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Chef Maho Glofiéi, ancien adjoint au maire de Guiglo et ex-patron du Front de Libération du Grand Ouest (FLGO), nouveau soutien de Anne Ouloto

(L’Intelligent d’Abidjan) – Après avoir passé quelques mois à la maison d’arrêt de correction d’Abidjan (MACA), le chef Maho Glofiéi, ancien adjoint au maire de Guiglo et ex-patron du Front de Libération du Grand Ouest (FLGO), a décidé de rentrer dans la République en soutenant les actions de développement du Président Alassane Ouattara. Dans cette interview, le chef Wê explique sa nouvelle mission : soutenir les actions des autorités, afin de développer le Cavally, une région meurtrie par la guerre.  

Récemment, vous avez été a vu aux côtés de Madame la ministre Anne Ouloto à Blockhaus. Que faisiez-vous à cette cérémonie ?

C’était une journée mémorable pour moi et pour le peuple Wê. En tant que chef traditionnel, c’était vraiment important pour moi. Je devais y être, parce qu’elle a lancé un appel à tous les cadres de la région, à toutes les autorités présentes à Abidjan. J’y étais, parce qu’elle m’a appelé personnellement. Il était de mon devoir d’y être, parce qu’on parle de développement. Voilà comment je me suis retrouvé à cette cérémonie.

Anne Ouloto est candidate pour le RDR aux élections régionales dans la région du Cavally. Vous qui avez été maire de la commune de Guiglo, comment expliquez vous cette candidature ?

Au sortir de cette crise dure que nous avons tous connue en Côte d’Ivoire, nous entrons dans une phase active. C’est une élection, certes, mais c’est une élection de développement et le développement passe par la paix. Il y a des possibilités d’obtenir la paix et à mon humble avis, elle est capable de nous amener cette paix. C’est pourquoi j’ai décidé de la soutenir. Je ne dis pas que le candidat d’en face n’est pas capable de le faire, mais elle a un plus parce que c’est une femme. Depuis la fin de cette crise, son message, c’est le retour de tous les enfants du Moyen-Cavally et du Guémon, c’est-à-dire les enfants du peuple Wê qui sont au Libéria, au Ghana. En gros, qui sont en exil ou qui sont réfugiés à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. A partir du moment où elle tient ce message depuis longtemps, nous pensons qu’il est de notre devoir de la soutenir. Je sais qu’elle est proche du Président de la République et avec la confiance qu’il place en sa personne, elle peut amener le peuple Wê à être tranquille. Elle peut elle-même aller au Libéria, envoyer des émissaires. Entre nous-mêmes, nous pouvons nous entendre pour faire rentrer tous ceux qui sont sortis. Ce principe, nous le pensons, peut ramener la cohésion dans la région et c’est cette confiance qui secrétera la paix. Actuellement, ça bouge à Bloléquin et à Toulépleu où il n’y a pas seulement que les militants du RDR et du PDCI. Si la population se mobilise pour elle, c’est parce que tout le monde est conscient aujourd’hui que par elle, la paix viendra et il faut que cette paix arrive. C’est très important pour le développement. Je ne suis personnellement contre personne, je fais partie des rares chefs de Côte d’Ivoire en qui les cadres des partis politiques se reconnaissent. Il n’y a aucun cadre qui est contre moi, je suis en parfaite harmonie avec eux. Mais aujourd’hui, je suis en droit de me demander ce que je fais pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire. On parle trop de la région du peuple Wê, précisément du Cavally, mais qu’est-ce qu’on fait pour qu’il y ait la paix dans cette région.

Qu’est-ce qu’on fait alors ?

Nous devons comprendre le message du Président de la République, de la communauté internationale et travailler avec les personnes qui sont à même d’amener cette paix. Notre sœur Anne Désirée Ouloto n’a peur de rien, elle avance. Elle est le véritable intermédiaire pour dire ce qui se passe au Président de la République. C’est pourquoi tout le monde est mobilisé pour elle.

Nous savons le rôle que vous avez joué sous l’ancien régime qui était opposé au RDR, mais aujourd’hui vous soutenez le candidat du RDR. Est-ce que vous avez échangé avec votre base, vous le chef de village et l’ex-chef de guerre, avant de faire ce choix ?

Le moment viendra où je vais tout expliquer, mais ce que je peux dire, c’est que je n’ai jamais été opposé au RDR. Mon intervention lors de la crise de 2002 n’était pas contre le RDR… Aujourd’hui si nous parlons de développement, c’est la position dans laquelle je me retrouve. Souvenez-vous, j’ai été arrêté à Guiglo, mais qu’est-ce que je faisais là-bas ? J’étais en campagne de sensibilisation pour la paix avec mon frère Banzio Dagobert, pour lancer un appel à tout le monde, afin que le résultat qui sera proclamé soit accepté de tous. Mais je suis là, grâce à la volonté du Président de la République et de ses collaborateurs (le ministre de l’Intérieur, le président de l’Assemblée nationale). Ma mission aujourd’hui est la même, je viens reprendre le combat là où je l’avais laissé, c’est-à-dire celui de la paix. Alassane Ouattara est le Président de la Côte d’Ivoire, il est le Président de tous les Ivoiriens. Qu’est-ce que nous faisons pour que le peuple Wê bénéficie de ce qu’il veut faire comme développement en Côte d’Ivoire ? C’est mon souci en tant que chef Wê. Il ne s’agit pas de se souvenir d’un fait, de se rebiffer face à un fait. Je n’ai jamais été contre un parti politique à Guiglo, j’ai été pour la paix sociale.

Est-ce que votre acte ne peut pas être considéré comme une trahison par vos camarades d’hier, le FPI par exemple ?

Non. Je n’ai pas trahi. On n’était pas uni pour faire du mal. Aujourd’hui, je parle du peuple Wê, je ne parle pas de la politique nationale. Quand on va parler de politique nationale, chacun saura ma position. Nous suivons chacun l’actualité. Nous l’analysons, nous voyons d’où nous sommes venus, où nous sommes aujourd’hui et où nous devons aller au niveau national. On en parlera un jour, mais pour le moment, nous disons qu’est-ce qu’on fait pour Guiglo, Toulépleu, Bloléquin, Taï ? Qui va gérer ? Qui va ramener la paix ? En dehors des conceptions politiciennes nationales, qui faut-il choisir comme leader, malgré son âge, pour faire revenir tous nos frères de l’exil ? Nous pensons qu’avec elle, il y aura la confiance et tout le monde va revenir. En tant que chef, c’est cela ma mission, c’est-à-dire soutenir celui qui peut ramener la paix dans notre région. De Toulépleu à Bloléquin, Mme Anne Ouloto est soutenue par tous les cadres et ce comportement du peuple Wê ne date pas d’aujourd’hui.

Pourquoi une telle affirmation?

Il y a une femme de chez nous, du temps de Félix Houphouët-Boigny qui s’appelait Marie Gnéba. Tout le monde se mobilisait autour d’elle. A l’arrivée d’Henri Konan Bédié, tout le monde s’est mobilisé autour de Kéi Boguinard. Le PDCI a dirigé la mairie de Guiglo, de Bloléquin et de Toulépleu, les députés étaient PDCI. Au temps de Laurent Gbagbo, le Conseil général de Toulépleu était dirigé par des cadres du Front populaire ivoirien, les députés étaient FPI. Cette fois-ci, c’est le tour de Anne Ouloto et c’est à l’issue de cette élection que les Ivoiriens sauront qui est le peuple Wê. On ne peut pas dire qu’on soutient le Président de la République et s’opposer aux hommes qu’il a mis sur le terrain. Notre région a déjà trois ministres, Sanogo Mamadou, Anne Ouloto et Adama Toungara. Ce trio est une machine forte qui va amener le développement dans la région. 

Il semble qu’au niveau de Guiglo, la ministre Anne Ouloto ne serait pas en odeur de sainteté avec le ministre Sanogo Mamadou. Qu’en est-il véritablement ?

Je ne peux rentrer dans les rapports entre les ministres. Ce n’est pas mon habitude, mais je sais qu’avant d’aller à la campagne, le ministre Sanogo était présent à une cérémonie, où il a lancé un message fort pour soutenir sa soeur. Sur le terrain, il ne manque pas de le faire. Hier, ils étaient ensemble à Guiglo. Donc il faut éviter de diviser les cadres du peuple Wê. Nous voulons la paix et nous l’aurons avec ces deux ministres. Nous n’accepterons donc pas que des gens cherchent à les diviser. Les doyens Kéi Boguinard, Tiabas Houlaï Bernard, Tyéoulou Dyéla Félix, Mme Oulaï Madeleine sont une caution morale à cette parfaite entente entre ces deux fils du Cavally. 

En tant qu’ancien chef de guerre, pensez-vous avoir des solutions pour mettre fin à la violence à l’Ouest de la Côte d’Ivoire ?

Chef de guerre ? Ce sont des incompréhensions. Je suis chef Maho, parce que mon souci c’est la paix et c’est au nom de cette paix que je n’ai pas voulu participer à cette crise postélectorale. Je suis venu alors m’installer à Abidjan depuis février. Si j’avais voulu être chef de guerre, je serais resté à Guiglo, chez moi. Pour revenir au fond de votre question, je tiens à dire que ma solution, c’est Anne Ouloto. C’est être en collaboration avec quelqu’un qui peut ramener la paix, qui a la confiance de tous, parce que c’est la crise de confiance qui tue le développement. Le plus qu’elle a, c’est qu’elle est la collaboratrice directe du Président

de la République. Elle est également la conceptrice du programme de gouvernement et du projet de société du RDR. A partir du moment où le RDR, l’applicabilité de son projet de société doit passer par ceux qui l’ont conçu, pour apporter le développement, alors faisons confiance aux « lieutenants « du Président dont ils ont parlé tant avant d’être au pouvoir. Anne Ouloto est au pouvoir, elle n’a pas de comportement dictatorial, puisqu’elle m’appelle pour me demander mon avis sur certains sujets, tout comme elle le fait avec d’autres personnes. Si tous les cadres et les doyens sont mobilisés pour elle, c’est parce qu’ils ont compris. Celui qui voit cela et qui prend une autre direction ne veut pas du développement de la région. Il faut absolument Anne Ouloto pour qu’il y ait la paix chez nous. C’est pourquoi, je demande à tout le monde de continuer à se mobiliser pour elle. Et que chacun comprenne qu’avec elle, on peut avoir la paix, la tranquillité, le retour de la confiance entre les FRCI et les populations de la région. Nous avons confiance en elle, mais je pense que son élection va tout régler. Quand elle sera élue, vous verrez comment les choses vont avancer. Je souhaite donc que tout le monde soit mobilisé pour qu’elle soit élue.

Réalisée par Dosso Villard