La chaise du président Nkurunziza est restée vide ce dimanche 31 mai à Dar es Salaam, comme le 13 mai lors d'un précédent sommet dans la capitale tanzanienne. AFP / DANIEL HAYDUK

La chaise du président Nkurunziza est restée vide ce dimanche 31 mai à Dar es Salaam, comme le 13 mai lors d’un précédent sommet dans la capitale tanzanienne.
AFP / DANIEL HAYDUK

Par RFI – Les pays d’Afrique de l’Est, réunis en sommet à Dar es Salaam en Tanzanie, demandent un report d’un mois et demi des élections au Burundi. Dans la soirée, le gouvernement burundais s’est dit favorable à un tel report et a jugé clos le débat sur le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.

« Profondément inquiet de l’impasse actuelle au Burundi, le sommet appelle à un long report des élections, pas moins d’un mois et demi », indique la déclaration finale adoptée par les chefs d’Etat de la Communauté est-africaine (EAC), au terme d’une réunion de plus de trois heures à huis clos. La période allouée par le report sera mise à profit – du moins l’espèrent les participants de ce sommet – pour consulter tous les acteurs afin de trouver une solution à la crise.

Les chefs d’Etat ont aussi demandé au Parlement et aux institutions du Burundi de faciliter ce report des élections. Et appelé également toutes les parties à stopper les violences et à faire preuve de retenue, souhaitant le désarmement de tous les groupes armés liés à des partis politiques.

C’est une recommandation a minima qui a été trouvée ce dimanche à Dar es Salaam, ne portant que sur un report du scrutin, puisque les chefs d’Etat de la Communauté est-africaine ne se sont pas prononcés sur la troisième candidature à un mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza, absent du sommet, officiellement pour « faire campagne » au Burundi. L’absence du président rwandais Kagame a aussi été très remarquée alors que les relations entre Kigali et Bujumbura sont très tendues.

Nkurunziza est-il prêt à appliquer le report ?

Cette décision de l’EAC est en deçà de ce qu’avaient proposé les ministres des Affaires étrangères qui avaient appelé à un report plus long de plusieurs mois.

Du côté de la communauté internationale, la déception était palpable parmi les envoyés spéciaux à Dar es Salaam. Beaucoup attendaient un positionnement plus fort, qui condamne ce troisième mandat. « C’est une non décision », commentait un diplomate. Un participant aux négociations à huis clos évoquait des discussions particulièrement difficiles.

Du côté de la société civile et de l’opposition burundaise qui s’opposent à ce troisième mandat, on est évidemment beaucoup moins satisfait, même si on salue la demande de report des élections. Pas satisfait parce que la question du troisième mandat a été éludée et que pour les détracteurs de Pierre Nkurunziza, c’est la cause de la crise actuelle. Un peu de défiance également par rapport à cet éventuel report. Pour Agathon Rwasa, l’un des principaux candidats à la présidentielle, il n’aura d’intérêt que si la classe politique peut être sécurisée et cela passe pour lui par le déploiement d’une force internationale.