Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État en charge du Développement de la Francophonie et des partenaires internationaux de la France, au Burkina Fasso, le 10 janvier 2023. / Photo © Ouaga.com par DR

La secrétaire d’État en charge du Développement de la Francophonie et des partenaires internationaux de la France, Chrysoula Zacharopoulou, a conduit le mardi 09 janvier, une délégation à Ouagadougou, auprès du président de la transition du Burkina-Faso, Ibrahim Traoré, pour réchauffer les liens diplomatiques de plus en plus inamicaux entre la France et le Burkina-Faso, « la France n’impose rien » a-t-elle précisé.

Pendant plus de deux-heures d’entrevue entre la délégation française et les autorités militaires du Burkina-Faso, plusieurs sujets brûlants entre les deux pays ont été successivement traités avant le point de presse animé par la ministre Chrysoula Zacharopoulou.

Si le contenu des échanges n’a pas été rendu public, Chrysoula Zacharopoulou, a néanmoins laissé entendre que « la France n’impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble », en d’autres termes, Chrysoula Zacharopoulou, a battu en brèche les critiques à l’encontre de la France, qui tend à tout décider pour le compte de ses ex-colonies, à l’instar du Burkina-Faso.

Plus précise, la secrétaire d’État en charge du Développement de la Francophonie et des partenaires internationaux de la France a déclaré à l’issue de l’entretien avec Ibrahim Traoré que « je ne suis pas venue ici influencer aucun choix ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina (…) et nous sommes convenus avec le président Traoré d’avancer ensemble dans cet état d’esprit ».

Par ailleurs, a-t-elle affirmé qu’« en cohérence avec ce message, la France reste engagée sur tous les plans (humanitaire, sécuritaire, développement), au degré et dans les formes que souhaiteront les autorités burkinabè ».

Signalons que la visite française, intervient dans un contexte de crise diplomatique entre les deux Etats, avec un rapprochement à pas « d’escargot » entre le Burkina-Faso et la Russie, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans le pays des « hommes intègres ».

La volonté des autorités burkinabès, de faire prévaloir le respect de leur souveraineté au plan international, n’a pas manqué de faire transir le colonisateur français la semaine dernière, qui a reçu une lettre de la junte militaire, déclarant persona non grata, son ambassadeur en poste au Burkina-Faso.

Zacharopoulou, a indiqué à ce sujet que « les autorités ont demandé de nouvelles voix, de nouveaux visages. Nous sommes convenus de traiter de sujet en bonne entente et dans la forme diplomatique ».

Entre temps, le capitaine Ibrahim Traoré, sur un ton martial, déclarait déjà le 5 janvier dernier que « sur le plan international, nous n’avons forcément pas le même point de vue que tout le monde, mais nous avons décidé aussi d’être souverains ».

Crise diplomatique, rapprochement stratégique avec la Russie, hostilité farouche des populations Burkinabès à l’encontre de la politique française dans le pays, avec en prime des manifestations à Ouagadougou contre la présence française dans le pays, laquelle, accusée de soutenir et d’entretenir à travers ses forces spéciales de l’opération Sabre, les jihadistes qui écument dans la région Sahélo-saharienne, sont autant de raisons qui justifient la venue à pas de course de Zacharopoulou au Burkina-Faso.

Adingra OSSEI
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