération ? La question de la nationalité est donc un problème plus que sérieux  que l’arrogance et la suffisance d’un gouvernement soutenu par ses amitiés extérieures ne peuvent évacuer à l’emporte-pièce. Si non par un nécessaire débat national ouvert et démocratique qui prend en compte le point de vue des uns et des autres.

IV  –  La nationalité des pays d’immigration des Ivoiriens. 

Pour des raisons historiques, la France est de loin le pays qui a la plus forte communauté ivoirienne sur son sol, deux cent mille ivoiriens y vivent dont près de la moitié sont des binationaux. La loi française n’oblige pas un ivoirien à renoncer à sa nationalité d’origine s’il  fait le choix de devenir Français. Des dispositions existent même à l’aéroport d’Abidjan Port-Bouët,  pour qu’ils puissent présenter son passeport ivoirien à l’arrivée et celui de la France à son départ.

Certains disent que prendre la nationalité d’un autre pays est une honte, c’est comme si tu tournais le dos à ton pays d’origine. Au Cameroun lorsqu’un camerounais à une autre nationalité, on lui dit occupe toi des problèmes de ton nouveau pays et laisse nous régler ce qui nous concerne ici.

Il y a aujourd’hui de nombreux  Ivoiriens qui ont la nationalité de leur pays d’immigration, par naturalisation : canadienne, USA, britannique, italienne, russe, norvégienne, suédoise, danoise, espagnole ou allemande. En posant la question aux uns et aux autres  nous avons eu plusieurs réponses qui méritent notre attention. « Nos pays d’immigration nous offrent des protections que nous ne trouvons même pas chez nous. » Qui a envie aujourd’hui d’appartenir à un pays qui a du mal à payer simplement les fonctionnaires à la fin du mois ? Regardez simplement les arriérés de salaires des fonctionnaires de la Poste ivoirienne pour vous en convaincre de cette réalité.

La nationalité du pays d’accueil nous offre une meilleure retraite une protection sociale en cas de maladie ou de chômage. Qui a envie aujourd’hui d’aller crever de faim à Abidjan dans un pays ou l’argent de la caisse des retraites à été utilisé pour d’autres futilités en plongeant ceux qui ont servi l’état dans la déchéance au soir de leur vie ? Finalement  quand vous regarder la Côte d’Ivoire du rattrapage ethnique, qu’est ce qui peut motiver votre attachement à un pays ou l’appartenance ethno tribale détermine votre destin ?

Ouvrez les yeux et vous verrez que des femmes voilées ont fait leurs apparitions dans les services publiques avec des barbus hystériques qui avec leur barbe abondante ont leur tapis de prières dans leur bureau et ils n’hésitent pas à abandonner le service pour leurs prières quotidiennes affichant de fait les prémices de l’Etat islamique. Si tu veux aller crever dans ce genre de pays vas-y mais moi j’ai besoin de vivre dans un état laïc et non dans un Iran Ouest africain.

On frôle là l’exagération mais la gouvernance ivoirienne a ici une idée des peurs individuelles et collectives de certains Ivoiriens. D’autres disent sans soucier que les dozos ne seront jamais désarmés parce qu’originaires du nord de la Côte d’Ivoire. Rien ne sera fait aussi contre les coupeurs de routes car l’impunité est pour les ressortissants du Nord et la prison pour les autres groupes ethniques.

D’autres disent avec subtilité qu’ils ont fait le choix de la naturalisation à cause de leurs enfants nés dans le pays d’immigration pour qu’ils aient les facilités qu’eux n’ont pas eux à leur arrivée dans le pays d’immigration. D’autre disent aussi que c’est pour des raisons de mobilité si demain tu veux aller aux USA au Canada ou en Australie, un passeport Français, ou Allemand est mieux que la nationalité ivoirienne qui est plus un obstacle capable de vous priver des opportunités professionnelles qu’autre chose. La Côte d’Ivoire est un pays à risque les USA et l’union Européenne déconseillent à leurs ressortissants d’y mettre les pieds.

Certains disent aussi que l’Etat nation a failli un peu partout en Afrique, la raison de l’échec est due au fait que l’Etat a toujours méprisé ses propres citoyens, car dans la réalité il n’a pas besoin du citoyen et de son vote pour accéder au pouvoir. Alors le citoyen doit juste s’occuper de sa propre vie au lieu de se couvrir d’un Etat qui a passé tout son temps à nier son existence.

Pensez vous que l’ambassadeur de Côte d’Ivoire bougera son petit doigt si demain un immeuble parisien abritant cinquante bétés de l’Ouest ivoirien se trouve calciné par un incendie?  Nous en doutons d’une telle disponibilité et c’est notre droit si le quotidien ne nous rassure pas dans ce sens. Voilà le genre de propos que nous avons recueilli auprès de nos compatriotes de la Diaspora ivoirienne.

La nationalité d’un pays qui n’offre aucune sécurité, aucune justice et aucune route digne de ce nom pour relier les grands centres urbains à l’arrière pays ne vaut même pas un  clou. Alors pourquoi s’y accrocher. Observez le volume des demandes de nationalité française déposés au consulat de France à Abidjan par les Ivoiriens nés avant 1960 pour vous rendre compte qu’ils sont nombreux ceux qui sont dégoutés par les pesanteurs d’un Etat qui a fait de ses propres citoyens ses ennemis potentiels au nom du pouvoir, de la région et de l’ethnie comme projet de société.

Observez les moyens que déploient les pays occidentaux quand un de leur ressortissant est enlevé au fin fond du désert sahélien ou dans une randonnée sur les versants de l’Himalaya. Personne n’a aujourd’hui envie de s’encombrer ou de s’emmerder avec une nationalité qui ne vous offre pas d’horizon si non  des inondations, le couteau des égorgeurs dozos, ou les pistolets des braqueurs.

Le fait même que cinquante ans après les indépendances nous ne sommes même pas capables de ramasser les ordures ménagères de nos rues sans caniveaux d’évacuation des eaux usées,  ni de donner simplement de l’eau potable à nos populations est la preuve que l’Etat a été instaurer pour servir les intérêts étrangers et non pour l’épanouissement du citoyens qui jusqu’à ce jour à du mal à se loger, à trouver du travail, à se soigner, à mettre simplement son fils à l’école ou à manger correctement.

Voilà Mesdames et messieurs, les réponses que nous avons récolté en trois mois ( d’Avril à juin dernier) en interrogeant via internet  un échantillon de 150 ivoiriens en Europe, en Amérique du nord USA, Canada ainsi qu’en France, en Italie, en Norvège, en Angleterre, en Israël,  à Dubaï et en Australie. Nous ne prétendons pas détenir la vérité absolue sur ce sujet mais la pertinence des réponses des uns et des autres nous renforce dans notre conviction sincère que quelque chose est en train de se briser entre la diaspora ivoirienne et son pays d’origine. Cela nous laisse perplexe.

Bien sûr on trouvera comme d’habitude des gens pour dire que notre démarche ne prouve rien que chaque fois que le président et ses ministres voyagent dans ces pays il y a une forte communauté ivoirienne pour les accueillir avec des chants et des danses. Oui  les chants et danses des petits quémandeurs dont certains sont sans papier, ont-ils de l’importance dans la recherche de  l’avenir de tous ? Mobutu fut aussi celui  pour qui le peuple avait le plus dansé et chanté. Comment cela  c’était-il terminé ?

Les congolais d’aujourd’hui ne veulent plus entendre parler de ce Zaïre dont-ils furent hier encore des citoyens avec un passeport qui était la risée du monde entier parce que l’Etat était non seulement décadent mais inexistant car de 1994 à la chute de Mobutu le 17 mai 1997, les salaires n’étaient pas payés et les parents d’élèves étaient obligés de rémunérer les enseignants de leurs poches  pour que l’école puisse exister dans un pays qui en superficie fait quatre fois la France.

V  –   Le réalisme en politique 

En politique comme ailleurs il faut parfois faire preuve de courage et de force morale pour conduire le destin des peuples dans la bonne direction. Ce n’est pas avancer masqué avec des dozos pour égorger et maltraiter ceux qui ne sont pas de votre camp qu’on rend un pays prospère. – Mustafa Kemal, Ata Türk, en proclamant la république, le 29 octobre 1923, la laïcité et en abolissant le califat voulait débarrasser son pays des pesanteurs inutiles et conduire son pays la Turquie d’aujourd’hui vers la modernité.

– Pensez vous  que le général De Gaule était content de voir Maurice Thorez le chef du parti communiste français siéger au conseil des ministres de son gouvernement comme ministre d’Etat dans la France de l’après-guerre ? Non l’anticommuniste qu’était de Gaule voulait associer les communistes qui se sont farouchement opposés au nazisme à la reconstruction d’une France libre et vivable pour tous.

– Pensez-vous qu’en allant à Jérusalem le samedi 19 novembre 1977, Anouar El Sadate allait en villégiature ? Non la république arabe d’Egypte consacrait à cette époque 47% de son budget national à l’équipement militaire dans un pays économiquement exsangue au nom de la cause arabe qu’il portait comme fardeau. Il était de son devoir d’aller vers l’ennemi d’hier pour briser le mur de méfiance et offrir à son pays autre chose que la guerre de cent ans.

Le malheur pour les ivoiriens est qu’ils n’ont aujourd’hui aucun leader politique capable de voir loin et de proposer courageusement une porte  pour aller vers l’avenir commun. La médiocrité et la sècheresse de la pensée ont tellement infecté la gouvernance politique ivoirienne qu’on a le sentiment que personne ne voit le danger de la prochaine crise postélectorale qui se profile à l’horizon avec le soutien de la France et de ses petits intérêts sordides minables et mesquins.

Il n’y aura pas de prisonniers dans les deux camps et le pouvoir cherchera à  exterminer tous ceux qui veulent empêcher de gouverner tranquillement en mettant le pays des éléphants au service des multinationales françaises et des partis politiques de l’ancienne métropole qui financent leurs couteuses campagnes électorales avec l’argent de nos malheureux pays africains. Gouverner pour tuer est aujourd’hui une réalité de la Côte d’Ivoire contemporaine. Malheur à tous ceux qui oublieront ce qui est un constat  ici et maintenant.

VI  –   Postulat de conclusion générale

Mesdames et Messieurs, chers lecteurs et compatriotes. Que l’on s’en convainque, l’immigration n’est pas par essence un fait positif ou négatif. L’histoire des nations nous enseigne que seuls le moment, les conditions, les nécessités et les ambitions humaines légitiment,  entraînent des déplacements plus ou moins massifs des individus d’une région à une autre et en délimitent l’impact. C’est la clé pour comprendre la toile de fond qui nous a guidées dans notre démarche.

La diaspora ivoirienne est aujourd’hui une réalité à la fois vivante, insaisissable, Inclassable par le fait d’être généralement vécue de manière passive et peu proactive. Il importe de la considérer en ce début de XXIème siècle comme un fait que doit intégrer la conscience de tous les acteurs et décideurs du devenir politique, économique et social de la Côte d’Ivoire post-conflit.

Pour cela il faut assainir et évacuer l’univers actuel des ivoiriens qui vivent dans un environnement qui n’élève plus l’homme, où toute réussite sociale nécessite généralement un fort degrés de compromission,  où trouver un emploi comme porte d’accès à la liberté de conscience est un phénomène aléatoire et rare. Univers de crainte, de corruption, de courtisanerie, de gabegie, de tribalisme de méfiance et d’insécurité.

 Un univers dans lequel la justice obéi aux puissants, laissant les faibles dans l’amertume sur le  bas-côté de la route, un univers où la combine prend le pas sur la transparence dans les affaires économiques, sociales et financières, tout cela fait fuir tous engagements et projets à long terme. Voilà pourquoi la nationalité ivoirienne ne séduit plus certains fils de notre diaspora.

La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un pays où les bandits, les trafiquants et les coupeurs de routes font la loi et célèbrent presque au champagne, l’impunité dont-ils jouissent devant l’affaiblissement de l’état. Un tel pays ne peut pas attirer des investisseurs. Un pays ou le crédit bancaire est aléatoire ou presque inexistant ne peut pas donner aux opérateurs économiques les facilités nécessaires à la prospérité des affaires. 18% c’est le taux d’intérêt du crédit bancaire si vous en trouvez, c’est ahurissant on est dans l’usure institutionnalisé. L’Etat ivoirien, ne lèvera pas le petit doigt pour faire baisser ce taux exorbitant car les banques sont françaises pour la plupart.

Un pays dans lequel le braquage et le gangstérisme cohabitent avec le quotidien de la population décourage les investisseurs, car il est incapable assurer leur sécurité.  Ne pas dire ces choses graves qui découlent du constat de tous les ivoiriens, c’est se leurrer. Si beaucoup d’ivoiriens ont exprimé des doutes sur l’opportunité d’un retour au pays, ou du mépris envers la nationalité du pays de leur père ce n’est pas pour cracher dans la soupe car, c’est justement à cause de la violence et des incertitudes de la vie quotidienne dans nos grands centres urbains et de l’immobilisme du gouvernement, qui n’a que l’ethnisme comme projet de société.

L’ensemble de tous ces maux ont provoqué la fuite en avant dans un exil sans fin pour beaucoup de nos compatriotes, le rejet et le mépris que la diaspora affiche aujourd’hui face à la nationalité ivoirienne visent à ramener la confiance, pour que  notre pays se relève, mais aussi d’amener notre diaspora a adopté la figurine du sankofa, dont nous parlait hier encore notre compatriote, feu le Pr. Niangoran Bouah.

Le terme Sankofa est formé de San (retourner), de Ko (aller) et de Fa (prendre) ou récupérer. Ce qui veut dire littéralement. Retourner, aller chercher et prendre. Cette figurine est le symbole matérialisé de la quête de connaissance et de retour aux sources. Il est aussi dans l’armée, le symbole de l’arrière-garde. 

C’est ce que la diaspora ivoirienne souhaite être dans la nouvelle Côte d’Ivoire, qui ressurgira vivante et libre des épreuves et des errements divers pour mettre l’intelligence de tous ses enfants au centre de notre vie commune.

Mesdames et Messieurs, chers compatriotes et chers amis.

Telles sont les espérances, les incertitudes, la méfiance et la perplexité de la diaspora ivoirienne,  face à la problématique de la nationalité ici et là-bas.

Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI

Chercheur en Communication

nicolasnzi@bluewin.ch

Tel. 0041792465353

Lugano

Suisse