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Fatou Bensouda, procureure de la CPI

(Notre Voie, 4 mars 2014) – Une source crédible proche du Rhdp, coalition politique soutenant Alassane Dramane Ouattara, est formelle. « Le dossier Laurent Gbagbo n’est plus traité par le ministère de la Justice. Il a été arraché depuis environ deux années à ce ministère pour être transféré à la présidence », soutient notre source. Avant de préciser que c’est une équipe de quatre personnes, sur instruction d’Alassane Ouattara, lui-même, qui se charge de ce dossier. Leur mission serait d’empêcher par tous les moyens la libération du président Gbagbo de la Cpi où il est injustement détenu depuis le 30 novembre 2011. Cette équipe est conduite par Lambert Amon Tanoh, Directeur de Cabinet de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, et comprend, entre autres conseillers, Maître Mamadou Diané et Matho Loma Cissé. L’hebdomadaire La lettre du continent, a d’ailleurs récemment publié un article sur le même sujet.

Au dire de cette personnalité du Rhdp qui a requis l’anonymat, c’est cette équipe qui fournit des « preuves » à Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale (Cpi) contre Laurent Gbagbo. A titre d’exemple, c’est cette équipe qui aurait transmis au bureau du procureur de la Cpi, des analyses balistiques de projectiles que ces collaborateurs de M. Ouattara ont présenté, a-t-on appris, comme des balles que les ex-Forces de défense et de sécurité (Fds) auraient tiré pour tuer les femmes qui manifestaient sur la voie principale à Abobo, le 3 mars 2011, contre le régime Gbagbo.

Sur les raisons du transfert du dossier Gbagbo du ministère de la Justice à la présidence, notre source affirme qu’Alassane Ouattara et certains de ses proches collaborateurs reprocheraient à l’équipe de l’actuel ministre de la Justice, Coulibaly Gnénéma, de ne pas être « efficaces » contre Laurent Gbagbo. En clair, de ne pas être capable de trouver des « preuves » pour incriminer le président Gbagbo. Amon Tanoh et son équipe ont-ils alors trouvé des preuves contre Laurent Gbagbo ? « J’avoue que ces preuves me paraissent peu crédibles et non-fondées. Il faut libérer le président Gbagbo pour aller à la paix et à la réconciliation. C’est ce qui est important », précise cette source proche du Rhdp.

Didier Depry, didierdepri@yahoo.fr